ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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tuées à prix d'argent, & les rentes foncieres rachetables, ne sont pas sujettes à retrait.

Le retrait féodal n'a lieu que pour les immeubles réels, & droits incorporels tenus en fief. Voyez Meubles. (A)

Immeubles ameublis

Immeubles ameublis, sont ceux que l'on répute meubles par fiction, ce qui ne se pratique que pour faire entrer en communauté des immeubles qui, sans cette fiction, n'y entreroient pas. Voyez Ameublissement, & Communauté de biens. Immeubles fictifs ou par fiction, sont ceux, qui n'étant pas de vrais corps immeubles, sont néanmoins considérés de vrais immeubles.

Tels sont les meubles attachés à fer & à clou, ou scellés en plâtre, & mis dans une maison pour perpétuelle demeure.

Les deniers stipulés propres, sont aussi réputés immeubles, à l'égard de la communauté de biens; du reste ils conservent leur nature de meubles.

Les matériaux provenans d'un édifice démoli appartenant à un mineur, ou bien les deniers provenans de la vente de son héritage, ou du remboursement d'une rente à lui appartenante, sont réputés immeubles dans sa succession, comme l'auroit été le fond ou la rente.

Les offices & les rentes constituées dans les rentes, où elles sont réputées immeubles, sont encore des immeubles fictifs. Voyez fiction & Propres fictifs. (A)

IMMINENT

IMMINENT, adj. (Gramm.) qui menace d'une chûte prochaine. Imminent & éminent qu'on confond assez souvent, different, en ce que l'un appliqué par exemple au péril, marque qu'il est proche, & l'autre qu'il est grand.

IMMIXTION

IMMIXTION, s. f. (Jurisprud.) est le maniement des effets d'une succession que l'on fait en qualité d'héritier.

Chez les Romains l'immixtion ne se disoit que par rapport aux héritiers siens; lorsque les héritiers étrangers faisoient acte d'héritier, cela s'appelloit adition d'hérédité.

Parmi nous l'adition d'hérédité semble s'entendre de tout acte exprès, par lequel on prend qualité d'hériter; & immixtion est tout acte par lequel un héritier présomptif agit, comme s'il avoit pris qualité; de sorte que l'immixtion opere le même effet que l'adition d'hérédité. Voyez Hérédité, & Succession. (A)

IMMOBILE

IMMOBILE, adj. (Gramm.) qui ne se meut point; il se dit au simple & au figuré. La frayeur le saisit, il reste immobile. L'immobilité de l'apathie stoïcienne n'étoit qu'apparente. Le philosophe souffroit comme un autre homme, mais il gardoit, malgré la douleur, le maintien ferme & tranquille d'un homme qui ne souffre pas. Le stoïcisme pratique caractérisoit donc des ames d'une trempe bien extraordinaire! Qu'est - ce qui pourroit émouvoir un homme, dont les plus violentes tortures n'ébranlent pas l'immobilité? Que seroit - ce qu'une société d'hommes aussi maîtres d'eux - mêmes? Nous ressemblons à ce duvet que l'haleine de l'air détache des plantes, & fait voltiger dans l'espace à son gré, sans qu'on puisse deviner ce qu'il va devenir, quelle route il suivra, où il pourra se fixer; si un rien l'arrête, un rien le sépare & l'emporte. Un stoïcien est un rocher qui demeure immobile à l'endroit où la nature l'a placé; ni le trouble de l'air, ni le mouvement des eaux, ni la secousse de la terre, ne l'ébranleront point.

IMMOBILIAIRE

IMMOBILIAIRE, (Jurisprud.) se dit de ce qui est de la nature des immeubles, soit réels ou fictifs.

Il y a des choses immobiliaires tels que sont les immeubles réels ou fictifs, des dettes immobiliaires, telles que sont les rentes constituées des actions immobiliaires, savoir celles qui tendent à avoir quelque chose d'immobilier. Voyez Mobiliaire, Action, Dettes . (A)

IMMODÉRÉ

IMMODÉRÉ, adj. (Gramm.) Voyez Modération.

