ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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suivie de l'une des trois lettres m, b, p; comme dans
emmener, combler, comparer. On en excepte quelques
mots qui commencent par imm, comme immodeste,
immodestie, immodestement, immaculée conception,
immédiat, immédiatement, immatriculé, immatriculation,
immense, immensité, immodéré, immunité, &c.
on y fait sentir la réduplication de l'articulation m.
On prononce aussi l'articulation m dans les mots
où elle est suivie de n, comme indemniser, indemnité,
amnistie, Agamemnon, Memnon, Mnémosine, &c.
excepté damner, solemnel, & leurs dérivés où la lettre
m est un signe de nasalité.
Elle l'est encore dans comte venu de comitis, dans
compte venu de computum, dans prompt venu de
promptus, & dans leurs dérivés.
M. l'abbé Regnier, Gramm. franç. in - 12. p. 37.
propose un doute sur quatre mots, contemptible, qui
n'est, dit - il, plus guere en usage, exemption, rédemption & rédempteur, dans lesquels il semble que
le son entier de m se fasse entendre. A quoi il répond:
« Peut - être aussi que ce n'est qu'une illusion
que fait à l'oreille le son voisin du p rendu
plus dur par le t suivant. Quoi qu'il en soit, la
différence n'est pas assez distinctement marquée
pour donner lieu de décider là - dessus ».
Il me
semble qu'aujourd'hui l'usage est très - décidé sur ces
mots: on prononce avec le son nasal exemt, exemption,
exemtes sans p; & plusieurs même l'écrivent
ainsi, & entre autres le rédacteur qui a rendu portatif
le dictionnaire de Richelet; le son nasal est
suivi distinctement du p dans la prononciation &
dans l'orthographe des mots contempteur, contemptible,
rédemption, rédempteur.
M en chiffres romains signifient mille; une ligne
horisontale au - dessus lui donne une valeur mille fois
plus grande, M vaut mille fois mille ou un million.
M, dans les ordonnances des Médecins, veut dire
misce, mêlez, ou manipulus, une poignée; les circonstances
décident entre ces deux sens.
M, sur nos monnoies, indique celles qui sont
frappées à Toulouse.
M
M, (Ecriture.) dans sa forme italienne, ce sont
trois droites & trois courbes; la premiere est un I,
sans courbe; la seconde est un I parfait, en le regardant
du côté de sa courbe; la troisieme est la
premiere, la huitieme, la troisieme, la quatrieme
& la cinquieme partie de l'O. L'm coulée est faite de
trois i liés ensemble. Il en est de même de l'm ronde.
Ces trois m se forment du mouvement composé
des doigts & du poignet. Voyez les Planches d'Ecriture.
MA
MA, s. f. (Mythol.) nom que la fable donne à
une femme qui suivit Rhéa, & à qui Jupiter confia
l'éducation de Bacchus. Ce nom se donnoit encore
quelquefois à Rhéa même, sur - tout en Lydie, où on
lui sacrifioit un taureau sous ce nom. Diction. de
Trévoux.
MAAMETER
MAAMETER, (Géog.) ville de Perse, autrement
nommée Bafrouche. Elle est située, selon Tavernier, à 77. 35. de long. & à 36. 50. de latitude.
(D. J.)
MAAYPOOSTEN
MAAYPOOSTEN, s. m. (Comm.) sorte d'étoffe
de soie qui nous vient de la compagnie des Indes
orientales hollandoise. Les cavelins ou lots sont de
cinquante pieces. En 1720, chaque piece revenoit
à 8 florins ½. Voyez le Diction. de Commerce.
MABOUJA
MABOUJA, s. m. (Botan. exot.) nom donné par
les sauvages d'Amérique à une racine, dont ils font
leurs massues. Biron, dans ses curiosités de l'art &
de la nature, dit que cette racine est extrèmement
compacte, dure, pesante, noire, & toute garnie de
noeuds gros comme des châtaignes. On trouve l'ar<cb->
bre qui la produit sur le haut de la montagne de la
Souffriere dans la Guadaloupe, mais personne n'a
décrit cet arbre. (D. J.)
