ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Mise signifie aussi ce qui a cours dans le commerce. On le dit particulierement des monnoies: je ne veux point de cet écu, il est décrié, il n'est plus de mise.

Mise se prend encore pour une enchere, pour ce qu'on met au - dessus d'un autre dans une vente publique. Toutes vos mises ne m'empêcheront pas d'avoir ce tableau, j'enchérirai toujours au - dessus.

Mise se dit quelquefois en bonne ou mauvaise part des étoffes qu'on veut estimer ou mépriser. Ce satin est de mise: ce damas est vieux, il n'est plus de mise. Dictionnaire de Commerce.

Mise

Mise, (Tailland.) se dit d'un morceau de fer qu'on soude sur un autre, pour le rendre plus fort.

Mise

Mise, terme de riviere, est une certaine quantité de buches retenues par deux liens, nommés rouettes, & dont six forment la branche d'un train.

MISENE, promontoire de

MISENE, promontoire de, Misenum promontorium, (Géog.) promontoire d'Italie, sur la côte de la Campanie. Virgile inventa le premier l'origine fabuleuse du nom de ce cap. Il dit qu'on l'appella de la sorte, après que Misene, trompette d'Enée, y eut été enterré, & que l'ancien nom de ce cap étoit Aerius.

Les deux Pline nous apprennent qu'il y avoit une ville du même nom, & que ses habitans se nommoient Misenenses. Cette ville étoit tout à l'entour ombragée de maisons de plaisance, dans l'une desquelles mourut l'empereur Tibere; ce tyran soupçonneux, triste & dissimulé, qui appliquant la loi de majesté à tout ce qui put servir sa haine ou ses défiances, ôta la liberté dans les festins, la confiance dans les parentés, la fidélité dans les esclaves. Il persécuta la vertu, dans la crainte qu'elle ne rappellât dans l'esprit des peuples le bonheur des tems précédens.

Le promontoire Misenum conserve encore aujourd'hui son premier nom. On l'appelle capo di Miseno. On le trouve à l'orient du cap de Posilipo, & à l'occident de l'île Ischia. (D. J.)

MISÉRABLE

MISÉRABLE, adj. & s. (Gramm.) celai qui est dans le malheur, dans la peine, dans la douleur, dans la misere, en un mot, dans quelque situation que lui rend l'existence à charge, quoique peut - être il ne voulût ni se donner la mort, ni l'aecepter d'une autre main. La superstition & le despotisme couvrent & ont couvert dans tous les tems la terre de misérables. Il se prend encore en d'autres sens; on dit un auteur misérable, une plaisanterie misérable, deux misérables chevaux, un préjugé misérable.

MISÉRATSIÉ

MISÉRATSIÉ, (Hist. mod.) c'est le nom que les Japonois donnent à des curiosités de divers genres, dont ils ornent leurs appartemens.

MISERE

MISERE, s. f. (Gramm.) c'est l'état de l'homme misérable. Voyez Misérable.

Il y a peu d'ames assez fermes que la misere n'abatte & n'avilisse à la longue. Le petit peuple est d'une stupidité incroyable. Je ne sais quel prestige lui ferme les yeux sur sa misere présente, & sur une misere plus grande encore qui attend sa vieillesse. La misere est la mere des grands crimes; ce sont les souverains qui font les misérables, qui répondront dans ce monde & dans l'autre des crimes que la misere aura commis. On dit dans un sens bien opposé, c'est une misere, pour dire une chose de rien; dans le premier sens, c'est une misere que d'avoir affaire aux gens de loi & aux prêtres.

MISERERE

MISERERE, (Médecine.) c'est une sorte de colique, où l'on rend les excrémens par la bouche. Voyez Colique.

Le miserere est la même chose que ce qu'on appelle autrement volvulus & passion iliaque. Voyez Passion iliaque.

Ce nom est latin, & signifie ayez pitié; il est pris de la douleur insupportable que souffre le malade, & qui lui fait implorer le secours des affistans.

