ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 10:843

chaque coup commence sur l'autre. S'il manquoit un coup de couteau, cela gâteroit le pain de sucre, en le rendant raboteux, inégal, & plein de trous dans cette distance où le couteau n'auroit point passé. Il est important de ne pas le mouver trop chaud ou trop froid; car s'il - est mouvé trop chaud, le pain ne sera pas serré, mais poreux & mou; s'il est mouvé trop froid, il sera rafleux, & aura de la peine à couler son syrop. Voyez Rafleux.

MOUVERON

MOUVERON, en termes de Rafineur de sucre, est un morceau de bois de 7 à 8 piés de long sur 3 pouces de large. Il est applati par un bout à - peu - près comme une rame. Le bout plat peut avoir 4 pouces de largeur & 4 ou 5 piés de longueur. Le manche qui est arrondi, n'en a guere plus de 2.

Il sert à mouver le sucre dans les rafraîchissoirs, voyez Rafraîchissoirs, à mouver les matieres, lorsqu'elles chauffent, à y bien brasser le sang de boeuf pour faire monter les écumes & autres excrémens lourds qu'il en détache, enfin à battre la terre & la bien délayer, voyez Mouver & Terre. On conçoit aisément que ceux que l'on emploie à façonner la terre, ne peuvent être employés aux autres opérations, du - moins sans avoir été bien lavés; encore cela ne se pratique - t - il guere. Voyez les Pl. & fig.

Mouveron du bac a chaux

Mouveron du bac a chaux, en termes de ra<-> erie, est un cercle de fer, plat, au milieu duquel deux autres moitiés de cercle se croisent encore & viennent s'y attacher comme à leur circonférence. Au centre de ce cercle est une forte douille penchée de côté, où il y a un manche de 10 piés de long. Il sert pour brasser & mouver la chaux, lorsqu'elle est éteinte. Voyez les Pl. & fig.

MOUWER

MOUWER, s. m. (Com.) mesure de grains dont on se sert à Utrecht. Les 6 muddes font 5 mouwers, & 25 muddes le last: on se sert aussi du mouwer à Nimegue, à Harlem, à Doesbourg. Dans ces trois villes, il est de 4 scheleps; 8 mouwers font le hoed de Rotterdam. Voyez Hoed & Scheppel, Dictionn. de Com.

MOUZON

MOUZON, (Géog.) en latin Mozomium, petite & ancienne ville de France en Champagne. Elle étoit très - forte, avant que Louis XIV. en eût fait démolir les ouvrages en 1671. Voyez l'histoire de cette ville dans l'abbé de Longuerre, & dans les Memoires de la Champagne, par Baugier. Il suffit de dire ici que la Meuse passe au pié de ses murailles, & qu'elle en a tiré son nom. Elle est située sur le penchant d'une colline étroite, mais fertile en grains & en vins, à 3 lieues de Sedan, 13 S. O. de Luxeinbourg, 5 S. de Bouillou, 50 N. E. de Paris. Il s'y est tenu deux conciles: l'un en 545, & l'autre en 948. Long. 22. 45. lat. 49. 52.

On peut regarder Mouzon comme la patrie de dom Mabillon, puisqu'il naquit dans son voisinage en 1632. Ce célebre bénédictin étoit un des plus savans hommes du xvij. siecle. C'est lui qui, après avoir fait sa profession monastique, se trouvant chargé par ses supérieurs, de montrer au public le trésor de S. Denys, demanda bientôt la permission de quitter cet emploi, parce qu'il n'aimoit point, disoit - il, à mêler la fable avec la vérité. On ne comprend pas comment dans la suite il prit le parti de justifier la sainte larme de Vendôme. M. Colbert instruit des ses talens, Les tourna plus utilement. Il le chargea de rechercher avec soin les anciens titres. Il le fit voyager, dans ce dessein, en Allemagne & en Italie. Dom Mabillon, au retour de ce dernier voyage, remit dans la bibliotheque du Roi environ 3000 volumes de livres rares ou de manuscrits

