ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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en France, tirent uniquement d'Espagne toute la
soude dont ils ont besoin.
Le P. Roger, récollet, dans son voyage de la
Terre - sainte, dit qu'à une demi - lieue à l'Occident
de la mer - morte en Judée, toute la contrée est couverte
de kali, que les Arabes brûlent, & dont ils
portent vendre les cendres à Jérusalem & à Hébron,
où il y a une petite verrerie: on en fait aussi du
savon.
Cet ancien usage, qui peut nous induire à penser
que l'herbe borith, dont il est parlé dans Jérémie,
chap. ij. V. 22, n'est autre chose que le kali qu'on
brûle pour faire la soude & le savon.
« Quand vous
multiplieriez la soude & le savon pour l'employer
à vous laver, & vous nettoyer (dit l'Eternel),
vous seriez toûjours souillés de votre iniquité ».
Ce n'est pas ici le lieu de tâcher de justifier cette
traduction; nous renvoyons les curieux aux auteurs
qui ont traite des plantes de la Bible, & en particulier
à une grande dissertation de Jean Michel Langius
sur cette matiere. On y trouvera les diverses interprétations
que les critiques ont données au terme hébreu
borith, & cette derniere n'est pas une des plus
mauvaises. Pour qu'on ne la rejette pas du premier
abord, il faut ajoûter que le mot kali est arabe. Scaliger, dans ses exercitations sur Cardan, ecrit chali,
mais mal, comme Bochard l'a fort bien remarqué.
Le terme kali ne signifie point la soude, c'est une
chose certaine; peut être signifie - t - il des pois chiches
rôtis, fris: du - moins il veut - dire en propre tostum,
frictum, frixit. (D. J.)
KALIMBOURG
KALIMBOURG, (Géog.) ou plûtôt KALLUNDBORG. Calumburgum, ville de Danemark dans
l'isle de Zélande, chef - lieu d'un bailliage considérable.
Long. 28. 56. lat. 55. 54.
Ce fut dans le château de cette ville que finit ses
jours Christiern Il, roi de Danemark, digne d'une
fin plus tragique. On sait, dit M. de Voltaire, quel
monstre étoit ce Christiern: un de ses crimes fut la
source de son châtiment, qui lui fit perdre trois
royaumes. Il emmena par trahison le jeune Gustave
Vasa & six ôtages, qu'il mit aux fers. En 1520 il
donna dans Stockolm la fête exécrable, dans laquelle
il fit égorger le sénat entier & tant de braves
citoyens. L'année suivante il fit jetter dans la
mer la mere & la soeur de Gustave Vasa, enfermées
l'une & l'autre dans un sac. Non moins
cruel envers ses Danois qu'envers ses ennemis,
il tut bientôt aussi abhorré du peuple de Coppenhague, que des Suédois même. Les Danois alors en
possession d'élire leurs rois, avoient le droit de
chasser an tyran du trône. Tous joints ensemble,
ils lui signifierent l'acte de sa déposition par Mons,
premier magistrat du Jutland, qui se chargea de lui
en porter l'arrêt. Christiern obeit sans oser repliquer,
& s'enfuit en Flandres. On n'a jamais vû
d'exemple d'une révolution si juste, si prompte &
si tranquille. Enfin abandonné de tout l> monde,
il se laissa mener en Danemark en 1532, fut arrête
à Kalimbourg en 1534, & confiné dans une espece
de prison, où il demeura jusqu'à sa mort, arrivée
en 1559, à 78 ans. (D. J.)
KALIN
KALIN, (Géog.) ville de Perse, que Tavernier
place à 87 dégrés 5 de longitude, & 35d 15 de lat.
(D. J.)
KALIR
KALIR, (Géog.) petite ville d'Allemagne, au
cercle de Souabe, au duché de Wirtemberg, avec
un vieux château. Elle est divisée en deux par la
riviere de Nagoldt. Long. 27. 20. lat. 48. 38. (D. J.)
KALISCH
KALISCH, (Géog.) Calisia, province de la basse
Pologne, avec titre de palatinat, sur la riviere de
Warte. Ses lieux les plus remarquables sont Gnesne
& Kalisch, ville qui donne son nom au palatinat.
Long. 35. 55. lat. 51, 55, (D. J.)
