LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 579

FESTOYER

FESTOYER. Voyez Fétoyer.

FET

FÊTE

FÊTE. s. f. Jour consacré particulièrement au service divin, en commémoration de quelque Mystère, ou en l'honneur de quelque Saint. Une grande Fête. Une petite Fête. Fête solennelle. Les quatre grandes Fêtes de l'année. Les Fêtes mobiles. Un jour de Fête. Fête annuelle, simple, double, semi--double. Il est Fête. Célébrer une Fête. Chômer, solenniser une Fête. Cest une Fête chômée, une Fête d'obligation. Garder--les jours de Fête. Faire la Fête d'un Saint.

On appelle La Fête--Dieu, ou la Fête du Saint Sacrement, La Fête que l'on célèbre en l'honneur du Saint Sacrement; Fêtes fêtées, Les Fêtes où il est défendu de travailler, à la différence de celles qui se célèbrent seulement dans l'Église, et en quelques lieux particuliers, ou par quelques Communautés; et, Fêtes de Palais, Les jours où le Parlement n'entre point, quoiqu'il ne soit point Fête fêtée.

On appelle La Fête d'une personne, Le jour de la Fête du Saint dont cette personne porte le nom. C'est demain votre Fête. Et l'on dit, Payer sa Fête, pour dire, Faire un festin à ses amis le jour de sa Fête.

On appelle de même, La Fête d'une Compagnie, la Fête d'un Corps de Métier, Le jour de la Fête du Saint qu'ils ont choisi pour leur Patron.

On dit proverbialement, Il n'est pas tous les jours Fête, pour dire, qu'On ne se réjouit pas tous les jours, qu'on ne fait pas tous les jours bonne chère, qu'on n'a pas tous les jours le même bonheur, le même avantage.

On dit proverbialem. qu'Un homme devine les Fêtes quand elles sont venues, pour dire, qu'Il dit des choses que tout le monde sait, qu'il annonce des nouvelles qui sont déjà publiques; Aux bonnes Fêtes les bons coups, pour dire, que Les méchans prennent quelquefois l'occasion des bonnes Fêtes pour exécuter leurs mauvais desseins; et, Il sera assez à temps de chômer la Fête quand elle sera venue, pour dire, qu'Il ne faut pas se réjouir ni s'affliger avant le temps.

Fête

Fête, signifie aussi Des réjouissances publiques qui se font en des occasions extraordinaires, telles que sont les naissances, les mariages et les entrées des Rois.

Il se dit encore Des réjouissances qui se font en des assemblées particulières. Je suis demain d'une grande fête. On nous donne demain une grande fête. Et on dit familièrement d'Un homme à qui il est arrivé quelque aventure extraordinaire et surprenante, Il ne se vit jamais à telle fête, à pareille fête.

On appelle Garçons de la fête, chez le peuple, Les jeunes garçons parens ou amis des mariés, qui se parent pour danser et faire les honneurs de la fête. Paré comme un des garçons de la fête.

On dit figurément et familièrement, Troubler la fête, pour dire, Troubler le plaisir de quelque compagnie, de quelque assemblée. Le feu prìt à la maison, cela troubla la fête. Ils se sont querellés dans le bal, cela a troublé la fête. Et l'on appelle Trouble--fête. Un importun qui vient troubler la joie, le plaisir des autres.

Il se dit aussi De quelqu'un qui arrive mal--à--propos dans une compagnie.

On dit, Faire fête à quelqu'un, pour dire, Lui faire un accueil flatteur et empressé. Et on dit, Faire fête d'une chose à quelqu'un, pour dire, La lui faire espérer. Et figurément et familièrement, Se faire de fête, pour dire, S'entremettre de quelque affaire, et vouloir s'y rendre nécessaire, sans y avoir été appelé. Je n'aime pas à me faire de fête.

FÊTER

FÊTER. v. act. Chômer, célébrer une Fête. On fête aujourd'hui un tel Saint.

On dit figurément et familièrement, Fêter quelqu'un, pour dire, L'accueillir avec empressement. Quand il se présenta dans cette compagnie, tout le monde le fêta.

Il signifie encore, Célébrer la fête de quelqu'un. Demain nous voulons le fêter.

On dit proverbialement et figurément d'Une personne qui n'a ni crédit ni autorité, C'est un Saint qu'on ne fête point; et De celui qui a perdu sa place et son crédit, C'est un Saint qu'on ne fête plus.

Fêté, ée

Fêté, ée. participe. Fête fêtée.

On dit figurément d'Un homme qui est bien reçu partout, auquel on fait beaucoup d'accueil, C'est un homme très--fêté.

FETFA

FETFA. s. m. Nom usité dans des relations, et qui signifie un Mandement du Muphti, très--respecté, même du Grand Seigneur.