Les Bénédictins lui doivent 4 volumes des Ans nales de leur ordre, & 9 volumes d'Actes de leur saints, actes qui n'intéressent pas beaucoup le reste du monde. Mais la Diplomatique de dom Mabillon est un ouvrage vraiment nécessaire. Il a eu raison de soutenir que les moines doivent étudier; des obligations accompagnées de délices, sont bien faciles à remplir. Dom Mabillon mit au jour avec une diligence incroyable, la vie de S. Bernard, en 2 vol. in - fol; il auroit dû se moins hâter, & la donner en deux pages. Il est mort à Paris en 1707, à 75 ans. (D. J.)

MOXA;

MOXA; (Hist. nat. Médec. & Chirurg.) c'est le nom que les Japonois donnent à une espece de duvet fort doux au toucher, d'un gris de cendre, & semblable à de la filasse de lin. On le compose de feuilles d'armoise pilées, dont on sépare les fibres dures & les partios les plus épaisses & les plus rudes. Cette matîere étant seche, prend aisément le feu, mais elle se consume lentement, sans produire de flamme & sans causer une brûlure fort douloureuse. Il en part une fumée légere d'une odeur assez agréable. Lorsqu'il s'agit d'appliquer le moxa, on prend une petite quantité de cette filasse que l'on roule entre les doigts, pour lui donner la forme d'un cône d'environ un pouce de hauteur. On applique ce cône par sa base, apres l'avoir humecté d'un peu de salive sur la partie que l'on veut cautériser, pour qu'il s'y attache plus aisément; après quoi l'on met le feu au sommet du cône qui se consume peu - à - peu, & finit par faire une brûlure légere à la peau, qui ne cause point une douleur considérable. Quand un de ces cônes est consumé, on en applique un second, un troisieme, & même jusqu'à dix & vingt, suivant l'exigence des cas & suivant les forces du malade. Les Japonois nomment tensasi ou tâteurs, ceux dont le métier est d'appliquer le moxa, parce qu'ils tâtent le corps des malades avant l'opération, pour savoir la partie sur laquelle il faut faire la brûlure; cette connoissance dépend dé l'expérience de l'opérateur. Dans les maux d'estomac on brûle les épaules; dans les pleurésies on applique le moxa sur les vertebres du dos; dans les maux de dents on l'applique sur le muscle adducteur du pouce. C'est sur - tout le long du dos que l'on fait cette opération; celui qui doit la souffrir, s'assied à terre, les jambes croisées, le visage appuyé sur les mains: cette posture est estimée la plus propre à faire découvrir la situation des nerfs, des muscles, des veines & des arteres, qu'il est très - important d'éviter de brûler.

Ce remede est employé très - fréquemment au Japon, même par les personnes en santé, qui le regardent comme un grand préservatif, au point que l'on ne refuse point aux criminels condamnés à la prison, de se faire appliquer le moxa. Selon Kempfer, les Hollandois ont souvent éprouvé l'efficacité de ce remede contre la goutte & les rhumatismes. Ce voyageur croit qu'il ne reussiroit point si bien dans les pays froids que dans les pays chauds où la transpiration forte cause plus de relâchement dans les muscles; cependant il paroît constant que ce remede procureroit, même parmi nous, de très grands biens, s'il étoit employé à - propos.

Les anciens Médecins se servoient de la filasse de lin, de la même maniere que les Japonois emploient le moxa.

MOXES

MOXES. (Géogr.) Sous le nom de Moxes, on comprend un assemblage de différentes nations idolâtres de l'Amérîque meridionale. Ces peuples habitent un pays immense, qui se découvre à - mesure qu'en quittant Sainte - Croix de la Sierra, on côtoye une longue chaine de montagnes escarpées qui vont du sud au nord. Il est situé dans la zone torride, & s'etend depuis 10 jusqu'à 15 degrés de latitude méridionale: on en ignore entierement les limites.

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.