Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 685

cesse l'Écriture Sainte. Étudier la nature. Il a fort étudié l'Architecture, la Navigation. Il sait bien cette affaire, il l'a fort étudiée.

Il signifie aussi, Tâcher de mettre dans sa mémoire, d'apprendre par coeur. Étudier sa leçon. Étudier une harangue.

Il signifie aussi, Méditer, préparer, composer. Il fait des contes plaisans, mais il les étudie. Étudier un discours, un compliment.

Il signifie figurément, Observer avec soin l'humeur, le génie, les façons de faire, les inclinations d'une personne. J'ai fort étudié cet homme-là, & je n'y comprends rien. Un bon Courtisan doit étudier les inclinations du Prince.

ÉTUDIER avec le pronom personnel, & suivi de la préposition à, signifie, S'appliquer, s'éxercer à faire quelque chose, méditer de quelle manière on s'y peut prendre. Il ne s'étudie qu'à faire bonne chère, qu'à faire du mal. Je m'étudie à vous plaire, à vous servir.

ÉTUDIÉ, ÉE, participe .

Il signifie encore, Feint, affecté. Il n'est point naturel, il est étudié. Une joie, une douleur étudiée. Des larmes étudiées. Geste étudié.

Il signifie aussi, Fait avec soin & application, bien travaillé, bien fini. Tableau fort étudié.

ÉTUDIOLE. s.f. Petit cabinet à plusieurs tiroirs, qui se place sur une table, pour y serrer des papiers d'étude, ou autre chose.

ÉTUI. s.m. Sorte de boîte ajustée à la figure de quelque chose que l'on veut conserver. Étui de carte, de bois, de cuir, de chagrin, d'or, &c. Étui de chapeau. Étui à peigne. Étui de ciseaux, de couteaux, de luth, de viole.

ÉTUVE. s.f. Lieu pavé de pierre & voûté, que l'on échauffe par le feu, pour faire suer. Cela est chaud comme une étuve. Aller aux étuves. Un tel tient bains & étuves. Les étuves sont bonnes pour ce mal-là.

On appelle aussi Étuve dans les Offices, Un petit four où les Officiers mettent sécher les biscuits, les pâtes & autres confitures sèches.

ÉTUVÉE. s.f. Certaine manière de cuire, d'assaisonner des viandes, du poisson. Mettre du veau, une carpe à l'étuvée. Cela sera bon à l'étuvée.

Il se dit aussi Des viandes mêmes assaisonnées & cuites de la sorte. Étuvée de veau, de pigeonnaux. Faire une étuvée de...

ÉTUVER. v.a. Laver en appuyant doucement. Il ne se dit guère que d'une plaie, d'une partie malade. Il faut bien étuver cette plaie. Étuver avec de l'eau tiède, avec de l'eau-de-vie, avec du vin.

ÉTUVÉ, ÉE, participe .

ÉTUVEMENT. s.m. Action d'étuver.

ÉTUVISTE. s.m. Qui tient bains & étuves. Barbier étuviste. On dit à présent, Baigneur.

ÉTYMOLOGIE. s.f. Origine d'un mot, dérivation d'un mot formé d'un seul ou de plusieurs autres. Véritable, fausse étymologie.

ÉTYMOLOGIQUE Qui regarde les étymologies. Un Dictionnaire étymologique.

ÉTYMOLOGISTE. s.m. Qui travaille sur les étymologies, qui traite des étymologies, qui sait les étymologies. Cet homme est un grand, un savant étymologiste.

ÉVACUANT, ou ÉVACUATIF, IVE. adj. Terme de Médecine. Qui évacue. Remède évacuatif. Drogue évacuative.

Il s'emploie aussi substantivement. Les évacuans l'ont fort soulagé.

ÉVACUATION. s.f. Décharge d'humeurs ou d'excrémens qui se fait de tout le corps, ou de quelqu'une de ses parties. Faire une grande évacuation. Ensuite d'une légère évacuation, il se trouva un peu mieux. Les trop grandes évacuations sont dangereuses.

Il se dit aussi Des matières évacuées. Le Médecin en voyant les évacuations, jugea que le malade étoit beaucoup mieux.

ÉVACUATION se dit encore quand on parle d'Une Place évacuée, en conséquence d'un traité, d'une capitulation, &c. Il étoit dit par le traité, qu'après l'évacuation de la Place...

ÉVACUER. v.a. Vider, faire sortir. Il se dit de l'effet que font les remèdes en purgeant les mauvaises humeurs. Cela évacue les mauvaises humeurs. Remède pour évacuer la bile.

Il est aussi réciproque. Dans l'opération d'un remède violent, les bonnes humeurs s'évacuent comme les mauvaises.

ÉVACUER se dit aussi d'Une garnison qu'on fait sortir d'une Place par un traité, par une capitulation. En ce sens il est actif. La garnison fut obligée d'évacuer la place un tel jour. On dit aussi, Évacuer une province, évacuer un pays.

ÉVACUÉ, ÉE, participe .

s'ÉVADER. v.n. Échapper. Le coup fait, il s'évada. Les prisonniers se sont évadés. Il vouloit s'évader.

ÉVADÉ, ÉE, participe .

ÉVAGATION. s.f. Action de marcher comme au hasard, sans route certaine, & sans terme connu. Il ne se dit guère que dans le sens moral.

s'ÉVALTONNER. v. récipr. Prendre des airs trop libres, ou abuser de ses forces. Jeune homme, vous vous évaltonnez. Vous vous évaltonnez trop pour un homme qui relève de maladie. Il est familier.

ÉVALTONNÉ, ÉE, participe .

ÉVALUATION. s.f. Appréciation, estimation. Faire l'évaluation de quelque marchandise. On a payé ses ouvrages suivant l'évaluation qui en a été faite. L'évaluation des dépenses & améliorations d'une maison. L'évaluation des pertes & dommages. L'évaluation du dédommagement.

ÉVALUER. v.a. Apprécier, fixer le prix de quelque chose, réduire l'estimation d'une chose à un certain prix. Évaluer une charge à vingt mille écus. On évaluera la terre avant que d'en faire l'échange. Le marc d'argent de Paris, d'argent d'Allemagne, a été évalué à tant. Cette corniche a été évaluée à trois toises d'ouvrage. À combien a-t-on évalué sa Terre?

ÉVALUER se dit aussi quelquefois sans la particule à. Comme, Évaluer une Terre cent mille écus. Combien l'a-t-on évaluée?

ÉVALUÉ, ÉE, participe .

ÉVANGÉLIQUE. adj. de t. g. Qui est de l'Évangile, qui est selon l'Évangile. Doctrine Évangélique. Prédicateur Évangélique. Prêcher d'une manière Évangélique.

Quelques Hérétiques prennent le titre d'Évangéliques, comme un titre distinctif de leur Communion. Ainsi parmi les Cantons Suisses,

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