MABOUYAS
MABOUYAS, s. m. (Hist. nat.) lézard des Antilles ainsi appellé par les sauvages, parce qu'il est très laid,
& qu'ils donnent communément le nom de mabouyas à tout ce qui leur fait horreur. Ce lézard n'est
pas des plus grands, il n'a jamais la longueur d'un
pié. Ses doigts sont plats, larges, arrondis par le
bout, & terminés par un petit ongle semblable à
l'aiguillon d'une guêpe. On le trouve ordinairement
sur les arbres & sur le faite des cases. Lorsque cet
animal est irrité, il se jette sur les hommes, & s'y
attache opiniâtrement; mais il ne mord, ni n'est
dangereux; cependant on le craint; ce n'est sans
doute qu'à cause de sa laideur. Pendant la nuit, il
jette de tems en tems un cri effrayant, qui est un
pronostic du changement de tems. Hist. nat. des
Ant. par le P. du Tertre, tome Il. page 315.
Maboya
Maboya ou Mabouya, s. m. (Théolog. caraïbe.)
nom que les Caraaïbes sauvages des îles Antilles
donnent au diable ou à l'esprit dont ils craignent le
malin vouloir; c'est par cette raison qu'ils rendent
au seul mabouya une espece de culte, fabriquant en
son honneur de petites figures de bois bisarres & hideuses,
qu'ils placent au - devant de leurs pirogues,
& quelquefois dans leurs cases.
On trouve souvent en creusant la terre plusieurs
de ces figures, formées de terre cuite, ou d'une
pierre verdâtre, ou d'une résine qui ressemble à l'ambre
jaune; c'est une espece de copal qui découle naturellement
d'un grand arbre nommé courbaril. Voyez
Courbaril.
Ces idoles anciennes ont différentes formes: les
unes représentent des têtes de perroquet ou des grenouilles
mal formées, d'autres ressemblent à des lézards
à courte queue ou bien à des singes accroupis,
toujours avec les parties qui désignent le sexe feminin.
Il y en a qui ont du rapport à la figure d'une
chauve - souris; d'autres enfin sont si difformes, qu'il
est presqu'impossible de les comparer à quoi que ce
soit. Le nombre de ces idoles, que l'on rencontre
à certaines profondeurs parmi des vases de terre &
autres ustensiles, peut faire conjecturer que les anciens
sauvages les enterroient avec leurs morts.
Il est d'usage parmi les Caraïbes d'employer encore
le mot mabouya pour exprimer tout ce qui est
mauvais: aussi lorsqu'ils sentent une mauvaise odeur,
ils s'écrient, en faisant la grimace, mabouya, caye,
en en, comme en pareil cas nous disons quelquefois,
c'est le diable. M. le Romain.
MABY
MABY, s. m. boisson rafraîchissante fort en usage
aux îles d'Amérique; elle se fait avec de grosses racines
nommées patates: celles dont l'intérieur est
d'un rouge violet, sont préférables à celles qui sont
ou jaunes ou blanches, à cause de la couleur qui
donne une teinture très - agréable à l'oeil.
Après avoir bien nettoyé ou épluché ces racines,
on les coupe par morceaux & on les met dans un
vase propre pour les faire bouillir dans autant d'eau
que l'on veut faire de maby; cette eau étant bien
chargée de la substance & de la teinture des patates,
on y verse une suffisante quantité de sirop de sucre
clarifié, y ajoutant quelquefois des oranges aigres &
un peu de gingembre: on continue quatre à cinq
bouillons, on retire le vase de dessus le feu; & après
avoir laissé fermenter le tout, on passe la liqueur
fermentée au - travers d'une chausse de drap, en pressant
fortement le marc. Il faut repasser deux ou trois
fois la liqueur pour l'éclaircir, ensuite de quoi on
la verse dans des bouteilles dans chacune desquelles
on a eu soin de mettre un ou deux cloux de gérofle.
Cette boisson est fort agréable à l'oeil & au goût
lorsqu'elle est bien faite: elle fait sauter le bouchon
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