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trois Grâces, & qu'ils donnoient pour compagnes à Vénus.

On dit d'Un homme de mauvais air, & qui n'a nul agrément dans ce qu'il fait & dans ce qu'il dit, qu'Il n'a pas sacrifié aux Grâces.

On dit, Rendre grâce, ou rendre grâces, pour dire, Remercier, soit en acceptant, soit en refusant civilement. Je vous rends grâces, je vous rends mille grâces. Rendre des actions de grâces.

En ce sens on appelle Grâces, Une prière que l'on fait à Dieu après le repas pour le remercier de ses biens. Dire grâces.

GRÂCE se dit aussi Du pardon que le Prince accorde de son autorité souveraine à un criminel, en lui remettant la peine que méritoit son crime. Il a obtenu sa grâce. Il n'appartient qu'au Prince de donner grâce. Il étoit déjà sur l'échafaud, & on alloit lui couper la tête, quand on vint à crier grâce.

Il se dit pareillement Du pardon que le Prince accorde par des Lettres dont il a laissé la connoissance & l'entérinement aux Juges. Sa grâce a été entérinée. Il avoit exposé faux dans les Lettres qu'il avoit obtenues, & il a été pendu avec sa grâce au cou.

En ce sens, Grâce est opposé à Justice. On emploie encore ce mot dans ce même sens en d'autres occasions. On appelle Commanderies de grâce, Celles dont le Grand Maître d'un Ordre a la libre disposition; & Commanderies de rigueur, Celles que les Chevaliers obitennent à leur rang.

On appelle Coup de grâce, Le coup que le bourreau donne sur l'estomac à un homme roué vif, afin de l'empêcher de languir plus long-temps. On le dit figurément, en parlant d'Un homme à qui l'on a fait le dernier mal qu'on pouvoit lui faire.

DE GRÂCE. adv. Par grâce, par pure bonté. De grâce secourez-moi. De grâce faites-moi ce plaisir-là.

GRACIABLE. adj. de t. g. Qui est rémissible, digne de pardon. Il n'a guère d'usage qu'en ces phrases, Fait graciable. Cas graciable. Il a tué un homme, mais c'est en défendant sa vie, à son corps défendant; le fait est graciable.

GRACIEUSEMENT. adv. D'une manière gracieuse. Il reçoit gracieusement ceux qui ont à faire à lui. Vous devriez lui parler plus gracieusement.

GRACIEUSER. v.a. Faire des démonstrations d'amitié à quelqu'un, pour gagner ses bonnes grâces. Cette femme l'a fort gracieuse. Il est fam.

GRACIEUSÉ, ÉE, participe .

GRACIEUSETÉ. s.f. Honnêteté, civilité. Il m'a fait une gracieuseté à laquelle je ne m'attendois pas. Il m'a fait mille gracieusetés. Il est du style familier.

Il signifie aussi, Gratification, Ce que l'on donne à quelqu'un au-delà de ce qu'on lui doit, par-dessus ce qu'on lui doit. S'il me sert bien dans cette affaire, je lui ferai quelque gracieuseté. Il est du style familier.

GRACIEUX, EUSE. adj. Agréable, qui a beaucoup de grâce & d'agrément. Il se dit au propre & au figuré. Sourire gracieux. Air gracieux. Manière gracieuse. Il y a quelque chose de gracieux dans ce tableau. Ce Peintre a le pinceau gracieux.

[alt p. 582] On appelle Juridiction gracieuse, Celle que les Evêques exercent par eux-mêmes, pour la distinguer de la Juridiction contentieuse qu'ils exercent par leurs Officiaux.

En style de Chancellerie Romaine, on dit, que Les Provisions d'un Bénéfice sont expédiées en forme gracieuse, Quand elles dispensent l'Impétrant de l'examen & du visa de l'Ordinaire.

GRACILITÉ. s.f. Qualité de ce qui est grêle. Il ne se dit guère que d'une voix grêle.

GRADATION. s.f. Figure de Rhétorique, par laquelle on assemble plusieurs choses qui enchérissent les unes sur les autres.

GRADE. s.m. Dignité, degré d'honneur. Il a été élevé au plus haut grade. Il est monté à un nouveau grade.

GRADE se dit aussi Des différens degrés que l'on acquiert dans les Universités. Le Baccalauréat est un grade. Pour acquérir les grades dans l'Université de Paris, il faut avoir étudié deux ans en Philosophie, & trois ans en Théologie.

Il se dit aussi Des Lettres qu'on obtient en vertu des grades qu'on a acquis; & c'est dans ce sens qu'on dit, Signifier, jeter ses grades.

GRADIN. s.m. Petit degré qu'on met sur des autels, sur des cabinets, sur des buffets, &c. pour y poser des chandeliers, des vases de fleurs, des porcelaines, &c.

On appelle aussi Gradins, Des bancs élevés les uns au-dessus des autres, pour placer plusieurs personnes dans les grandes assemblées, aux bals, sur le théâtre. Il a fallu mettre plusieurs gradins.

GRADUATION. s.f. Division en degrés. Il n'a d'usage que dans le didactique. La graduation d'un Thermomètre, d'un Baromètre, d'une échelle.

GRADUATION, ou CHAMBRE GRADUÉE On appelle ainsi dans les salines, Un bâtiment destiné à faire évaporer l'eau dans laquelle le sel est dissout.

GRADUEL, ELLE. adj. Qui va par degrés. Il n'est guère en usage qu'en cette phrase, Substitution graduelle.

On appelle Pseaumes graduels, Certains Pseaumes que les Hébreux chantoient sur les degrés du Temple.

GRADUEL s'emploie aussi substantivement; & dans cette acception, il se dit Des versets qui se chantent entre l'Épître & l'Évangile, & qui se chantoient autrefois au Jubé, comme il se pratique encore dans quelques Églises. Chanter le Graduel.

Il se dit pareillement d'Un livre qui comprend tout ce qui se chante au lutrin pendant la Messe. Acheter un Graduel.

GRADUER. v.a. Marquer des degrés de division. Graduer un Thermomètre, un Baromètre, les cercles d'une Sphère, des cartes de Géographie, d'une échelle.

GRADUER signifie aussi, Conférer des degrés dans l'une des quatre Facultés de quelque Université. Se faire graduer en Théologie. Le Chancelier de l'Université est celui qui a droit de graduer.

GRADUÉ, ÉE, participe .

Il est aussi substantif, & il signifie, Celui qui a pris des degrés dans quelqu'une des quatre Facultés. C'est un gradué. Mois des gradués. Mois affecté aux gradués.

On appelle Gradué nommé, Un gradué qui a une nomination sur un Bénéfice, en vertu de ses grades.

Feu gradué, se dit en Chimie, d'Un feu

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