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On ne sait point le nom du citoyen de Paros qui dressa ce monument de chronologie; mais personne n'ignore qu'il contient les plus celébres époques greques depuis le regne de Cécrops fondateur du royaume d'Athènes, jusqu'à l'archonte Diogenete, c'est - à - dire la suite de 1318 années. Ces époques qui n'ont pas été altérées comme les manuscrits, nous apprennent la fondation des plus illustres villes de Grece, l'âge des grands hommes qui en ont été l'ornement, & beaucoup d'autres particularités. Par exemple, nous savons par ces marbres, qu'Hésiode a vécu 37 ans avant Homere, que Sapho n'a écrit qu'environ 300 ans après ce poëte; que les mysteres d'Eleusis s'établirent sous Erectée roi d'Athènes & fils de Pandion; que les Grecs prirent la ville de Troie le vingt - quatrieme jour du mois Thargélion, l'an 22 de Menesthée roi d'Athènes, après une guerre de dix années. Enfin ces précieux monumens servent en 75 époques, à rectifier plusieurs faits de l'ancienne histoire greque. Selden ne les fit imprimer qu'en partie en 1628; mais M. Prideaux les publia complettement à Oxford en 1676 avec leur explication: je croi qu'ils ont reparu pour la troisieme fois dans notre siecle. (D. J.)
Le marbre de presse d'imprimerie est aussi une pierre
de liais, très - unie & faite pour être enchâssée &
remplir le coffre de la presse. C'est sur ce marbre
que sont posées les formes qui sont sur la presse.
Sa grandeur & son épaisseur sont proportionnées à
celles de la presse pour laquelle il a été fait. Voyez
les
Marbrer sur tranche. On lie bien le volume, &
on le trempe du côté de la tranche dans le baquet
du marbreur. Voyez
On emploie le papier marbré à un assez grand nombre d'usages, mais on s'en sert principalement pour couvrir les livres brochés, & pour être placé entre la couverture, & la derniere & la premiere page des livres reliés. Ce sont les Relieurs qui en consomment le plus.
Il y a des papiers marbrés à fleurs, à la pâte, du grand, du petit, au grand peigne, au petit peigne, ou d'Allemagne, l'agate, le placard, le montfaucon, à fleurons, à tourniquets, &c. Toutes ces dénominations sont relatives ou au dessein ou à la fabrication.
Ce petit art a pris naissance en Allemagne. On a appellé la Suede, la Norvege, & les contrées septentrionales, officina gentium. On pourroit appeller l'Allemagne officina artium. Il n'est pas fort ancien: il y a toute apparence qu'on y aura été conduit par hasard. De la couleur sera tombée sur de l'eau; un papier sera tombé sur la couleur, & l'aura enlevée. On aura remarqué que l'effet en étoit agréable, & l'on aura cherché à répéter d'industrie ce qui s'étoit fortuitement exécuté; ou peut - être les Relieurs auront - ils tenté de marbrer le papier comme ils marbrent la couverture des livres, & ils seront arrivés d'essais en essais, à la pratique que nous allons expliquer.
Les Lebreton pere & fils qui travailloient sur la fin du dernier siecle, & dans le courant de celui - ci, ont fait en ce genre de petits chefs - d'oeuvre: ils avoient le secret d'entremêler de fils déliés d'or & d'argent, les ondes & les veines colorées du papier. C'étoit vraiment quelque chose de singulier que le goût, la variété, & l'espece de richesse qu'ils avoient introduits dans un travail assez frivole. Mais c'est la célérité, & non la perfection qui enrichit dans ces bagatelles. Ce que nous allons dire de la maniere de marbrer le papier, nous l'avons appris de la veuve d'un de ces ouvriers, quiétoit dans l'extrème misere.
De l'attelier de marbreur de papier. Il faut qu'il soit pourvu d'un baquet quarré de bois de chêne, profond d'un demi - pié ou environ, & excédant d'un pouce en tous sens la grandeur de la feuille du papier qu'on appelle le quarré.
D'un autre baquet pareillement quarré, de bois de chêne comme le premier, de la même profondeur, mais excédant d'un pouce en tous sens la grandeur de la feuille du papier qu'on appelle le montfaucon.
D'un de ces grands pots à beurre où l'on garde l'eau dans les petits ménages, ou à son défaut d'une baratte avec sa batte.
D'un tamis de crin un peu lâche, & de la capacité d'un demi - sceau.
D'un pinceau grossier de soie de porc, emmanché d'un bâton.
De différens peignes.
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