ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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avec le vent, l'angle de la voile & de la quille étant donné; 5°. l'angle de la voile & de la quille donné, trouver l'angle de la voile avec la quille, le plus avantageux pour gagner an vent; 6°. déterminer la viteise du vaisseau, selon les angles d'incidence du vent sur les voiles, selon les différentes vitesses du vent, selon les differentes voilures; & enfin, suivant les différentes derives.

La maniere de résoudre ces six problèmes seroit d'un trop grand détail; il suslit d'in jiquer où l'on peut les trouver, & d'ajouter un mot sur les discussions que la théorie de la manoeuvre a exeitces entre les savans. Les anciens ne connoiuoient point cet art. André Doria génois, qui commandoit les galeres de France sous François I, fixa la naissance de la manoeuvre par une pratique toute nouvelle: il connut le premier qu'on pouvoit aller sur mer par un vent presque opposé à la route. En dirigeant la proue de son vaisseau vers un air de vent, voisin de celui qui lui étoit contraire, il dépassoit plusieurs navires, qui bien loin d'avancer ne pouvoient que rétrograder, ce qui étonna tellement les navigateurs de ce tems, qu'ils crurent qu'il y avoit quelque chose de surnaturel. M15. les chevaliers de Tourville, du Guay - Trouin, Bart, du Quesne pousserent la pratique de la manoeuvre à un point de perfection, dont on ne l'auroit pas cru susceptible. Leur capacité dans cette partie de l'art de naviger, n'eto t cependant sondée que sur beaucoup de pratique & une grande connoissance de la mer. A force de tàtonnement, ces habiles marins s'étoient fait une routine, une prat que de manoeuvrer d'autant plus surprenanse, qu'ils ne la devoient qu'à leur génie. Nulle regle, nul principe proprement dit ne les dirigeoit, & la manauvre n'étoit rien moins qu'un art.

Le pere Pardies jésuite, est le premier qui ait essayé de la soumettre à des lois: cet essai fut adopté par le chevalier Renau, qui, aidé d'une longue pratique à la mer, établit une théorie très - belle sur ces principes; elle fut imprimee par ordre de Louis XIV. & reçûe du public avec un applandissement géneral.

M. Huyghens attaqua ces principes & forma des objections, qui surent repoussées avec force par le chevalier Renau; mais ce dernier s'etant trompé dans les principes, on reconnut l'erreur, & les marins savans virent avec douleurtomber par ce moyen une théorie qu ils se préparoient de réduire en pratique.

M. Bernouilli prit part à la dispute, reconnut quelques méprises dans M. Huyghens, sçut les éviter, & publia en 1714. un hvre intitulé, essai d'une nouvelle théorie de la manoeuvre des vaisseaux. Les savans accueillirent cet ouvrage, les marins le trouverent trop profond, & les calculs analy tiques dont il étoit chargé le rendoit d'un accès trop difficile aux pilotes.

M. Pitot de l'académie des sciences, travaillant sur les principes de M. bernouilii, calcula des tables d'une grande utilite pour la pratique, y ajouta plusieurs choses neuves, & publia son ouvrage en 1731, sous le titre de la théorie des vaisseaux réduite en pratique. Enfin, M. baverien coilnu par plusieurs ouvrages, a pubne en 1745 une nouvelle théorie à la portée des priores. MM. Bougaer & de Gensane l'ont critiquée, & si a répondu; c'est dans tous ces ouvrages qu'on peut puiser la theorie de la manoeuvre, que les marins auront toujours beaucoup de peine à allier avec la pratique.

Manouvres

Manouvres, (Marine) On appelle ainsi en général toutes les cordes qui servent à faite mouvoir les vergues & les voiles, & à tenir les mâts.

On éistingue les manoeuvres en manauvres coulan - tes ou coutantes, & manoeuvres dormantes.

Mamoeuvres courantes, sont celles qui passent sur des poulies, comme les bras, les bousines, &c. & qui servent à manoeuvrer le vaisseau à tout moment.

Manoeuvres dormantes, sont les cordages fixes, comme l'itaque, les haubans, les galoubans, les etais, &c. qui ne passent pas par des poulies, ou qui ne se manoeuvrent que rarement.

Manoeuvres à queue de rat qui vont en diminuant, & qui par consequent sont moins garnies de cordon vers le bout, que dans toute leur longueur.

Manoeuvres en bande, manoeuvres qui n'étant ni tenues, ni amarees, ne travaillent pas.

Manoeuvres majors, ce sont les gros cordages, tels que les cables, les haussieres, les étais, les grelins, &c.

Manoeuvres passées à contre, manoeuvres qui sont passées de l'arriere du vaisseau à l'avant, comme celle du mat d'artimon.

Manoeuvres passées à tour, manoeuvres passées de l'avant du vaisseau à l'arriere, comme les cordages du grand mât & ceux des mâts de beaupré & de misaine. Voyez Pl. I. de la Marine, le dessein d'un vaisseau du premier rang avec ses mâts, vergues & cordages, &c.

Manoeuvre

Manoeuvre, (Marine.) c'est le servicé des matelots, & l'usage que l'on fait de tous les cordages pour faire mouvoir le vaisseau.

Manoeuvre basse, manoeuvre qu'on peut faire de dessus le pont.

Manoeuvre haute, qui se fait de dessus les hunes, les vergues & les cordages.

Manoeuvre grossé, c'est le travail qu'on fait pour embarquer les cables & les canons, & pour mettre les ancres à leur place.

Manoeuvre hardie, manoeuvre périlleuse & difficile.

Manoeuvre fine, c'est une manoeuvre prompte & délicate.

Manoeuvre tortue, c'est une mauvaise manoeuvre.

MANOEUVRER

MANOEUVRER, c'est travailler aux manoeuvres, les gouverner, & faire agir les vergues & les voiles d'un vaisseau, pour faire une manoeuvre.

MANOEUVRIER

MANOEUVRIER, (Marine) c'est un homme qui sait la manoeuvre: on dit, cet ossicier est un bon manoeuvrier.

Manoeuvrier

Manoeuvrier ou Manouvrier, s. m. (Comm.) compagnon, artisan, homme de peine & de journée, qui gagne sa vie du travail de ses mains. Le manouvrier est different du crocheteur & gagne - denier.

MANOIR

MANOIR, s. m. (Jurisp.) dans les coutumes signifie maison. Le manoir féodal ou seigneurial, est la maison du seigneur; le prineipal manoir est la principale maison tenue en fief, que l'ainé a droit de prendre par préciput avec les accints & préclôtures, & le vol du chapon; quand il n'y a point de maison, il a droit de prendre un arpent de terre tenu en fief pour lui tenir lieu du principal maneir. Cout. de Paris, art. 12 & 18. Voyez Fief, Préciput, Vol du chapon. (A)

MANOMETRE

MANOMETRE, s. m. (Physiq.) instrument qui a été imaginé pour montrer ou pour mesurer les altérations qui surviennent de la rareté ou de la densité de l'air, voyez Air.

Ce mot est formé des mots grecs MAHO/OS2 rare, & ME/TOON, mesure, &c.

Le manometre differe du barometre en ce que ce dernier ne mesure que le poids de l'atmosphere ou de la colonne d'air qui est au - dessus, au lieu que le premier mesure en même tems la densité de l'air dans lequel il se trouve; densité qui ne dépend pas seulement du poids de l'atmosphere, mais encore de l'action du chaud & du stoid, &c. Quoi qu'il en soit,

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