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GUETTER. v.a. Épier, observer à dessein de surprendre, de nuire. Les voleurs guettent les passans. Il y a des Sergens qui le guettent. On sait tous les endroits où il va, on le guette. On le surprit sur le fait, car on le guettoit. Les assassins le guettoient. Le chat guette la souris.

Il signifie figurément, Attendre quelqu'un à un endroit où il ne croit pas qu'on le cherche, ou l'attendre simplement à un endroit où il doit passer. Je guette ici un tel Juge pour lui presenter un Placet. Il guettoit son débiteur pour lui demander de l'argent.

On ne se sert de ce mot Guetter, que dans le style familier.

GUETTÉ, ÉE, participe .

GUEULE. s.f. C'est dans la plupart des animaux à quatre pieds & dans les poissons, ce qu'en l'homme on appelle bouche. La gueule d'un boeuf, d'un chien, d'un loup, d'un lion, d'un brochet, d'un crocodile, &c. Grande gueule. Gueule béante. Le lion emportoit sa proie dans sa gueule. Il ouvrit une grande gueule. Il avoit la gueule ouverte pour l'engloutir. Mettre, laisser à la gueule du loup.

On dit figurément & proverbialement, Mettre à la gueule du loup, pour dire, Exposer quelqu'un à un péril certain.

GUEULE se dit aussi quelquefois De l'homme par mépris. Il a une vilaine gueule. Il a la gueule fendue jusqu'aux oreilles.

On dit proverbialement, qu'Un homme est venu la gueule enfarinée, pour dire, qu'Il est venu inconsidérément, & avec un air de confiance.

On dit, Donner sur la gueule à une personne, paumer la gueule, pour dire, Lui [alt p. 595] donner un soufflet, un coup de poing dans le visage. Il est populaire.

On dit d'Un homme qui est grand crieur, qu'Il a toujours la gueule ouverte.

On dit aussi proverbialement,Il en a menti par la gueule, par sa gueule. Il est bas.

On dit d'Un homme qui ne sait plus que dire, qu'Il a la gueule morte. Il est du style familier.

On dit populairement, que La gueule du Juge en pétera, pour dire, qu'On ne viendra au procès.

On dit, qu'Un homme n'a que de la gueule, pour dire, qu'Il est grand hableur. Il est bas.

On dit d'Un homme, qu'Il est fort en gueule, pour dire, qu'Il est braillard, qu'il parle beaucoup, qu'il veut tout emporter à force de parler & de crier. Il est familier.

On dit populairement d'Un homme qui est fort en paroles, que C'est une gueule ferrée.

On dit familièrement, qu'Un homme a la gueule pavée, pour dire, qu'Il mange avidement les morceaux les plus brûlans.

On appelle Mots de gueule, Des paroles sales, des discours deshonnêtes. Il est bas.

On appelle proverbialement & figurément, Gueule fraîche, Un homme de bon appétit, & toujours prêt à manger.

GUEULE se dit encore de plusieurs autres choses par analogie. La gueule d'un four. La gueule d'une cruche. La gueule d'un sac. Une futaille à gueule bée, C'est un tonneau vide défoncé par un des bouts.

GUEULE se dit encore en termes de Botanique, De certaines plantes monopétales dont la fleur forme comme deux lèvres; ce qui fait qu'on les appelle autrement Labiées. La sauge, le thin, le basilic, ont leurs fleurs en gueule.

GUEULÉE. s.f. Grosse bouchée ou goulée, ce qui tient dans la bouche d'un homme, d'un animal, &c.

Il signifie aussi, Paroles sales, deshonnêtes. Il a dit beaucoup de gueulées.Il est familier.

GUEULER. v.n. Habler, parler beaucoup & fort haut. Cet Avocat ne dit rien qui vaille, il ne fait que gueuler. Après qu'il eut long-temps gueulé. Il est bas.

GUEULER. v.a. En termes de Chasse, se dit d'Un lévrier qui saisit bien le lièvre avec sa gueule.

GUEULÉ, ÉE, participe .

GUEULES. s.m. Terme de Blason. Couleur rouge. Le gueules est une des couleurs dont on se sert dans les armoiries. Il porte de gueules à la bande d'or.

GUEUSAILLE. s.f. Canaille, multitude de gueux. Voilà bien de la gueusaille. Chassez cette gueusaille. Ce n'est que de la gueusaille. Il n'est que du style familier.

GUEUSAILLER. v.n. Faire métier de gueuser. Il pourroit faire quelque chose, & il s'amuse à gueusailler. Il est du style familier.

GUEUSANT, ANTE. adj. Qui gueuse actuellement. C'est un gueux gueusant, une gueuse gueusante. Il n'est en usage qu'en cette phrase.

GUEUSE. s.f. Pièce de fer fondu, qui n'est point encore purifié. On dit, Couler la gueuse.

GUEUSE Terme de Billard. Il n'a d'usage qu'en cette phrase, Être en gueuse, qui se dit Lorsque les deux billes sont du même côté de la passe, & que celle du joueur est placée de façon que l'une des branches du fer l'empêche de pousser sa bille en ligne droite sur l'autre, en sorte que pour toucher, il est obligé de chercher la bricolle.

GUEUSER. v.n. Mandier, faire métier de demander l'aumône. Il s'est mis à gueuser. On le trouva qui gueusoit, & on le mena à l'Hôpital général. Il est familier.

Il est quelquefois actif. Gueuser son pain.

GUEUSÉ, ÉE, participe .

GUEUSERIE. s.f. Indigence, misère, pauvreté. Il y a bien de la gueuserie dans cette Province, dans cette maison. Il est familier.

On dit figurément d'Une chose vile & de peu de prix, que Ce n'est que de la gueuserie. On disoit qu'il y avoit de beaux meubles dans cet inventaire, mais ce n'est que de la gueuserie. Il n'a acheté que de la gueuserie. Il est familier.

GUEUX, EUSE. adj. Indigent, nécessiteux, qui est réduit à mandier.Ces gens-là sont si gueux, qu'ils n'ont pas de pain. C'est une famille fort gueuse. Il est familier.

On dit d'Un homme de condition, qui est peu accommodé des biens de la fortune, qu'Il est gueux pour un homme comme lui.

On dit aussi dans une pareille acception, Mener une vie fort gueuse. Avoir un équipage fort gueux.

On dit aussi, en parlant d'Architecture, qu'Une corniche est gueuse, pour dire, qu'Elle est trop dénuée d'ornemens.

On dit proverbialement d'Un homme qui est très-incommodé dans ses affaires, & qui

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