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En effet, ce qu'ils appellent un mattea> de soie pese environ deux onces; & le matteau contient huit échevaux. Il est constant que moins l'échevau pesera, moins il aura d'épaisseur sur l'asple, & plus le tors approchera de l'égalité: mais le tors ne sera pourtant jamais parfaitement égal; car l'échevau aura toûjours quelqu'épaisseur.
C'est ce que M. de Vaucanson a bien senti, & ce que j'avois remarqué comme lui. Je ne sai point encore comment ce savant méchanicien a remédié à cet inconvénient: quant à moi, j'avois pensé plus d'un an avant qu'il lût son mémoire à l'Académie, qu'outre la précautior, des Piémontois de faire des echevaux très - légers, il falloit encore donner un mouvement de va - & - vient horisontal à la tringle à travers laquelle passent les fils au sortir de dessus les bobines, & qui les conduit sur l'asple; par ce moyen les fil, se trouvant répandus sur une plus grande lisiere ou zone de l'asple, l'épaisseur des échevaux seroit encore moindre, & le tors plus égal. Quant à l'autre défaut du moulin, qui naît de l'irrégularité du mouvement des fuseaux, j'avois pensé, il y a plus de quinze mois, à y remédier avec des pignons à dents, & une chaîne; & M. Goussier en avoit dessiné la figure selon mes idées. J'ai montré cette figure depuis à quelques personnes qui ont entendu la lecture du mémoire de M. de Vaucanson, & à d'autres qui ont vû sa machine; & les unes & les autres m'ont assûré que nous nous étions rencontrés exactement dans le même méchanisme; avec cette différence que >nes fuseaux sont ajustés de maniere qu'on peut les placer & les déplacer sur le champ sans aucun inconvénient, & avec toute la promptitude qu'on peut desirer: mais en revanche, je n'avois pas imaginé, ainsi que l'a fait M. de Vaucanson, de faire avertir par une sonnerie appliquée à chaque bobine celui qui est au moulin, que la bobine est finie, & qu'il en faut mettre une autre.
Le Cyrénaïque répandoit une odeur forte de myr<-> >he, d'ail & de poireau, & on l'appelloit par cette raison scordolasarum. Il n'y en avoit déjà plus au tems de Pline. On ne trouva sous Néron, dans toute la province Cyrénaïque, qu'une seule plante de laserpitium, qu'on envoya à ce prince.
On a long - tems disputé pour savoir si l'assa foetida étoit ou non le silphium, le laser, & le suc Cyrénaïque des anciens. Mais puisqu'on est d'accord que la Perse est le lieu natal du laser & de l'assa foetida; que l'usage que les anciens en font aujourd'hui est le même que celui que les anciens faisoient du laser; qu'on estime également l'un & l'autre; que l'assa foetida se prépare exactement comme on préparoit jadis le suc du silphium Cyrénaïque, & qu'ils avoient à peu près la même puanteur; il faut convenir de plus que le silphium, le laser, & l'assa foetida des boutiques ne sont pas des sucs différens.
Le silphium des Grecs & le laserpitium des Latins avoit, selon Théophraste & Dioscoride, la racine grosse, la tige semblable à celle de la férule, la feuille comme l'ache, & la graine large & feuillée. Ceux qui ont écrit dans la suite sur cette plante n'ont rien éclairci, si l'on en excepte Kempfer.
Kempfer s'assûra dans son voyage de Perse que la
plante s'appelle dans ce pays hingiseh, & la larme
hüng. Cet auteur dit que la racine de la plante dure
plusieurs années; qu'elle est grande, pesante, nue,
noire en - dehors, lisse, quand elle est dans une terre
limoneuse, raboteuse & comme ridée, quand elle
est dans le sable; simple le plus souvent comme celle
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