ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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combats. « Jean v. duc de Bretagne, dans un mandement pour convoquer les communes de son duché, leur marque, entr'autres armes dont les soldats pourroient être armés, un mail de plomb.

En 1351, dans la bataille des trente, si fameuse dans les histoires de Bretagne, & qui fut ainsi nommée du nombre des combattans, qui étoient trente de chaque côté, les uns du parti de Charles de Blois & du roi de France, & les autres du parti du comte de Montfort & du roi d'Angleterre; dans cette bataille, dis - je, ou plûtôt ce combat, il est marqué que Billefort, du parti des Anglois, frappoit d'un maillet pesant vingt - cinq livres; que Jean Rousselet, chevalier, & Tristan de Pestivien, écuyer, tous deux du parti françois, furent abattus d'un coup de mail, & Tristan de Pestivien, autre écuyer du même parti, blessé d'un coup de marteau.

Une autre preuve de l'usage des maillets pour les soldats, est ce qu'on rapporte de la sédition des Parisiens au commencement du regne de Charles VI. où la populace, au sujet des nouveaux impôts, força l'arsenal & en tira quantité de maillets pour s'armer & assommer les commis des douanes, ce qui fit donner à ces séditieux le nom de maillotins». Hist. de la milice françoise. (Q)

MAIN

MAIN, s. f. (Anatom.) partie du corps de l'homme qui est à l'extrémité du bras, & dont le méchanisme la rend capable de toutes sortes d'arts & de manufactures.

La main est un tissu de nerfs & d'osselets enchâssés les uns dans les autres, qui ont toute la force & toute la souplesse convenables pour tâter les corps voisins, pour les saisir, pour s'y accrocher, pour les lancer, pour les tirer, pour les repousser, &c.

Anaxagore soutenoit que l'homme est redevable à l'usage de ses mains de la sagesse, des connoissances & de la supériorité qu'il a sur les autres animaux. Galien exprime la même pensée d'une maniere différente: suivant lui, l'homme n'est point la créature la plus raisonnable, parce qu'il a des mains, mais celles - ci ne lui ont été données qu'à cause qu'il est le plus raisonnable de tous les animaux: car ce ne sont point les mains de qui nous tenons les arts, mais de la raison, dont les mains ne sont que l'organe. De usu part. lib. I. cap. iij.

La main, en terme de Medecine, s'étend depuis l'épaule jusqu'à l'extrémité des doigts, & se divise en trois parties; la premiere s'étend depuis l'épaule jusqu'au coude, & s'appelle proprement bras, brachium, voyez Bras; la seconde depuis le coude jusqu'au poignet, & s'appelle l'avant - bras; & la troisieme la main proprement dite. Celle - ci se divise encore en trois parties, le carpe, qui est le poignet, le métacarpe, qui est la paume de la main; enfin les cinq doigts. Ces mots sont expliqués selon leur ordre. Voyez Carpe, Métacarpe & Doigts.

Les mains sont si commodes & les ministres de tant d'arts, comme dit Ciceron, qu'on ne peut trop en admirer la structure: cependant cette partie du corps humain, qui est composée du carpe, du métacarpe & des doigts, n'est point exempte des jeux de conformation. Je n'en citerai pour preuve qu'un seul fait tiré de l'histoire de l'académie des Sciences, année 1733.

M. Petit a montré à cette académie en 1727, un enfant dont les bras étoient difformes: la main étoit jointe à la partie latérale antérieure de l'extrémité de l'avant - bras, & renversée de maniere qu'elle formoit avec l'avant - bras un angle aigu; elle avoit un mouvement manifeste, mais de peu d'étendue. Cette main n'avoit que quatre doigts d'une conformation naturelle dans leur longueur, leur grosseur & leur articulation; il n'y avoit point de pouce; les doigts étoient dans le creux de la main; l'annulaire & le petit doigt étoient par dessus & se croisoient avec eux. Cette main avoit 12 à 14 lignes de largeur & 28 de longueur en étendant les doigts & en comprenant le carpe.

La main est le sujet de la chiromancie, qui s'occupe à considérer les différentes lignes & éminences qui paroissent sur la paume de la main, & à en donner l'explication. Voyez Chiromancie.

Chez les Egyptiens la main est le symbole de la force; chez les Romains c'est le symbole de la foi; & elle lui fut consacrée par Numa avec beaucoup de solemnité.

Mains

Mains, on appelle en Botanique les mains des plantes, ce que les Latins on nommé capreoli, claviculi, claviculoe; ces mains sont des filets qui s'entortillent contre les plantes voisines & les embrassent fortement, ainsi que l'on voit en la vigne, en la couleuvrée, & en la plûpart des légumes. On les nomme aussi des vrilles, voyez Vrilles, Botanique. (D. J.)

Main de mer

Main de mer, (Insectol.) fucus manum referens, Tourn. production d'insectes de mer. Sa substance est fongueuse & de la nature des agarics; elle est couverte de quantité de peties bossettes. « Lorsqu'on les regarde attentivement dans l'eau de mer, on voit qu'il s'en éleve insensiblement de petits corps cylindriques & mobiles d'une substance blanche & transparente, hauts d'environ trois lignes & demie, & larges d'une ligne; ils disparoissent dès qu'ils ne baignent plus dans l'eau de mer. Les mains de mer varient beaucoup dans leurs figures, cependant la plûpart ont une base cylindrique plus ou moins évasée, chargée de plusieurs petits corps cylindriques longs d'environ un pouce & demi, représentant autant de doigts blancs, rouges, ou d'un jaune orangé: toute la superficie de ce corps chagrinée par les mamelons dont toute son écorce est couverte; mamelons de différente grandeur dont le diametre dans les plus grands est d'une ligne. Ils sont chacun étoilés par la disposition de huit rayons qui ont leurs pointes dirigées vers le centre. Les mamelons étoilés de ce corps s'ouvrent lorsqu'il est plongé dans l'eau de la mer; & chacun des rayons qui forment ces especes d'étoiles se relevant alors, donne passage à une espece de cylindre creux, membraneux, blanc & transparent, qui parvenu à la hauteur de trois lignes & demie, représente une petite tour terminée par huit petites découpures en forme de crénaux aigus. Toutes ces découpures sont elles - mêmes chargées à leur extrémité de petites éminences en maniere de cornes, & de chacune de ces découpures nait un filet délié, jaunâtre, aboutissant à la base de cette espece de petite tour, & qui paroît sur la membrane transparente dont elle est formée. Sa base est tellement environnée de ces huits rayons, qu'elle fait corps avec eux. Entre ces manieres de crénaux on voit un plancher concave percé dans son milieu, au - dessous duquel est placée dans l'intérieur de cette tour une espece de vessie allongée, jaunâtre, qui à sa base est garnie de cinq filets déliés, extérieurement courbés en arc près de leur origine, & ensuite perpendiculaires & plus gros à leur extrémité.

Telle est l'apparence de ce qui sort de chacun des mamelons de la main de mer tant qu'elle est dans l'eau de la mer; & ce qui ne laisse aucun doute que ce soit des animaux, c'est que pour peu qu'on en touche quelques - uns, on voit leur cornes, que nous avons comparées à des crénaux, se recourber & se retirer vers le centre du plancher qui est au sommet de ces sortes de tours, & ne représenter plus qu'autant de cylindres dont l'extrémité est ar<pb->

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