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On trouve assez communément des astroïtes fossiles,
& des astroïtes pétrifiées. M. le comte de Tressan
vient d'envoyer au Cabinet d'Histoire naturelle plusieurs
especes de ces astroïtes pétrifiées, avec une
grande quantité d'autres belles pétrifications, qu'il
a trouvées dans le Toulois, le Barrois, & d'autres
provinces voisines qui sont sous son commandement.
Tous ceux qui comme M. de Tressan sauront
recueillir des pétrifications, avec le choix d'un homme
de goût & les lumieres d'un naturaliste, trouveront
presque par - tout des corps marins, tels que l'astroïte, fossiles ou pétrifiés. Il est plus rare de les trouver
pétrifiés en marbre & en pierre fine, surtout en
substance d'agate. Les astroïtes qui sont pétrifiées en
agate, reçoivent un très - beau poli, & les figures
qu'on y voit font un assez joli effet: on>'es employe
pour faire des boîtes & d'autres bijo ix: il y en a
beaucoup en Angleterre; c'est pourquoi nos lapidaires
les ont nommées cailloux d'Angle>erre, mais improprement.
Voyez
Il y apparence que les anciens astrolabes avoient
beaucoup de rapport à nos spheres armillaires d'aujourd'hui. Voyez
Le premier & le plus célebre de ce genre étoit celui d'Hipparque, que cet astronome avoit fait à Alexandrie, & place dans un lieu sûr & commode pour s'en seryir dans différentes observations astronomiques.
Ptolomée en fit le même usage: mais comme cet
instrument avoit différens inconvéniens, il prit le
parti d'en changer la figure, quoiqu'elle fût parfaitement
conforme à la théorie de la sphere; & il réduisit
l'astrolabe à une surface plane, à laquelle il donna
le nom de planisphere. Voyez
Cette réduction n'est possible qu'en supposant qu'un oeil, qui n'est pris que pour un point, voit tous les cercles de la sphere, & les rapporte à un plan; alors il se fait une représentation ou projection de la sphe<cb->
Un tableau n'est qu'un plan de projection, placé
entre l'oeil & l'objet, de maniere qu'il contient toutes
les traces que laisseroient imprimées sur la superficie
tous les rayons tirés de l'objet à l'oeil: mais en
fait de planispheres ou d'astrolabes, le plan de projection
est placé au - delà de l'objet, qui est toûjours
la sphere. Il en est de même des cadrans, qui sont
aussi des projections de la sphere, faites par rapport
au soleil. Il est naturel & presqu'indispensable, de
prendre pour plan de projection de l'astrolabe quelqu'un des cercles de la sphere, ou au moins un plan
qui lui soit parallele; après quoi reste à fixer la position
de l'oeil par rapport à ce plan. Entre le nombre
infini de planispheres que pouvoient donner les différens
plans de projection & les différentes positions
de l'oeil, Ptolomée s'arrêta à celui dont le plan de
projection seroit parallele à l'équateur, & où l'oeil seroit
placé à l'un des poles de l'équateur ou du monde.
Cette projection de la sphere est possible, & on l'appelle
l'astrolabe polaire ou de Ptolomée. Tous les méridiens
qui passent par le point où est l'oeil & sont perpendiculaires
au plan de projection, deviennent des
lignes droites, ce qui est commode pour la description
des planispheres: mais il faut remarquer que
leurs degrés qui sont égaux dans la figure circulaire,
deviennent fort inégaux quand le cercle s'est changé
en ligne droite; ce que l'on peut voir facilement en
tirant de l'extrémité d'un diametre par tous les arcs
égaux d'un demi - cercle, des lignes droites qui aillent
se terminer à une autre droite qui touchera ce demi-cercle
à l'autre extrémité du même diametre; car le
demi - cercle se change par la projection en cette
tangente, & elle sera divisée de maniere que ses parties
seront plus grandes, à mesure qu'elles s'éloigneront
davantage du point touchant. Ainsi dans l'astrolabe de Ptolomée les degrés des meridiens sont fort
grands vers les bords de l'instrument, & sort petits
vers le centre; ce qui cause deux inconvéniens; l'un,
qu'on ne peut faire aucune opération exacte sur les
degrés proches du centre, parce qu'ils sont trop petits
pour être aisément divisés en minutes, & moins
encore en secondes; l'autre, que les figures célestes,
telles que les constellations, deviennent difformes &
presque méconnoissables, en tant qu'elles se rapportent
aux méridiens, & que leur description dépend de
ces cercles. Quant aux autres cercles de la sphere,
grands ou petits, paialleles ou inclinés à l'équateur,
ils demeurent cercles dans l'astrolabe de Ptolomée.
Comme l'horison & tous les cercles qui en dépendent,
c'est - à - dire, les paralleles & les cercles verticaux,
sont différens pour chaque lieu, on décrit à
part sur une planche qu'on place au - dedans de l'instrument,
l'horison & tous les autres cercles qui y ont
rapport, tels qu'ils doivent être pour le lieu ou pour
le parallele où l'on veut se servir de l'astrolabe de Ptolomée; & par cette raison il ne passe que pour être
particulier, c'est - à - dire d'un usage borné à des lieux
d'une certaine latitude; & si l'on veut s'en servir en
d'autres lieux, il fant changer la planche & y décrire
un autre horison. M. Formey. Voyez
C'est de - là que les modernes ont donné le nom
d'astrolabe à un planisphere ou à la projection >éréographique des cercles de la sphere sur le plan d'un
de ses grands cercles. Voyez
Les plans ordinaires de projection sont 1° celui de
l'équinoctial ou équateur, l'oeil étant supposé à l'un
des poles du monde: 2° celui du méridien, l'oeil
étant supposé au point d'intersection de l'équateur
& de l'horison: 3° enfin celui de l'horison. Stof>er,
Gemma - Frisius & Clavius ont traité fort au long de
l'astrolabe.
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