KALKAS
KALKAS, (Géog.) nom d'une nation Tartare,
parmi les Mungales ou Monguls, qui sont soumis au
roi de la Chine.
KALLAHOM
KALLAHOM, s. m. (Hist. mod.) c'est un des premiers
officiers ou ministres du royaume de Siam, dont
la place lui donne le droit de commander les armées
& d'avoir le département de la guerre, des fortifications,
des armes, des arsenaux & magasins. C'est
lui qui fait toutes les ordonnances militaires; cependant
les éléphans sont sous les ordres d'un autre
officier: on prétend que ceux des armées du roi de
Siam sont au nombre de dix mille; ce qui cependant
paroît contre toute vraissemblance.
KALNICK
KALNICK, (Géog.) ville forte de Pologne, au
Palatinat de Braclaw. Elle se rendit au roi de Pologne en 1674. Long. 47. 53. lat. 48. 59. (D. J.)
KALO
KALO, (Géog.) forteresse de la haute Hongrie,
au canton de Zatmar, à 12 lieues sud est de Tokai,
28 nord - est de Waradin. Long. 40. 5. latit. 47. 55.
(D. J.)
KALTENSTEIN
KALTENSTEIN, (Géog.) petite ville d'Allemagne dans la Silésie, dans la principauté de Neiss.
KAMA la
KAMA la, (Géog.) grande riviere de l'empire
Russien, qui a sa source au pays des Czeremisses,
va se perdre après un long cours dans le Wolga,
au royaume de Casan. Adam Brant, Oléarius &
Corneille le Brun disent qu'elle est fort large &
coule avec beaucoup de rapidité. (D. J.)
KAMAKURA
KAMAKURA, (Géog.) fameuse isle du Japon,
d'environ une >ieue de circuit, sur la côte méridionale
de Niphon. C'est - là que l'on envoye en exil
les grands qui ont fait quelques fautes considérables.
Les cotes de cette isle sont si escarpées, que
les bateaux qui y portent des prisonniers ou des provisions,
doivent être élevés & descendus avec des
grues & autres machines. Voyez Koempfer dans son
histoire du Japon. (D. J.)
KAMAN ou KAKAMAN
KAMAN ou KAKAMAN, s. m. (Hist. nat.) pierre
blanche & marquée de différentes couleurs, qu'on
dit se trouver dans les endroits de la terre qui sont
rempils de soufre & qui brûlent.
KAMAN
KAMAN, (Géog.) ville de l'indoustan, dans la
presqu'isle d'en deçà le Gange, au royaume de Carnate, à 18 lieues de Chandegri. (D. J.)
KAMEN
KAMEN, (Hist. mod.) Ce mot signifie roche en
langue russienne. Les nations Tartares & payennes
qui habitent la Sibérie ont beaucoup de respect
pour les roches, sur - tout celles qui sont d'une forme
singuliere; ils croyent qu'elles sont en état de leur
faire du mal, & se détournent lorsqu'ils en rencontrent
dans leur chemin; quelquefois pour se les rendre
favorables, ils attachent à une certaine distance
de ces kamens ou roches, toutes sortes de guenilles
de nulle valeur. Voyez Gmelin, voyage de
Sibérie.
KAMENOIE MASLO
KAMENOIE MASLO, (Histoire nat. Minérol.)
ou vulgairement KAMINA MASLA. C'est ainsi que
les Russiens nomment une substance minérale onctueuse
& grasse au toucher, comme du beurre qui
se trouve en plusieurs endroits de la Siberie, attachée
comme des stalactites aux cavités de quelques
roches, d'une ardoise noirâtre, chargée d'alun; sa
couleur est ou jaune ou d'un jaune blanchâtre; ses
propriétés font qu'en Allemand on a donné le nom
de beurre fossile ou de beurre de pierre (steinbutter)
à cette substance. M. Gmelin paroît être le premier
qui l'ait décrite dans son voyage de Sibérie où il rapporte
un grand nombre d'expériences qu'il fit pour
s'assurer de ce qu'elle contenoit. On ignore si on
doit la regarder comme une efflorescence vitriolique;
mais il paroît que c'est un composé d'acide vitriolique,
de sel alcali minéral, de fer qui lui donne
sa couleur jaune, & d'une matiere grasse inconnue.
Cette substance devient plus blanche lorsqu'elle a
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