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Quand il y a entre les idées une connexion & une
relation naturelle, c'est la marque d'un esprit excellent
que de savoir les recueillir, les comparer & les
ranger dans l'ordre qui leur convient pour s'éclairer
dans ses recherches: mais quand il n'y a point de
liaison entr'elles, ni de motif pour les joindre, &
qu'on ne les unit que par accident ou par habitude;
cette association non naturelle est un grand défaut,
& elle est, généralement parlant, une source d'erreurs
& de mauvais raisonnemens. Voyez
Ainsi l'idée des revenans & des esprits n'a pas réellement plus de rapport à l'idée des ténebres que celle de la lumiere: cependant il est si ordinaire de joindre les idées de revenans & de ténebres dans l'esprit des enfans, qu'il leur est quelquefois impossible de séparer ces idées tout le reste de leur vie, & que la nuit & l'obscurité leur inspirent presque toujours des idées effrayantes. De même, on accoûtume les enfans à joindre à l'idée de Dieu une idée de forme & de figure, & par - là on donne naissance à toutes les absurdités qu'ils mêlent à l'idée de la divinité.
Ces fausses combinaisons d'idées sont la cause, selon M. Locke, de l'opposition irréconciliable qui est entre les différentes sectes de philosophie & de religion; car on ne peut raisonnablement supposer, que tant de gens qui soûtiennent des opinions différentes, & quelquefois contradictoires les unes aux autres, s'en imposent à eux mêmes volontairement & de gaieté de coeur, & se refusent à la vérité: mais l'éducation, la coûtume, & l'esprit de parti, ont tellement joint ensemble dans leur esprit des idées disparates, que ces idées leur paroissent étroitement unies; & que n'étant pas maîtres de les séparer, ils n'en font pour ainsi dire qu'une seule idée; cette prévention est cause qu'ils attachent du sens à un jargon, qu'ils prennent des absurdités pour des démonstrations; enfin elle est la source des plus grandes & presque de toutes les erreurs dont le monde est infecté. (X)
A la patente d'association, le Roi joint un écrit qu'il adresse aux juges de l'assise, par lequel il leur ordonne d'admettre ceux qu'il leur indique.
Ce mot est composé des mots Latins ad & socius, membre, compagnon: ainsi on dit les associés du docteur Bray, pour la conversion des Négres, &c.
Assomption se dit aujourd'hui particulierement dans l'Eglise Romaine, d'une fête solennelle qu'on y célebre tous les ans le 15 d'Août, pour honorer la mort, la résurrection & l'entrée triomphante de la sainte Vierge dans le ciel. Elle est encore particulierement remarquable en France depuis l'année 1638, que le roi Louis XIII. choisit ce jour pour mettre sa personne & son royaume sous la protection de la sainte Vierge; voeu qui a été renouvellé en 1738, par le roi Louis XV. actuellement régnant.
Cette fête se célebre avec beaucoup de solennité
dans les églises d'Orient, aussi - bien que dans celles
d'Occident: cependant l'assomption corporelle de la
Vierge n'est point un article de foi, puisque l'église
ne l'a pas décidé, & que plusieurs anciens & modernes
en ont douté. Il est sûr que les Peres des quatre
premiers siecles n'ont rien écrit de précis sur cette
matiere. Usuard, qui vivoit dans le neuvieme siecle,
dit dans son martyrologe, que le corps de la sainte
Vierge ne se trouvant point sur la terre, l'Eglise,
qui est sage en ses jugemens, a mieux aimé ignorer
avec piété ce que la divine Providence en a fait,
que d'avancer rien d'apocryphe ou de mal fondé sur
ce sujet: plus elegit sobrietas ecclesioe cum pietate nescire,
quam aliquid frivolum & apocryphum inde tenendo
docere; paroles qui se trouvent encore dans le martyrologe
d'Adon, & dans plusieurs autres qui n'appellent
point cette fête l'assomption de la sainte Vierge,
mais seulement son sommeil, dormitio, c'est - à - dire,
la fête de sa mort; nom que lui ont aussi donné les
Grecs, qui l'ont désignée tantôt par
Néanmoins, la créance commune de l'Eglise est
que la sainte Vierge est ressuscitée, & qu'elle est dans
le ciel en corps & en ame. La plûpart des Peres
Grecs & Latins qui ont écrit depuis le IV
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