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Une touffe de joncs. C'est un méchant fonds, il n'y croît, il n'y vient que du jonc, que des joncs. Des paniers de jonc. Balais de jonc. Nattes de jonc.

Jonc marin. C'est une sorte de jonc qui a la tige boiseuse & les fleurs jaunes.

On dit familièrement d'Un homme, d'une femme qui ont la taille bien droite, qu'Il est droit, qu'elle est droite comme un jonc.

JONC se dit aussi d'Une espèce de bague dont le cercle est égal par-tout. Un jonc d'argent. Un jonc de diamans. Un jonc de rubis. Un jonc tout entouré de rubis ou de diamans.

JONCAIRE, ou JUNCARIA. s.f. Petite plante rameuse, dont les tiges ressemblent à celles du jonc, d'où elle a tiré le nom de Joncaire. C'est une espèce de garence. Elle croît dans les lieux sabloneux & dans les vignobles. On la dit vulnéraire, détersive & apéritive.

JONCHÉE. s.f. Toutes sortes d'herbes, de fleurs & de branchages dont on jonche les rues, les Églises, un jour de cérémonie. Jeter de la jonchée. Faire une jonchée d'herbes & de fleurs.

On appelle aussi Jonchée, Un petit fromage de crême ou de lait caillé, fait dans une espèce de panier ou de clisse de jonc. Une jonchée de crême. Vendre, acheter de la jonchée.

JONCHER. v.a. Parsemer de jonc, de feuillage de fleurs, de branchages verts, pour une cérémonie. Les habitans jonchèrent les rues d'herbes odoriférantes. Toutes les Églises étoient jonchées de fleurs.

On dit figurément, Joncher la campagne de morts, pour dire, Couvrir la campagne de morts.

JONCHÉ, ÉE, participe .

JONCHETS. s. m. pl. Certains petits bâtons fort menus en forme de joncs, avec lesquels on joue. Jouer aux jonchets.

JONCTION. s.f. Union, assemblage. La jonction des deux armées. La jonction des deux mers. La jonction de deux rivières. Depuis la jonction de ces deux Princes. Il demande la jonction du Procureur du Roi. La jonction d'un incident au principal.

JONGLEUR. s.m. Ce mot signifioit autrefois une espèce de Ménétrier qui alloit dans les Cours des Princes & dans les Maisons des grands Seigneurs, chantant des chansons. Présentement il signifie, Joueur de tours de passe-passe, bâteleur. C'est un jongleur, un vendeur de mithridate.

JONQUE. s.f. Sorte de vaisseau fort en usage dans les Indes.

JONQUILLE. s.f. Sorte de fleur jaune printanière & odoriférante. Jonquille simple. Jonquille double. Des gants parfumés de jonquille. Essence de jonquille.

JON-TLASPI. s.m. Plante crucifère, ainsi nommée, parce qu'elle ressemble beaucoup à la violette par ses fleurs, & au tlaspi par ses fruits. Elle est vulnéraire, détersive & apéritive.

JOUAILLER. v.n. Jouer à petit jeu, & seulement pour s'amuser. Il ne fait que jouailler. Il est du style familier.

JOUBARBE, ou JONBARDE. s.f. Plante qui croît ordinairement sur les toits & sur les murs. Ses feuilles sont grasses, charnues & toujours vertes. Le suc en est rafraîchissant, propre à calmer les douleurs de la brûlure, de la goutte & des cancers.

JOUE. s.f. La partie du visage de l'homme qui est au-dessous des tempes & des yeux, & qui s'etend jusqu'au menton. Joue droite. Joue gauche. Avoir les joues rouges, les joues vermeilles, les joues enflées, les joues creuses. Baiser à la joue.

On dit d'Un homme extrêmement maigre & atténué, qu'Il a les joues cousues.

On dit, Donner sur la joue, couvrir la joue, pour dire, Donner un soufflet. Et, Tendre la joue, pour dire, Présenter la joue.

On dit, Coucher en joue, pour dire, Ajuster son fusil pour tirer sur quelqu'un, sur quelque chose. Il l'a couché en joue pour le tuer.

On le dit au figuré, mais dans le style familier, pour dire, Viser à quelque chose pour l'obtenir. Il a couché en joue cette charge, cette héritière.

On dit aussi Les joues d'un cheval. Ce cheval a trop de joue.

JOUER. v.n. Se récréer, s'ébattre, folâtrer, se divertir. Ces enfans jouent ensemble. Menez-les jouer. Ils jouent l'un avec l'autre. Vous jouez un peu rudement, vous m'avez blessé. Ne sauriez-vous jouer sans vous fâcher?

En ce sens il se met souvent avec le pronom personnel. Cet enfant se joue avec tout ce qu'on lui donne. Les petits chats se jouent avec des balles, avec des boules de papier.

On dit, Se jouer de quelque chose, & faire quelque chose en se jouant, pour dire, Faire quelque chose en s'amusant, en badinant, sans application & sans peine. Ce travail auroit paru difficile à tout autre, il l'a fait en se jouant. Cela ne lui donne aucune peine, il s'en joue.

On dit aussi figurément, Se jouer de quelque chose, pour dire, L'employer en un mauvais sens, à un mauvais usage, le profaner. C'est un impie, il se joue de l'Écriture-Sainte, il se joue de la Religion. Il ne faut pas se jouer ainsi des Loix & des Ordonnances.

On dit aussi figurément, Se jouer de quelqu'un, pour dire, Se moquer de [alt p. 675] lui, le railler adroitement, lui donner de belles paroles. Ne voyez-vous pas qu'on se joue de vous? Penseroit-il se jouer de moi?

Se jouer de quelqu'un, signifie aussi, Être maître du sort de quelqu'un, & en disposer souverainement.

On dit, que La fortune se joue des hommes, pour dire, que La fortune trompe les projets des hommes. Et dans le même sens, que Le chat se joue de la souris.

Se jouer, signifie aussi, S'exercer avec esprit sur quelque matière agréable & susceptible d'ornement. Ce fut un sujet sur lequel tous les beaux esprits se jouèrent.

On dit en termes de Pratique, qu'Un Seigneur peut se jouer de son fief, pour dire, qu'Il lui est permis de le démembrer, & même d'en vendre une partie, sans payer de lods & ventes à son suzerain, pourvu qu'il retienne la foi entière & quelque droit seigneurial & domanial sur la partie aliénée.

On dit aussi fig. & fam. Se jouer à quelqu'un,

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