IMMODESTE

IMMODESTE, adj. (Gramm.) Voyez Modestie.

IMMOLATION, IMMOLER

IMMOLATION, IMMOLER, (Littérat.) ces termes ne désignoient point chez les Latins le sacrifice sanglant, mais la consécration faite aux dieux d'une victime, en mettant sur sa tête une espece de pâte salée. Immolare, n'étoit autre chose que molâ, ou farre molito & sale hostiam perpessam diis sacrare, comme Festus nous l'apprend. Mola signifie une espece de gâteau d'orge, que l'on assaisonnoit de sel; on l'émioit sur le front de la victime, & c'étoit la marque de sa consécration, ou de son dévouement aux autels: voilà la cérémonie qui s'appelloit proprement immolation; d'où l'on a fait le verbe immoler. Les mots immoler, immolation ont changé d'acception, & ils désignent le sacrifice sanglant d'une victime.

On appelloit autrefois immolation, la partie de la messe que nous appellons la préface.

Immoler se prend aussi au figuré. La pratique de la vertu est un sacrifice continuel, où nos passions, nos goûts, nos penchans, nos intérêts sont immolés.

On immole quelquefois un homme par la raillerie, d'une maniere bien cruelle. Ceux au mépris desquels on expose un de leurs semblables, sont des méchans, s'ils ne sont pas révoltés, & s'ils acceptent froidement le sacrifice qu'on leur offre. Que seroit - ce s'ils en jouissoient avec une joie secrette?

IMMONDE

IMMONDE, adj. (Gramm.) expression inventée par le préjugé, qui attache des idées de pureté ou d'impureté à des êtres, qui tous également sortis des mains de la nature, cherchent leur bien - être, & suivent la grande loi de l'intérêt, sans qu'on puisse raisonnablement les en blâmer. Le pourceau est pour le juif un animal immonde, le juif est presque pour le chrétien un animal immonde. Moïse avoit distingué les animaux en animaux purs, & en animaux immondes. Les hommes religieux appellent le diable, l'esprit immonde.

IMMORTALITÉ, IMMORTEL

IMMORTALITÉ, IMMORTEL, (Gramm. & Métaphys.) qui ne mourra point, qui n'est point sujet à la dissolution & à la mort. Dieu est immortel; l'ame de l'homme est immortelle, non parce qu'elle est spirituelle, mais parce que Dieu qui est juste, & qui a voulu que les bons & les méchans éprouvassent dans l'autre monde un sort digne de leurs oeuvres dans celui - ci, a décidé & a dû décider qu'elle resteroit après la séparation d'avec le corps. Dieu a tiré l'ame du néant; si elle n'y retombe pas, c'est qu'il lui plaît de la conserver. Matérielle ou spirituelle, elle subsisteroit également, s'il lui plaisoit de la conserver. Le sentiment de la spiritualité & de l'immortalité, sont indépendans l'un de l'autre; l'ame pourroit être spirituelle & mortelle, matérielle & immortelle. Socrate qui n'avoit aucune idée de la spiritualité de l'ame, croyoit à son immortalité. C'est par Dieu & non pas par elle - même que l'ame est; c'est par Dieu, & ce ne peut être que par Dieu, qu'elle continuera d'être. Les Philosophes démontrent que l'ame est spirituelle, & la foi nous apprend qu'elle est immortelle, & elle nous en apprend aussi la raison.

L'immortalité se prend encore pour cette espece de vie, que nous acquérons dans la mémoire des hommes; ce sentiment qui nous porte quelquefois aux plus grandes actions, est la marque la plus forte du prix que nous attachons à l'estime de nos semblables. Nous entendons en nous - mêmes l'éloge qu'ils feront un jour de nous, & nous nous immolons. Nous sacrifions notre vie, nous cessons d'exister réellement, pour vivre en leur souvenir. Si l'immortalité considérée sous cet as<pb->

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