ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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nel a eu découvert des insectes au lieu de fleurs dans ces corps marins, comme il sera expliqué au mot plante marine. V. Plante marine. Il y a plusieurs especes d'astroïte, qui different par la grandeur des figures dont elles sont parsemées: les plus petites ont environ une. ligne de diametre, & les plus grandes ont quatre à cinq lignes. Pl. XXIII. fig. 3. Ces figures sont rondes, & terminées par un bord circulaire plus ou moins saillant. Il y a dans l'aire de chacun de ces cercles des feuillets perpendiculaires qui s'étendent en forme de rayons depuis le centre jusqu'à la circonférence. Ces feuillets sont séparés les uns des autres par un espace vuide, & ils traversent l'astroïte du dessus au dessous; ce qui forme autant de cylindres qu'il y a de cercles sur la surface supérieure. Ces cylindres ont un axe qui est composé dans les plus gros de plusieurs tuyaux concentriques. Il y a une sorte d'astroïte qui est figurée bien différemment; Pl. XXIII. fig. 2. Sa surface supérieure est creusée par des sillons ondoyans, qui forment des contours irréguliers que l'on a comparés aux anfractuosités du cerveau: c'est à cause de cette ressemblance que l'on a donné à l'espece d'astroïte dont il s'agit le nom de cerveau de mer. Cette astroite est composee de feuillets perpendiculaires, posés à une petite distance l'un de l'autre, qui s'étendent depuis la ciête jusqu'au sond du sillon, & qui pénetrent juiqu'à la surface inférieure de l'astroïte, comme dans les autres especes.

On trouve assez communément des astroïtes fossiles, & des astroïtes pétrifiées. M. le comte de Tressan vient d'envoyer au Cabinet d'Histoire naturelle plusieurs especes de ces astroïtes pétrifiées, avec une grande quantité d'autres belles pétrifications, qu'il a trouvées dans le Toulois, le Barrois, & d'autres provinces voisines qui sont sous son commandement. Tous ceux qui comme M. de Tressan sauront recueillir des pétrifications, avec le choix d'un homme de goût & les lumieres d'un naturaliste, trouveront presque par - tout des corps marins, tels que l'astroïte, fossiles ou pétrifiés. Il est plus rare de les trouver pétrifiés en marbre & en pierre fine, surtout en substance d'agate. Les astroïtes qui sont pétrifiées en agate, reçoivent un très - beau poli, & les figures qu'on y voit font un assez joli effet: on'es employe pour faire des boîtes & d'autres bijo ix: il y en a beaucoup en Angleterre; c'est pourquoi nos lapidaires les ont nommées cailloux d'Angleerre, mais improprement. Voyez Caillou d'Angleterre. Il se trouve aussi à Touque, en Normandie, de ces astroïtes pétrifiées en agate. Voyez Pétrification, Fossile.

ASTROLABE

ASTROLABE, s. m. (Astron.) signifioit anciennement un système ou assemblage de différens cercles de la sphere, disposés entr'eux dans l'ordre & dans la situation convenable. Voyez Cercle & Sphere.

Il y apparence que les anciens astrolabes avoient beaucoup de rapport à nos spheres armillaires d'aujourd'hui. Voyez Armillalre.

Le premier & le plus célebre de ce genre étoit celui d'Hipparque, que cet astronome avoit fait à Alexandrie, & place dans un lieu sûr & commode pour s'en seryir dans différentes observations astronomiques.

Ptolomée en fit le même usage: mais comme cet instrument avoit différens inconvéniens, il prit le parti d'en changer la figure, quoiqu'elle fût parfaitement conforme à la théorie de la sphere; & il réduisit l'astrolabe à une surface plane, à laquelle il donna le nom de planisphere. Voyez Planisphere.

Cette réduction n'est possible qu'en supposant qu'un oeil, qui n'est pris que pour un point, voit tous les cercles de la sphere, & les rapporte à un plan; alors il se fait une représentation ou projection de la sphe<cb-> re, applatie & pour ainsi dire écrasée sur ce plan, qu'on appelle plan de projection.

