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Il est vrai cependant, à parler en général, que l'inaction n'est pas un fort bon moyen pour réussir auprès de Dieu. Ce sont nos actions qui nous attirent ses faveurs; il veut que nous agissions, c'est - à - dire qu'avec sa grace nous desirions & nous fassions le bien; & notre inaction ne sauroit lui être agréable.
Inaltérable se dit aussi au figuré; placez le stoïcien dans la prospérité, placez - le dans la disgrace, sa grande ame demeurera inaltérable.
Les Latins ont ici transporté la fable de Tiphoée
Ce mot vient du latin inaugurare, qui signifie dédier quelque temple, élever quelqu'un au sacerdoce,
ayant pris auparavant les augures. Voyez
Ce mot est plus usité en latin qu'en françois, où l'on se sert de ceux de sacre, ou de couronnement.
La chronique du Pérou rapporte ainsi l'origine des incas. Le Pérou fut long - tems un théatre de toutes sortes de crimes, de guerres, de dissensions & de desordres les plus abominables, jusqu'à ce qu'enfin parurent deux freres, dont l'un se nommoit Mangocapac, dont les Indiens racontent de grandes merveilles. Il bâtit la ville de Cusco, il fit des loix & des réglemens, & lui & ses descendans prirent le nom d'inca, qui signifie roi ou grand - seigneur. Ils devinrent si puissans qu'ils se rendirent maîtres de tout le pays qui s'étend depuis Parto jusqu'au Chili, & qui comprend 1300 lieues, & ils le possederent jusqu'aux divisions qui survinrent entre Guascar & Atabalipa; car les Espagnols en ayant profité, ils se rendirent maîtres de leurs états, & détruisirent l'empire des incas.
On ne compte que douze incas, & l'on assure que les personnes les plus considérables du pays portent encore aujourd'hui ce nom. Mais ce n'est plus qu'un titre honorable sans aucune ombre d'autorité, aussi bien que celui de cacique.
Quant aux anciens incas qui regnerent avant la
conquête des Espagnols, leur nom en langue péruviene,
signifioit proprement & littéralement seigneur
ou empereur, & sang - royal. Le roi étoit appellé capac inca, c'est - à - dire seigneur par excellence; la reine s'appelloit
pallas, & les princes simplement incas. Leurs sujets
avoient pour eux une extrème vénération, & les regardoient
comme les fils du soleil, & les croyoient
infaillibles. Si quelqu'un avoit offensé le roi dans la
moindre chose, la ville d'où il étoit originaire ou citoyen,
étoit démolie ou ruinée. Lorsque les incas
voyageoient, chaque chambre où ils avoient couché
en route étoit aussi - tôt murée, afin que personne
n'y entrât après eux. On en usoit de même à l'égard
des lieux où ils mouroient; on y enfermoit tout l'or,
l'argent, & les autres choses précieuses qui s'y trouvoient
au moment de la mort du prince, & l'on bâtissoit
de nouvelles chambres pour son successeur.
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