ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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la récompense: ensorte que celui qui récompense
supplée par sa bonté ou par sa sibéralité à ce qui
manque à l'action; tel est le mérite d'un fils par rapport
>on pere, mais ce mérite n'est appellé mérite
qu>prement.
>um de condigno, le mérite de condignité est,
quand il y a une juste estimation & une égalité absolue
entre l'action & la récompense, comme entre le
travail d'un ouvrier & son salaire.
Les prétendus Réformés n'admettent point de
mérite de condignité; c'est un des points entr'autres
en quoi ils different d'avec les Catholiques.
Le mérite, soit de congruité, soit de condignité,
exige diverses conditions, tant du côté de la personne
qui mérite que du côté de l'acte méritoire & de
la part de Dieu qui récompense.
Pour le mérite de condignité, ces conditions sont,
de la part de la personne qui mérite, 1°. qu'elle soit
juste, 2°. qu'elle soit encore sur la terre: de la part
de l'acte meritoire, qu'il soit, 1°. libre & exempt
de toute nécessité, même simple & relatif; 2°.
moralement bon & honnête; 3°. surnaturel & rapporté
à Dieu. Enfin, de la part de Dieu qui récompense,
il faut qu'il y ait promesse ou obligation de
couronner telle ou telle bonne oeuvre.
Le mérite de congruité n'exige pas cette derniere
condition, mais il suppose dans la personne qui mérite qu'elle est encore en cette vle, mais nou pas
qu'elle soit juste, puisque les actes de piété par lesquels
un pécheur se dispose à obtenir la grace, peuvent
la lui mériter de congruo; 2°. de la part de l'acte,
qu'il soit libre, bon & surnaturel dans son principe,
c'est - à - dire fait avec le secours de la grace.
On ne peut pas mériter de congruo la premiere
grace actuelle, mais bien la premiere grace sanctifiante
& la persévérance; mais on ne peut mériter
celle - ci de condigno, non plus que la premiere grace
sanctifiante, quoiqu'on puisse mériter la vie éternelle d'un mérite de condignité. Montagne, traité de
la grace, quesi. viij. article 2. paragr. 2.
MERKUFAT
MERKUFAT, s. m. (Hist. mod.) nom que les Turcs
donnent à un officier qui est sous le testerdar ou
grand trésorier; sa fonction est de dispeser des deniers
destinés à des usages pieux. ( - )
MERLAN
MERLAN, s. m. (Hist. nat. Ichthiolog.) poisson
de la mer océanne; il ressemble beaucoup au merlus,
voyez Merlus, par la forme du corps: il a les
yeux grands, très - clairs & blancs, la bouche de
moyenne grandeur, & les dents petites. Il differe
du merlus en ce qu'il a trois nageoires sur le dos,
tandis que le merlus n'en a que deux; les côtés du
corps sont marqués par une ligne longitudinale &
tortueuse, qui s'étend depuis les oures jusqu'à la
queue: le merlan mange de petits poissons, tels que
les aphyes, les goujons, &c. & il les avale tout
entiers; sa chair est legere, & très - facile à digérer.
Rondelet, Hist. des poiss. part. I. liv. IX. chap. ix.
Voyez Poisson.
MERLE
MERLE, s. m. merula vulgaris, (Hist. nat. Ornit.)
oiseau qui est de la grosieur de la litorne, ou à - peu - près, il pese quatre onces; il a huit pouces neuf lignes
de longueur depuis l'extrémité du bec jusqu'au
bout des pattes, & neuf pouces huit lignes jusqu'au
bout de la queue. Dans le mâle, cette longueur est
de dix pouces & quelques lignes; le bec a un pouce
de long, il est en entier d'un jaune de saffran dans
le mâle, tandis que la pointe & la racine font noirâtres
dans la femelle; le dedans de la bouche se
trouve jaune dans l'un & l'autre sexe. Les mâles
ont le bec noirâtre pendant la premiere année de
leur âge, ensuite il devient jaune; de même que le
tour de paupieres: les vieux merles mâtes sont très noirs
en entier; les semelles & les jeunes mâles ont
au contraire une couleur plutôt brune que noire, ils
different encore des premiers en ce que la gorge est
roussâtre, & la poitrine cendrée. Quand les merles
sont jeunes, on ne peut distinguer les mâles d'avec
les femelles. Il y a dix - huit grandes plumes dans
chaque aile, la quatrieme est la plus longue de toutes.
