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Tome I. page 762. 2. col. vers le bas, supprimez l'article
L'aspe de tors dans les moulins achevant tous ses tours en tems égaux, moins il aura de diametre, moins sera grande la quantité de fil ou de soie devidée dans un de ses tours de dessus les bobines sur sa circonférence, & plus par conséquent elle sera torse: au contraire, plus son diametre sera grand, plus sera grande la quantité de soie qui passera dans un de ses tours de dessus les bobines sur sa circonférence, moins elle sera torse. Mais il y a deux inconvéniens qui rendent le tors variable: le pre nier, c'est qu'à mesure que l'écheveau se forme sur l'aspe, l'épaisseur de cet écheveau s'ajoûtant au diametre de l'aspe, il y a plus de soie portée de dessus les bobines sur sa
Pour remédier au premier inconvénient, les Piémontois font des écheveaux très - légers: en effet, ce qu'ils appellent un matteau de soie, pese environ huit onces, & le matteau contient huit écheveaux: quant au second, peut - être ne l'avoient - ils pas même soupçonné.
Le célebre M. Vaucanson, fait pour imaginer & perfectionner les machines les plus délicates, outre la précaution de faire des écheveaux légers, a trouvé le moyen d'en répandre encore les fils sur une zone de l'aspe plus large, & il a anéanti l'irrégularité du mouvement des bobines, en armant de pignons les fuseaux, & en substituant au frottement d'une courroie l'engrenage de ces pignons dans les pas d'une chaîne. Quand les aspes ont achevé 2400 révolutions, & que chaque écheveau se trouve avoir 2400 tours, une détente alors, sans qu'on touche au moulin, recule subitement les tringles où sont attachés les guides; tous les fils de soie changent de place sur l'aspe, & forment un nouvel écheveau à côté du premier, & ainsi de suite. Apres chaque 2400 révolutions, & lorsque tous les aspes sont couverts d'écheveaux, incontinent après le dernier tour du dernier écheveau, le moulin s'arrête de lui - même, & avertit l'ouvrier par une sonnette de lever les aspes qui sont pleins, & d'en remettre de vuides. Mais M. Vaucanson n'a point appliqué cette sonnette à chaque bobine de son moulin, pour avertir quand elles sont vuides, comme on l'a dit dans ce même article de notre premier volume.
Telles sont en partie les découvertes de M. Vaucanson: elles sont trop bien à lui, pour que qui que ce soit ose y donner atteinte; & c'est autant pour désavoüer ce qui pourroit en avoir l'air dans l'article aspe tel que nous l'avons d'abord publie, que pour en réformer les inexactitudes, que nous le restituons tel que le voici.
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