ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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totes des courbes géométriques & de leurs branches,
chap. viii.
Si l'hyperbole GMR, fig. 12. est une des courbes
dont la nature exprimée par l'équation aux asymptotes soit renfermée dans l'équation générale xm yn
=am+n; tirez la droite PM, partout où vous voudrez,
parallele à l'asymptote CS; achevez le parallélogramme
PCOM. Ce parallélogramme sera à l'espace
hyperbolique PMGB, terminé par la ligne PM,
par l'hyperbole indéfiniment continuée vers G, &
par la partie PB de l'asymptote indéfiniment prolongée
du même côté, comme m - n est à n. Ainsi lorsque
m sera plus grand que n, l'espace hyperbolique
sera quarrable. Si m=n, comme dans l'hyperbole ordinaire,
le parallélogramme PCOM sera à l'espace
hyperbolique comme zéro est à 1. c'est - à - dire, que
cet espace sera infini relativement au parallélogramme,
& par conséquent non quarrable. Enfin fi m est
moindre que n, le parallélogramme sera à l'espace
hyperbolique comme un nombre négatif à un nombre
positif, l'espace PMGB sera infini, & l'espace
MPCE sera quarrable. Voyez la fin du cinquieme livre
des sections coniques de M. le marquis de l'Hôpital. Voyez aussi un mémoire de M. Varignon imprimé
en 1705. parmi ceux de l'Académie Royale des Sciences, & qui a pour titre Réflexions sur les espaces plus
qu'infinis de M. Wallis. Ce dernier Géometre prétendoit
que l'espace MPGB, étant au parallélogramme
comme un nombre positif à un nombre négatif, l'espace
MPGB étoit plus qu'infini. M. Varignon censure
cette expression, qui n'est pas sans doute trop
exacte. Ce qu'on peut assûrer avec certitude, c'est
que l'espace PMGB est un espace plus grand qu'aucun
espace fini, & par conséquent qu'il est infini.
Pour le prouver, & pour rendre la démonstration
plus simple, faisons a=1, & nous aurons l'équation
xmyn=1 ou y=x - m/n. (Voyez Exposant.)
Donc ydx, élément de l'aire PMGB=x - m/n dx,
dont l'intégrale (Voyez Intégral) est [omission: formula; to see, consult fac-similé version];
pour compléter cette intégrale, il faut qu'elle soit
=o lorsque x=o; d'où il s'ensuit que l'intégrale
complete est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc
1°. Si m < n, on a 1 - m/n égal à une quantité
positive. Ainsi l'intégrale se réduit à [omission: formula; to see, consult fac-similé version] qui
représente l'espace ECPM, d'où l'on voit que cet
espace est fini tant que x est fini, & que quand x
devient infini, l'espace devient infini aussi. Donc
l'espace total renfermé par la courbe & ses deux
asymptotes, est infini; & comme l'espace ECPM est
fini, il s'ensuit que l'espace restant PMGB est infini.
Il n'y a que l'hyperbole ordinaire où les espaces
PMGB, ECPM, soient tous deux infinis; dans
toutes les autres hyperboles l'un des espaces est infini,
& l'autre fini; l'espace infini est PMGB dans le
cas de m < n, & dans le cas de m > n c'est PMCE.
Mais il faut observer de plus que dans le cas de
m < n, l'espace infini PMGB est plus grand en
quelque maniere que celui de l'hyperbole ordinaire,
quoique l'un & l'autre espace soient tous deux infinis;
c'est - là sans doute ce qui a donné lieu au terme
plus qu'infini de M. Wallis. Pour éclaircir cette question,
supposons CP=1 & PM=1, & imaginons par
le point M une hyperbole équilatere entre les deux
asymptotes CB, CE, que je suppose faire ici un angle
droit; ensuite par le même point M décrivons une
hyperbole, dont l'équation soit xmyn=1, m étant
< n, il est visible que dans l'hyperbole ordinaire
y=x - 1, & que dans celle - ci y=x - m/n; d'où
l'on voit que x étant plus grand que 1, c'est - à - dire
que CP, l'ordonnée correspondante de l'hyperbole
ordinaire, sera plus petite que celle de l'a>tre hyperbole.
En effet, si x est plus grand que 1, & que
m/n soit < 1, il s'ensuit que x - m/n sera > x - 1, puisque
m étant < n, on a xn > xm, lorsque x est plus
grand que 1. D'où il s'ensuit que x > x m/n & 1/x ou
[omission: formula; to see, consult fac-similé version] ou x - m/n. Donc l'espace PMGB
de l'hyperbole représentée par xmyn=1, renfermera
l'espace de l'hyperbole ordinaire représentée par
l'équation xy=1, & ayant la même ordonnée PM.
Ainsi, quoique ce dernier espace soit infini, on peut
dire que l'autre, qui est infini à plus forte raison,
est en quelque maniere un infini plus grand. Voyez
à l'article Infini, la notion claire & nette que l'on
doit se former de ces prétendus infinis plus grands
que d'autres.
Soit MS, sig. 33. une logarithmique, PR son
asymptote, PT sa soûtangente, & PM une de ses
ordonnées. L'espace indéterminé RPMS sera égal
à PM x PT; & le solide engendré par la révolution
de la courbe autour de son asymptote VP, sera égal
à la moitié du cylindre, qui auroit pour hauteur une
ligne égale à la soûtangente, & pour demi - diametre
de sa base, une ligne égale à l'ordonnée QV. Voyez
Logarithmique.
ASYMPTOTIQUE
ASYMPTOTIQUE, asymptoticus, adj. m. espace
asymptotique, est l'espace renfermé entre une hyperbole
& son asymptote, ou en général entre une courbe
& son asymptote; cet espace est quelquefois fini,
& quelquefois infini. Voyez Asymptote. (O)
ASYNDETON
ASYNDETON, mot composé d'A' privatif & de
SUNDE>W, colligo, j'unis; c'est une figure de Grammaire, qui consiste à supprimer les liaisons ou particules
qui devroient être entre les mots d'une phrase, &
donne au discours plus d'énergie. Voyez Conjonction ou liaison.
On la trouve dans cette phrase attribuée à Cesar,
veni, vidi, vici, où la particule copulative & est omise;
& dans cette autre de Ciceron contre Catilina,
abiit, excessit, evasit, erupit; & dans ce vers de Virgile:
Ferte citi flammas, date tela, scandite muros.
L'asyndeton est opposée à la figure appellée polisyntheton, qui consiste à multiplier la particule copulative.
Voyez Polisyntheton. (G)
A T
ATABALE
* ATABALE, s. m. (Hist. mod. & musiq.) espece
de tambour, dont il est fait mention dans les voyageurs,
qu'on dit être en usage parmi les Maures,
mais dont on ne nous donne aucune description.
ATABEK
* ATABEK, s. m. (Hist. mod.) nom de dignité
qui signifie en Turc pere du prince, & qu'ont porté
plusieurs seigneurs, instituteurs des princes de la maison
des Selgiucides; les Persans les appellent atabekian. La faveur ou la foiblesse de leurs maîtres les
rendit si puissans, qu'ils établirent en Asie quatre
branches, qu'on nomme dynasties: il y eut les atabeks de l'Iraque qui firent la premiere dynastie; ils
commencerent en 1127 de J. C. & finirent en 631 de
l'hégire, après avoir régné sur la Chaldée, la Mésopotamie, toute la Syrie, jusqu'en Egypte: les ata -
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