FÉTICHE

FÉTICHE. s. m. Nom qu'on donne aux différens objets du culte superstitieux des Nègres. Dans la Nigritie, chaque Tribu, chaque lieu, chaque particulier se choisit une Divinité tutélaire, parmi les arbres, les pierres, les animaux, etc. Ces espèces d'idoles s'appellent des Fétiches.

Il se prend aussi adjectivement. Les Dieux Fétiches. Les Divinités Fétiches.

FÉTIDE

FÉTIDE. adj. des 2 gen. Qui a une odeur forte et très--désagréable. Une huile fétide. Pilules fétides.

FÉTOYER

FÉTOYER. v. a. (Il se conjugue comme Employer.) Bien recevoir quelqu'un, le bien traiter, lui faire bonne chère. Fétoyer ses amis. Il est familier.

Fétoyé, ée

Fétoyé, ée. participe.

FÉTU

FÉTU. s. m. Brin de paille. Ramasser un fétu.

On dit proverbialement d'Une chose dont on ne fait nul cas: Je n'en donnerois pas un fétu. Cela ne vaut pas un fétu.

On disoit, Tirer au court fétu, pour dire, Tirer au sort avec plusieurs fétus, dont il y en a un plus court que les autres. Il restoit tant à partager, on a tiré au court fétu à qui l'auroit. On dit aujourd'hui, A la courte paille.

On appelle, Un cogne--fétu, Celui qui se fatigue beaucoup à ne rien faire.

FÉTU--EN--CU

FÉTU--EN--CU, ou Paille--en--cu, ou Paille--en queue. s. m. Oiseau de la grosseur d'un pigeon. Il a dans la queue une ou deux longues plumes qui, de loin, ressemblent à des pailles, leurs barbes étant três--courtes. On l'appelle aussi l'Oiseau des Tropiques, parce qu'il ne se trouve qu'entre les deux Tropiques. Il vole très--haut et fort loin des terres.

FEU

FEU

FEU. s. m. Celui des quatre élémens qui est chaud. Feu élémentaire.

Il signifie aussi Le feu que l'on fait avec du bois, ou autres matières combustibles. Feu ardent. Feu dévorant, consumant. Feu clair, âpre, étouffé. Bon feu, mauvais feu. Beau feu. Feu de reculée. Feu à rôtir un boeuf, à rôtir boeuf. Feu de charbon, de gros bois, de tourbe, de paille. Une étincelle de feu. Une bluette, un charbon de feu. Un réchaud de feu. Faire du feu, bon feu, grand feu. Souffler, allumer, attiser, détiser, éteindre, entretenir, couvrir le feu. On a mis le feu à cette maison. Le feu a pris à ce lambris. Le feu a gagné le plancher, a gagné le toit. La Ville étoit toute en feu. Crier au feu. Courir au feu. Faire cuire quelque chose à petit feu. Se tenir au coin du feu. Mettre le pot au feu.

On dit, Condamner au feu, pour dire, Condamner à être brûlé; qu'Un homme mérite le feu. pour dire, qu'Il mérite d'être brûlé; Mettre le feu au four, pour dire, Commencer à chauffer le four; Montrer une chose au feu, pour dire, La présenter au feu pour la faire sécher, ou la faire chauffer légèrement; Passer une chose par le feu, pour dire, La passer au travers de la flamme, afin d'en ôter le mauvais air; Prendre l'air du feu, prendre un air de feu, et populairement, Prendre une poignée de feu, pour dire, Se chauffer à la hâte et en passant.

On dit, J'en mettrois ma main, la main au feu, et Je n'en mettrois pas ma main au feu, pour dire, qu'On assure une chose, ou qu'on ne l'assure pas.

On appelle Feux de joie, Les feux qu'on allume dans les rues, dans les places publiques en signe de réjouissance; et, Feu d'artifice, Un feu composé de fusées volantes, et autres semblables artifices pour le spectacle; Lance à feu, Une espèce de fusée qu'on attache aux feux d'artifice pour les éclairer, et qui jette de temps en temps de petites étoiles.

On dit proverbialement, Il n'est feu que de bois vert, il n'est feu que de gros bois, pour dire, qu'Il n'y a point de meilleur feu que celui de bois vert, quand il est bien allumé; que le gros bois fait un feu tout autre que le menu bois.

On dit proverbialement De deux choses tout--à--fait contraires, de deux personnes entièrement opposées, que C'est le feu et l'eau; et De ce qui est violent d'abord, mais qu'on juge ne devoir pas durer: C'est un feu de paille. Ce n'est qu'un feu de paille.

On dit proverbialement, Il n'y a point de fumée sans feu, de feu sans fumée. Voyez Fumée.

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