La queue a quatre pouces deux lignes de longueur;
elle est composée de douze plumes toutes
également longues, excepté l'extérieure de chaque
côté qui est un peu plus courte; les pattes ont une
couleur noire; le doigt extérieur & celui de derriere
sont égaux. La femelle pond quatre ou cinq
oeufs d'une couleur bleuâtre, parsemés d'un grand
nombre de petits traits bruns. Le mâle chante très bien.
Cet oiseau construit l'extérieur de son nid avec
de la mousse, du chaume, de petits brins de bois
des racines fibreuses, &c. il se sert de boue pour lier
le tout ensemble; il enduit l'intérieur de boue; &
au lieu de pondre ses oeufs sur l'enduit, comme fait
la grive, il le garnit de petit haillons, de poils &
d'autres matieres plus douces que la boue, pour empêcher
que ses oeufs ne se cassent & pour que ses
petits soient couchés plus mollement. Il aime à se
laver & à vivre seul, il nettoye ses plumes avec son
bec. On trouve des merles blancs dans les Alpes sur.
le mont Appennin & sur les autres montagnes fort
élevées. Willughby, Ornith. Voyez Oiseau.
Merle blieu
Merle blieu ou Moineau solitaire, passer
solitarius dictus, oiseau qui est de la grosseur du
merle, auquel il ressemble parfaitement par la forme
du corps. Il a la tête & le cou fort gros; le dessus
de la tête est d'une couleur cendrée obscure, & le
dos d'un bleu foncé & presque noir, excepté les
bords extérieurs des plumes qui sont d'un blanc sale.
Les plumes des épaules & celles qui recouvrent les
grandes plumes des ailes ont la même couleur que
le dos, il y a dans chaque aile dix - huit grandes
plumes qui sont toutes brunes, à l'exception de l'extérieure
de chaque côté qui est plus courte que les
autres, parmi lesquelles il y en a quelques unes qui
ont la pointe blanche. La queue est longue d'une
palme, & composée de douze plumes d'un brun
presque noir. Toute la face inférieure de l'oiseau,
c'est - à - dire la poitrine, le ventre & les cuisses, ont
des lignes transversales, les unes de couleur cendrée,
les autres noires, & d'autres blanches; ces
taches sont comme ondoyantes. La couleur du ventre
ressemble à celle du coucou; la gorge & la partie
supérieure de la poitrine ne sont pas cendrées.
On y voit au contraire des taches blanches avec un
peu de roux; le bec est droit, noirâtre, un peu plus
long, un peu plus gros & plus fort que celui de la
grive. Les pattes sont courtes & noires, les pies &
les ongles ont cette même couleur. L'oiseau sur lequel
on a fait cette description, étoit femelle. Selon Aldrovande, les mâles sont plus beaux, ils sont
en entier d'une couleur bleue pourprée. Willoughby
dit avoir vû un mâle à Rome, dont le dos principalement
étoit d'un bleu obscur pourpré. Le merle
chante très - agreablement, sa voix imite le son d'une
flûte; il apprend aisément à parler, il se plaît à être
seul, il reste sur les vieux édifices. Willoughby,
Ornith. Voyez Oiseau.
Merle à collier
Merle à collier, merula torquata, oiseau
qui est de la grosseur du merle ordinaire, ou un peu
plus gros, la face supérieure du corps est d'une couleur
brune noirâtre. On le distingue aisement du
merle, en ce qu'il a au - dessous de la gorge un collier
blanc de la largeur du doigt, & de la figure d'un
croissant. Raii, Synop. meth. avium. Voyez Oiseau.
Merle d'eau
Merle d'eau, merula aquatica, oiseau qui est un
peu plus petit que le merle ordinaire; il a le dos
d'une couleur noirâtre, mêlée de cendre, & la poitrine
très - blanche; il fréquente les eaux, il se nour<pb->
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