ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On sale ce poisson pendant deux jours, après l'avoir dépouillé de sa tête & ouvert par le ventre. Deux fois vingt - quatre heures après on le retire du sel, on le lave dans l'eau de mer, & on l'expose à terre au soleil pendant plusieurs jours jusqu'à ce qu'il soit sec; quand son apprêt est fini, on le met en grenier, & les Pêcheurs le viennent vendre à la saint Michel aux marchands d'Audierne qui l'achetent depuis sept jusqu'à dix livres le cent pesant; ces derniers le mettent en paquets de deux quintaux pesant, & l'envoient ensuite à leur risque à Bordeaux en tems de foire.

Ce poisson au contraire du congre sec qui déperit continuellement par les mittes qui le consomment, ne déperit point par la garde; quand il est une fois bien sec, il augmente de poids par l'humidité; la consommation s'en fait en France; on prépare le lieu sec comme on fait la morue de même qualite.

Les Pêcheurs sont tous à la part; le bateau, le maître & chaque matelot n'ont chacun également qu'un lot.

Ils ont de cinq principales especes d'ains; les plus gros semblables à ceux des Pêcheurs de Terre - neuve sur le Banc, servent à la pêche des congres & des posteaux; les deuxiemes à prendre les lieux; les troisiemes pour la pêche des vieilles; les quatriemes hameçons ou claveaux servent à prendre des dorées, des plombs, & autres semblables poissons, dont les chairs servent de boîte & d'appât aux claveaux, & les plus petits pour les moindres dorées qui servent aussi à boiter; cette derniere sorte d'hameçons & plusieurs autres moindres servent pour le même usage.

LIEUE

LIEUE, s. f. (Géog.) sorte de mesure itinéraire dont se servent les François & les Espagnols, pour marquer la distance d'un lieu à un autre. Les Anglois, les Italiens, les Allemands, &c. usent du mot de mille, quoiqu'ils ne donnent pas la même étendue à leurs milles. Il en est de même des lieues françoises; la lieue gauloise étoit de quinze cens pas romains; la lieue commune de France est de deux mille cinq cens pas géométriques, la petite de deux mille, la grande de trois mille cinq cens, & même plus.

Vigenere & M. d'Ablancourt ne sauroient être approuvés dans leurs évaluations des lieues. L'un & l'autre, en traduisant les auteurs latins, évaluent toûjours quatre milles anciens à une lieue, premiere faute; & secondement ils confondent le mille romain avec le mille italique.

Ménage dérive le mot de lieue de leuca, leuga, ou lega, c'est tout comme il voudra; mais il faut remarquer que ces trois mots ont été inconnus aux auteurs de la bonne latinité, & que ce sont ceux de la basse - latinité qui s'en sont les premiers servis.

Il est encore à propos d'observer, que les mots leg. lega, & leuga, désignent dans Antonin, une lieue de quinze cens pas: cependant quelquefois, & non pas toûjours (comme l'a imaginé Zurita), le mot leg signifie dans l'itinéraire de ce géographe, legio, légion, & cela est clair; quand après le mot leg est ajouté le mot ala, ou des nombres, comme I. IX. XI. XIV. &c. suivis des noms italica, ionia, gemina, & autres semblables, qui sont certainement des noms de légions, le bon sens aidé d'un peu de savoir, fera sans peine ce discernement, & distinguera sans erreur les passages d'Antonin, où il s'agit de légions, de ceux qui désignent les distances par lieues.

Il me reste à rapporter nos diverses lieues de France à un degré de l'équateur.

Or, les lieues communes de France, de trois milles romains, ou de 2282 toises, sont de 25 au degré, plus 15 toises.

Les lieues de Paris, de Sologne, de Touraine, de 2000 toises, sont de 28 un quart au degré.

Les lieues de Beauce, de Gatinois, contenant 1700 toises, sont de 34 au degré.

Les lieues de Bretagne, d'Anjou, comprennent 2300 toises, & sont de 24 trois quarts au degré.

Les lieues de Normandie, de Champagne, sont de 25 au degré.

Les lieues de Picardie contiennent 2250 toises, & sont de 25 au degré, plus 810 toises.

Les lieues d'Artois, sont de 28 au degré.

Les lieues du Maine, du Perche, du Poitou, sont de 24 au degré.

Les lieues du Berry, sont de 26 au degré, moins un onzieme.

Les lieues de Bourbonnois, sont de 23 au degré.

Les lieues de Lyonnois, contiennent 2450 toises, & sont de 23 au degré, plus 710 toises.

Les lieues de Bourgogne, sont de 21 & demi au degré.

Les lieues de Gascogne & de Provence, contiennent 3000 toises, & sont de 19 au degré; voilà nos plus grandes lieues. (D. J.)

Lieues

Lieues mineures de longitude, (Géog. & Navig.) c'est ce qu'on appelle autrement milles de longitude, ou côté mécodynamique. Voyez Mille de longitude, & Mécodynamique. C'est le chemin qu'un vaisseau fait réellement en longitude, c'est - à - dire la somme des petites portions de paralleles à l'équateur qu'il parcourt durant sa route; on appelle ce chemin lieues mineures, pour le distinguer des lieues majeures, qui ne sont autre chose que le même chemin fait en longitude, & estimé par un arc de l'équateur, c'est - à - dire l'arc de l'équateur, ou le nombre de degrés compris entre le méridien d'où le vaisseau part, & celui où il est arrivé.

LIEVE

LIEVE, s. f. (Jurisprud.) est un extrait d'un papier terrier d'une seigneurie, qui sert de memoire au receveur pour faire payer les cens & rentes, & autres droits seigneuriaux.

En quelques endroits on appelle ces sortes de registres, cueilloir ou cueilleret.

La lieve contient la désignation de chaque héritage par le terroir & la contrée où il est assis, le nom du tenancier, les confins, la qualité & quotité de la redevance dont il est chargé.

Ces sortes de papiers de recette ne sont pas vraiment authentiques; cependant les lieves anciennes & faites dans un tems non suspect, servent quelquefois de preuves pour faire de nouveaux terriers quand des titres ont été perdus par guerre ou par incendie, comme il est porté dans l'édit de Melun en faveur des ecclésiastiques.

Quand les lieves sont affirmées, elles font foi en justice. Voyez des Pommiers, sur la coutume de Bourbonnois, art. xxij. n°. 14. & suiv. (A)

Lieve

Lieve la (Géog.) petite riviere des Pays - Bas; elle a sa source en Flandres, près de Damme, entre Bruges & l'Ecluse, & se jette dans les fossés de Gand. (D. J.)

LIEVRE

LIEVRE, s. m. lepus, (Hist. nat. Zoolog.) animal quadrupede qui a la tête longue, étroite, arquée depuis le bout du museau jusqu'à l'origine des oreilles; le museau gros, la levre supérieure fendue jusqu'aux narines; les yeux grands, ovales, & placés sur les côtés de la tête; le corps allongé; la queue courte, & les jambes de derriere beaucoup plus longues que celles de devant, qui sont courtes & minces. Le pié de derriere, le métatarse & le tarse dénotent par leur grosseur, de même que les lombes, que l'on appelle le rable, la force que le lievre a pour la course, & la longueur des jambes de derriere, marque la facilité avec laquelle il s'élance en - avant. Il a quatre doigts dans les piés

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