MISÉRICORDE, déesse de la

MISÉRICORDE, déesse de la, (Mythol.) il y avoit dans la place publique d'Athènes un autel consacré à cette déesse; hé, comment ne regnet - elle pas dans tous les coeurs!

« La vie de l'homme, dit Pausanias, est si chargée de vicissitudes, de traverses & de peines, que la Miséricorde est la divinité qui mériteroit d'avoir le plus de crédit; tous les particuliers, toutes les nations du monde devroient lui offrir des sacrifices, parce que tous les particuliers, toutcs les nations en ont également besoin ». Son autel chez les Athéniens étoit un lieu d'asyle, où les Héraclides se résugierent lorsqu'Euristhée les poursuivoit après la mort d'Hercule, & les privileges de cet asyle subsisterent très - long - tems. (D. J.)

Miséricorde

Miséricorde, (Menuiserie.) c'est une consolle attachée sous le siege des stalles; & lorsqu'il est levé, la miséricorde se trouve à hauteur pour que les ecclésiastiques puissent se reposer sans paroître être affis.

MISITRA

MISITRA, (Géog. anc. & mod.) ville de la Moréc, dans les terres auprès d'une petite montagne, branche du Taygete des anciens, & d'une petite riviere du même nom qui se décharge dans le Vasilipotamos.

Misitra, ou du - moins son fauxbourg, est l'ancienne Sparte, cette ville si célebre dans le monde. Le nom de Misitra lui a été donné sous les derniers empereurs de Constantinople, à cause des fromages de ses environs qu'on appelle vulgairement misitra.

Cette ville n'a plus, à beaucoup près, les 48 stades que Polybe donnoit à l'ancienne Lacédémone. Misitra est divisée en quatre parties détachées, le château, la ville & deux fauxbourgs; l'un de ces fauxbourgs se nomme Mesokorion, bourgade du milieu, & l'autre Enokorion, bourgade du dehors.

La riviere Vasilipotamos passe encore aujourd'hui à l'orient de la ville comme autrefois. Elle ne fait en été qu'un ruisseau; mais en hiver, elle est comme le bras de la Seine à Paris devant les Augustins.

Le château n'est pas celui de l'ancienne Lacédémone, dont on voit encore quelques masures sur une colline opposée; c'est l'ouvrage des despotes, sous le déclin de l'empire.

Il y a une mosquée dans le Mesokorion, deux bazars & une fontaine qui jette de l'eau par des tuyaux de bronze. C'est la fontaine Dorcea, aussi fameuse à Sparte que l'Ennéacrunos l'étoit à Athènes.

En abordant à Misitra, on n'oublie point de prendre son Pausanias à la main, pour l'examiner. Cet auteur ayant passé le pont qui est sur l'Eurotas, entre dans le Plataniste, qui est à la rive droite de ce fleuve, & que l'on voit encore. Il monte ensuite dans la ville, où il trouve le temple de Lycurgue; il suit, il décrit tous les autres temples qui sont sur sa route. Il voit & décrit le palais des anciens rois, leurs tombeaux, & le théatre dont la beauté le surprend. Toutes ces choses sont abattues, & les princes paléologues n'ont laissé de tous ces édifices que quelques fondemens.

De tant de temples autrefois consacrés à Diane dans Sparte, à peine en trouve - t - on le terrein. Pallas en avoit sept ou huit pour sa part, entre lesquels, celui qu'on surnommoit Chalcioecos, étoit le plus célebre de toute la Grece. Il n'en reste pas le moindre vestige.

Les ruines du temple de Vénus armée sont à l'orient de Misitra. On voyoit autrefois aux environs de ce temple le Coenotaphe de Brasidas, & près de ce Coenotaphe les tombeaux de Pausanias & de Léonidas. Près de ces tombeaux étoit le théâtre de Lacédémone, dont il reste à peine quelques fragmens

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