LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 672


H

H. Substantif féminin, suivant l'ancienne appellation qui prononçoit Ache; et masculin, suivant l'appellation moderne qui prononce cette lettre comme une simple aspiration, telle qu'elle est dans la premiere syllabe de Héros. C'est la huitième lettre de l'Alphabet.

Au commencement des mots, il s'aspire quelquefois; quelquefois il ne s'aspire point et ne se prononce point; de sorte qu'il ne sert guère qu'a marquer l'origine du mot.

Il n'a aucun son, et ne s'aspire point au commencement de la plupart des mots qui viennent du Latin, et qui dans le Latin ont un Hinitial, comme: Habile, habitude, hérédité, héritier, ébêtè, histoire, heure, homme, humain, honneur, honnête, humble, etc. Il faut excepter de cette règle plusieurs mots, comme: Haleter, hennir, héros, harpie, etc.

Il n'a pareillement aucun son dans certains mots François qui ont un H initial, quoiqu'il n'y en ait point dans le Latin d'où ils viennent. Ainsi H ne se prononce point dans ces mots, Huile, huître, huis, huissier, etc.

Il s'aspire au commencement des autres mots François qui viennent des mots Latins sans H, comme dans ces mots: Hache, haut, hérisson, huit, huppe.

Dans tous les mots qui ne viennent point du Latin, H initial s'aspire et se prononce, comme: Habler, hanter, hanche, honte, hâter, hâtif, haricot, haïr, haie, hardi, hasard, harangue, haper, hanap, hallebarde, hâle, etc.

On marquera dans la suite à chaque mot quand H initial s'aspire.

Quant à ceux où il ne s'aspire point, on n'en avertira pas.

Quand H est au milieu d'un mot entre deux voyelles, ordinairement il s'aspire, comme dans ces mots: Ahan, aheurter, cohue, cohorte.

Quand il est après un T, ce qui n'arrive que dans les mots qui viennent du Grec, ou de quelqu'autre Langue, il n'a aucun son particulier. Ainsi, Théologie, Athènes, Démosthène, Bithynie, Thrace, etc. se prononcent comme s'ils étoient écrits, Téologie, Atènes, Trace, etc.

Quand il est après un C dans les mots pris du Grec, de l'Hébreu, ou de l'Arabe, C et H ensemble se prononc. d'ordinaire comme un K. Ainsi, Chersonèse, Melchisédec, Chalcédoine, Chaldéen, Chaos, Eucharistie, Chiromance, Chrétien, Archange, se prononcent comme s'ils étoient écrits, Kersonèse, Melkisédec, Krétien, Arkange, etc.

Lusage a excepté de cette règle les mots suivans: Achille, Chipre, Achéron, Chérif, Chérubin, Archevêque, Chirurgie, Chirurgien, Archiduc, et quelques autres qui se prononcent d'une manière plus molle et avec quelque espèce de sifflement.

Dans tous les mots purement François, ou qui ne viennent que du Latin, C et H ensemble se prononcent toujours aussi d'une manière molle, avec une espèce de sifflement, comme en Chose, chercher, choir, chute, cher, charité, chair, chétif, vache, cacher, rocher, cocher, etc.

Quand H se trouve après un P dans les mots d'origine Grecque ou Hébraïque, ces deux lettres ensemble se prononcent comme un F, comme en ces mots: Séraphin, Japhet, Joseph, Philippe, Phalaris, Physique, Philosophie, Sphinx, etc.

HA

HA

HA. (H s'aspire.) Interjection de surprise, d'étonnement. Ha, vous voilà! Ha, ha! Il se confond souvent avec l'interjection Ah!

HAB

HABILE

HABILE. adject. des 2 g. Capable, intelligent, adroit, savant. C'est un homme extrêmement habile. C'est un habile homme. C'est une habile femme. Un homme habile dans les affaires. Habile dans son métier. Il est habile en toutes choses.

On dit d'Un Artiste qui excelle dans son art, C'est un habile Peintre, un habile Musicien, un habile Horloger,

Habile

Habile, en termes de Jurisprudence, signifie Capable. On dit, Habile à succéder, pour dire, Qui n'a aucune incapacité qui l'empêche d'hériter. Les Moines ne sont pas habiles à succéder.

On dit encore, Habile à se porter héritier, pour dire, Qui a droit à une succession ouverte.

On dit figurément d'Un homme fort alerte, fort vif et fort éveillé sur ses intérêts, qu'Il est habile à succéder.

Il se dit populairement pour Diligent, expéditif. Ce copiste est habile, il aura bientôt écrit ces mémoires.

HABILEMENT

HABILEMENT. adver. D'une manière habile, avec adresse, avec intelligence, avec diligence, avec esprit. Il a fait cela fort habilement. Il s'est tiré habilement d'affaire. Il déméle habilement le vrai du faux.

HABILETE

HABILETE. sub. fém. Qualité de celui qui est habile, capacité, intelligence. Il a beaucoup d'habileté. Il a fait voir son habileté en cette affaire--là. Il a été pris pour dupe avec toute son habileté. Cet homme a plus d'adresse que d'habileté.

HABILISSIME

HABILISSIME. adject. superlatif d'Habilé. Il est familier.

HABILITÉ

HABILITÉ. sub. fém. Aptitude. Il n'est guère d'usage qu'en termes de Pratique, et dans cette phrase, Habilité à succéder.

HABILITER

HABILITER. verb. act. Terme de Jurisprudence. Rendre quelqu'un capable dé faire, de recevoir quelque chose, lever les obstacles qui l'en empèchoient. Habiliter à. ... Un bâtard est habilité par la légitimation à posséder des Bénéfices, à se faire Prêtre, etc.

Habilité, ée

Habilité, ée. participe.

HABILLAGE

HABILLAGE. subst. mascul. (On mouille les L dans ce mot et les deux suivans.) Terme dont se servent les Rôtisseurs. Préparation des volailles ou du gibier pour les mettre en broche. J'ai payé tant pour l'habillage de ces perdrix.

HABILLEMENT

HABILLEMENT. s. m. Vêtement, habit. Habillement de goût. Mognifique habillement.

On appelle Habillement de tête, Un casque, une armure de tête.

HABILLER

HABILLER. v. a. Vêtir quelqu'un, mettre un habit à quelqu'un. Un valet de chambre qui habille son maître. Je le trouvai qui s'habilloit. On ne lui donna pas le loisir de s'habiller. Le Prétre s'habille pour aller à l'Autel.

On dit d'Un homme qui n'est pas encore tout--à--fait habillé, qu'Il n'est pas encore achevé d'habiller.

Il signifie aussi, Donner, faire faire un habit à quelqu'un. Habiller les pauvres. Habiller sa livrée. Habiller des troupes.

Il signifie encore, Faire un habit à quelqu'un. C'est un tel Tailleur qui l'habille.

On dit aussi absolument, Ce Tailleur habille bien.

On dit qu'Un Peintre, un Sculpteur habillent bien leurs figures, pour dire, qu'Ils entendent bien les draperies, qu'ils donnent à leurs figures des vêtemens convenables.

On dit encore absolument, qu'Une étoffe habille bien, pour dire, qu'Elle est souple et maniable, et qu'elle joint bien sur le corps.

On dit aussi, qu'Un homme s'habille bien, pour dire, qu'Il porte ordinairement des habits bien faits et bien assortis.

On dit, qu'Un homme s'habille à la friperie, pour dire, que C'est à la friperie qu'il se fournit d'habits.

On dit figurément, Habiller un héros, un personnage à la Françoise, pour dire, Leur donner, quoiqu'ils n'aient

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