Un tableau n'est qu'un plan de projection, placé entre l'oeil & l'objet, de maniere qu'il contient toutes les traces que laisseroient imprimées sur la superficie tous les rayons tirés de l'objet à l'oeil: mais en fait de planispheres ou d'astrolabes, le plan de projection est placé au - delà de l'objet, qui est toûjours la sphere. Il en est de même des cadrans, qui sont aussi des projections de la sphere, faites par rapport au soleil. Il est naturel & presqu'indispensable, de prendre pour plan de projection de l'astrolabe quelqu'un des cercles de la sphere, ou au moins un plan qui lui soit parallele; après quoi reste à fixer la position de l'oeil par rapport à ce plan. Entre le nombre infini de planispheres que pouvoient donner les différens plans de projection & les différentes positions de l'oeil, Ptolomée s'arrêta à celui dont le plan de projection seroit parallele à l'équateur, & où l'oeil seroit placé à l'un des poles de l'équateur ou du monde. Cette projection de la sphere est possible, & on l'appelle l'astrolabe polaire ou de Ptolomée. Tous les méridiens qui passent par le point où est l'oeil & sont perpendiculaires au plan de projection, deviennent des lignes droites, ce qui est commode pour la description des planispheres: mais il faut remarquer que leurs degrés qui sont égaux dans la figure circulaire, deviennent fort inégaux quand le cercle s'est changé en ligne droite; ce que l'on peut voir facilement en tirant de l'extrémité d'un diametre par tous les arcs égaux d'un demi - cercle, des lignes droites qui aillent se terminer à une autre droite qui touchera ce demi-cercle à l'autre extrémité du même diametre; car le demi - cercle se change par la projection en cette tangente, & elle sera divisée de maniere que ses parties seront plus grandes, à mesure qu'elles s'éloigneront davantage du point touchant. Ainsi dans l'astrolabe de Ptolomée les degrés des meridiens sont fort grands vers les bords de l'instrument, & sort petits vers le centre; ce qui cause deux inconvéniens; l'un, qu'on ne peut faire aucune opération exacte sur les degrés proches du centre, parce qu'ils sont trop petits pour être aisément divisés en minutes, & moins encore en secondes; l'autre, que les figures célestes, telles que les constellations, deviennent difformes & presque méconnoissables, en tant qu'elles se rapportent aux méridiens, & que leur description dépend de ces cercles. Quant aux autres cercles de la sphere, grands ou petits, paialleles ou inclinés à l'équateur, ils demeurent cercles dans l'astrolabe de Ptolomée. Comme l'horison & tous les cercles qui en dépendent, c'est - à - dire, les paralleles & les cercles verticaux, sont différens pour chaque lieu, on décrit à part sur une planche qu'on place au - dedans de l'instrument, l'horison & tous les autres cercles qui y ont rapport, tels qu'ils doivent être pour le lieu ou pour le parallele où l'on veut se servir de l'astrolabe de Ptolomée; & par cette raison il ne passe que pour être particulier, c'est - à - dire d'un usage borné à des lieux d'une certaine latitude; & si l'on veut s'en servir en d'autres lieux, il fant changer la planche & y décrire un autre horison. M. Formey. Voyez Planisphere.

C'est de - là que les modernes ont donné le nom d'astrolabe à un planisphere ou à la projection éréographique des cercles de la sphere sur le plan d'un de ses grands cercles. Voyez Projection stéréographique.

Les plans ordinaires de projection sont 1° celui de l'équinoctial ou équateur, l'oeil étant supposé à l'un des poles du monde: 2° celui du méridien, l'oeil étant supposé au point d'intersection de l'équateur & de l'horison: 3° enfin celui de l'horison. Stofer, Gemma - Frisius & Clavius ont traité fort au long de l'astrolabe.

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