ASSESSEUR, s. m. (Hist. mod. & Jurisprud.) est
un adjoint, dont un maire de ville ou autre magistrat
en chef d'une ville ou cité, se fait assister dans le
jugement des procès, pour lui servir de conseil. Il y
en a en titre d'office dans plusieurs jurisdictions. Voyez
Maire. Il faut que l'assesseur soit homme gradué.
Quand il n'y a qu'un juge dans une ville, où il
n'y a point de maire, on l'appelle aussi en quelques
endroits assesseur.
On appelle aussi assesseurs, les conseillers de la chambre
impériale.
Il y a deux especes d'assesseurs dans cette chambre
impériale, l'ordinaire & l'extraordinaire. Les assesseurs
ordinaires sont à présent au nombre de quarante - un,
dont cinq sont élûs par l'empereur, savoir, trois
comtes ou barons, & deux jurisconsultes, ou deux
avocats en droit civil. Les électeurs en nomment dix,
les six cercles dix - huit, &c. Ils agissent en qualité de
conseillers de la chambre, & ils ont les appointemens
qui y sont attachés. Voyez Impérial &
Chambre. (H)
AS - SETE - IRMANS
AS - SETE - IRMANS, îles d'Afrique, dans l'Océan
Ethiopique, découvertes par les Portugais, au nombre
de sept, & appellées par les François les Sept - Freres.
ASSETTE
ASSETTE, Voyez Essette.
ASSEZ, SUFFISAMMENT
ASSEZ, SUFFISAMMENT, (Gram.) ces deux
mots sont tous deux relatifs à la quantité: mais assez
a plus de rapport à la quantité qu'on veut avoir, &
suffisamment en a plus à celle qu'on veut employer.
L'avare n'en a jamais assez; le prodigue jamais suffisamment. On dit, c'est assez, quand on n'en veut pas
davantage; & cela suffit, quand on a ce qu'il faut.
A l'égard des doses, quand il y a assez, ce qu'on ajoûteroit
seroit de trop, & pourroit nuire; & quand il
y a suffisamment, ce qui s'ajoûteroit de plus, mettroit
l'abondance & non l'excès. On dit d'un petit bénéfice,
qu'il rend suffisamment: mais on ne dit pas qu'on
ait assez de son revenu. Assez paroît plus général que
suffisamment. Voyez Syn. Franc.
ASSIDARIUS
ASSIDARIUS, pour ESSEDARIUS, sub. m.
(Hist. anc.) gladiateur qui combattoit assis sur un
char. Essedum, char ou chariot, dit M. Ducange, est
quasi assedum ab assidendo. Le changement de quelques
lettres, assez ordinaire dans les inscriptions, a form>
le mot assidarius de essedarius. On voit dans Suétone
qu'un gladiateur nommé Posius, combattoit ainsi sur
un char, & excita la jalousie de l'empereur Caligula, qui sortit du spectacle, en se plaignant que le peuple
donnoit plus d'applaudissemens à ce Posius, qu'à
lui - même, Posio essedario. Cette maniere de combattre
à Rome sur des chars dans les spectacles, s'étoit introduite
à l'imitation des Gaulois, & des habitans de
la grande Bretagne, dont une partie de la cavalerie
étoit montée sur des chars. Barbari, dit César dans
ses commentaires, proemisso equitatu ex essedario, quo
plerumque genere in proeliis uti consueverunt. &c. (G)
ASSIDÉENS
ASSIDÉENS, s. m. pl. (Théol.) secte des Juifs,
ainsi nommés du mot hébreu >hasidim, justes. Les Assidéens croyoient les oeuvres de surérogation nécessaires
au salut; ils furent les prédecesseurs des Pharisiens, de qui sortirent les Esseniens, qui enseignoient
conjointement que leurs traditions étoient plus parfaites
que la loi de Moyse.
Serrarius & Drusus Jésuites, ont écrit l'un contre
l'autre touchant les Assidéens, à l'occasion d'un passage
de Joseph fils de Gorion. Le premier a soûtenu
que par le nom d'Assidéens, Joseph entend les Esseniens, & le second a prétendu qu'il entend les Pharisiens. Il feroit facile de concilier ces deux sentimens,
en observant avec quelques critiques, que le nom
d'Assidéens a été un nom générique donné à toutes les
sectes des Juifs, qui aspiroient à une perfection plus
haute que celle qui étoit prescrite par la loi > tels que
les Cinéens, les Rechabites, les Esseniens, les Pharisiens, &c. A peu - près comme nous comprenons aujourd'hui sous le nom de religi> ux & de cénobites,
tous les ordres & les instituts religieux. On croit cependant
que les Pharisiens étoient très - différens des
Assidéens. Voyez
Pharisiens, Cinéens, Rechabites
. (G)
ASSIENNE
* ASSIENNE, (PIERRE), ou PIERRE D'ASSO,
assius lapis, (Hist. nat.) il est fait mention de cette
pierre dans Dioscoride, dans Pline & dans Galien.
Celui - ci dit qu'elle a été ainsi nommée d'Assos, ville
de la Troade, dans l'Asie mineure; qu'elle est d'une
substance spongieuse, légere & friable; qu'elle est
couverte d'une poudre farineuse, qu'on appelle fleur
de pierre d'asso; que les molécules de cette fleur sont
très - pénétrantes; qu'elles consument les chairs; que la
pierre a la même vertu, mais dans un moindre degré;
que la fleur ou farine est encore digestive & préservative
comme le sel; qu'elle en a même le goût, &
qu'elle pourroit bien être formée des vapeurs qui s'élevent
de la mer, & qui déposées dans les rochers,
s'y condensent & dessechent. Voyez Gal. de sympt.
med. fac. lib. jx. Dioscoride ajoûte qu'elle est de la
couleur de la pierre ponce; qu'elle est parsemée de
veines jaunes; que sa farine est jaunâtre ou blanche;
que mêlée de la résine de térébenthine ou de goudron,
elle résout les tubercules. Voyez lib. V. cap.
cxlij. les autres propriétés que cet auteur lui attribue.
Pline répete à peu - près les mêmes choses; on
l'appelle, selon lui, sarcophage, de SA>RC, chair, & de
FA>GW, je mange; parce qu'elle consume, dit - il, les substances
animales en quarante jours, excepté les dents.
ASSIENTE ou ASSIENTO
* ASSIENTE ou ASSIENTO, (Commerce.) ce terme
est Espagnol, & signifie une ferme.
En France, ce mot s'est introduit depuis le commencement
de la guerre pour la succession d'Espagne
en 1701. On l'entend d'une compagnie de commerce
établie pour la fourniture des Negres dans les états
du roi d'Espagne en Amérique, particulierement à
Buenos - ayres.
Ce fut l'ancienne compagnie Françoise de Guinée,
qui après avoir fait son traité pour cette fourniture
avec les ministres Espagnols, prit le nom de compagnie de l'assiente, à cause du droit qu'elle s'engagea de
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