ARMILLAIRE, adj. (en Astronomie.) c'est ainsi
que l'on appelle une sphere artificielle, composée de
plusieurs cercles de métal ou de bois, qui représentent
les différens cercles de la sphere du monde, mis
ensemble dans leur ordre naturel. Voyez Sphere &
Cercle. Ce mot armillaire est formé d'armilla, qui
veut dire un bracelet. La sphere armillaire sert à aider
l'imagination pour concevoir l'arrangement des
cieux, & le mouvement des corps célestes. Voyez
Ciel, Soleil, Planete
On en voit la représentation dans la Planch. Astron. fig. 21. P & Q représentent les poles du monde;
AD, l'équateur; EL, l'écliptique, ou le zodiaque;
PAQD, le méridien, ou le colure des solstices;
T, la terre; EG, le tropique du cancer; HL, le tropique
du capricorne; MN, le cercle arctique; OV,
le cercle antarctique; N & O, les poles de l'écliptique;
& RS, l'horison. Il y a cette différence entre
le globe & la sphere armillaire, que la sphere est à
jour, & ne contient précisément que les principaux
cercles; au lieu que le globe est entierement solide,
& que les cercles y sont simplement tracés. Outre
la sphere armillaire, qui représente les différens cercles
qu'on imagine sur le globe terrestre, ou céleste,
il y a d'autres spheres armillaires, qui représentent
les orbites ou les cercles que décrivent les planetes
dans les différens systemes. Ainsi il y a la sphere armillaire de Ptolomée, celle de Copernic, celle de
Tycho: ces différentes spheres représentent les différens
arrangemens des planetes, suivant ces Astronomes. (O)
ARMILLE
ARMILLE, en Architecture. Voyez Annelets.
ARMILUSTRIE
ARMILUSTRIE, s. f. (Hist. anc.) fête des
Romains, dans laquelle on faisoit une revûe générale
des troupes dans le champ de Mars, au mois
d'Octobre. Les chevaliers, les centurions & tous les
soldats étoient couronnés, & l'on y faisoit un sacrifice
au son des trompettes. Ce nom vient du Latin
arma lustrare, faire la revûe des armes. Varron donne à
cette fête une autre origine: il prétend que cette fête
étoit regardée comme un O>PLOKAQA>RSION, expiation ou
bénédiction des armes, dérivant armilustrium de arma luere, ou lustrare, qui en termes consacrés à la religion
payenne, signifioient une expiation, pour la
prosperité des armes des Romains. (G)
ARMINACHA
* ARMINACHA, (Géog. anc. & mod.) petite ville
de la Natolie, dans l'Aladulie, au pié du mont
Taurus; on prétend que c'est l'ancienne Cybistra.
ARMINIANISME
ARMINIANISME, s. m. (Théol. Hist. eccles.)
doctrine d'Arminius, celebre ministre d'Amsterdam;
& depuis professeur en Théologie dans l'Académie
de Leyde & des Arminiens ses sectateurs. Voyez Arminiens. Ce qui distingue principalement les Arminiens des autres réformés; c'est que persuadés,
que Calvin, Beze, Zanchius, &c. qu'on regardoit
comme les colonnes du calvinisme, avoient établi
des dogmes trop séveres sur le libre arbitre, la prédestination,
la justification, la persévérance & la grace;
ils ont pris sur tous ces points des sentimens plus
modérés, & approchans à quelques égards de ceux
de l'Eglise Romaine. Gomar professeur en Théologie
dans l'Académie de Groningue, & Calviniste rigide,
s'éleva contre la doctrine d'Arminius. Après bien des
disputes commencées dès 1609, & qui menaçoient
les Provinces - unies d'une guerre civile; la matiere
fut discutée & décidée en faveur des Gomaristes par
le synode de Dordrect, tenu en 1618 & 1619; &
composé outre les Théologiens d'Hollande, de députés
de toutes les églises réformées, excepté des François, qui en furent empêchés par des raisons d'état.
C'est par l'exposition de l'arminianisme faite dans ce
synode, qu'on en pourra juger sainement. La dispute
entre les deux partis, étoit réduite à cinq chefs: le
premier regardoit la prédestination; le second, l'universalité
de la rédemption; le troisieme & le quatrieme,
qu'on traitoit toûjours ensemble, regardoient
la corruption de l'homme & la conversion; le cinquieme
concernoit la persévérance.
Sur la prédestination, les Arminie> disoient
« qu'il
ne falloit reconnoître en Dieu aucun decret abso<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.