ARMATURE, s. f. (Fonderie.) Les Fondeurs en
statues équestres & en grands ouvrages de bronze,
appellent ainsi un assemblage de différens morceaux
de fer pour porter le noyau & le moule de potée
d'un ouvrage de bronze. Ceux d'une forme pyramidale
n'ont pas besoin d'une forte armature, parce
que la base soûtient les parties d'au - dessus qui diminuent
de grosseur; & il suffit d'y mettre quelques
barres de fer, dans lesquelles on passe d'autres fers
plus menus, qu'on appelle lardons, pour lier le noyau
avec le moule de potée. Voyez
Fonderie, Noyau, Lardon , &c.
Quelques fers de l'armature sont faits pour rester
toûjours enfermés dans le bronze, parce qu'ils servent
à donner plus de solidité aux parties qui portent
le fardeau; les autres sont faits de maniere qu'on peut
les retirer lorsque l'ouvrage est fondu; & de - là vient
qu'on les fait de plusieurs pieces attachées les unes
aux autres avec des vis, des boulons, & des clavettes,
afin de pouvoir les tourner dans le vuide du
bronze lorsqu'on en ôte le noyau. Il faut observer en
forgeant les fers de l'armature, de leur donner un
contour fort coulant, pour ne pas corrompre les corpuscules
du fer, ce qui lui ôteroit toute sa force.
Pour mettre en leur place tous les fers de l'armature, on commence par démolir la grille & le massif
qui portoit dessus, de façon qu'on puisse assembler
& river les principaux fers sous la base de l'armature.
Voyez les Planches des figures en bronze.
Armature
Armature, (en Architecture.) nom générique,
sous lequel on comprend toutes les barres, boulons,
clés, étriers, & autres liens de fer qui servent à contenir
un assemblage de charpente.
ARME, ARMURE
* ARME, ARMURE (Gram.) Arme se dit de tout
ce qui sert au soldat dans le combat, soit pour attaquer,
soit pour se défendre; armure ne s'entend que
de ce qui sert à le défendre. On dit une armure de
tête, de cuisse, &c. Dom Quichotte prend un bassin
à barbe pour une armure de tête, & fait tomber sur des
moulins à vent l'effort de ses armes. La mode des
armures s'est passée, mais celle des armes ne passera
point. Voyez les Synon. Franç.
Arme
Arme ou Scie a main, (Luth. Menuis. Marq.)
outil dont se servent les Facteurs de clavecin, les
Ebénistres, les Menuisiers, &c. est un feuillet de
scie AC très - mince & fort large, denté dans toute sa
longueur. Cette lame entre par la plus large de ses
extrémités dans la fente d'une poignée AB, platte
& percée d'un trou a, où elle est retenue par deux
chevilles de fer. Le trou a sert à passer les doigts pendant
que la palme de la main appuye sur la partie B;
ensorte que pour tenir cet instrument, il faut empoigner
la partie a B. Voyez la figure de cette scie qui
sert à séparer les touches, & à plusieurs autres usages,
Planche XVII. de Lutherie, fig. 22.
Arme
Arme, les avirons, (Marine.) c'est un commandement
de mettre les avirons sur le bord de la chaloupe
tout prêts à servir. (Z)
Armes
Armes, s. m. (Art militaire.) se dit en général de
tout ce qui peut servir à se garentir ou couvrir des
attaques de l'ennemi & à le combattre. Nicod fait venir
ce mot d'une phrase Latine, quòd operiant armos,
parce qu'elles couvrent les épaules ou les flancs:
mais il paroît qu'il vient plûtôt du Latin arma, que
Varron dérive ab arcendo eò quòd arceant hostes. On
croit que les premieres armes étoient de bois, & qu'elles
servoient uniquement contre les bêtes; que Nembroth, le premier tyran, les employa contre les hommes,
& que son fils Belus fut le premier qui fit la
guerre; d'où selon quelques - uns il a été appellé Bellum. Diodore de Sicile croit que Belus est le même
que Mars, qui dressa le premier des soldats: selon
Josephe, ce fut Moyse qui commença à armer les
troupes avec du fer; on se servoit auparavant d'armes d'airain. Les armes sont offensives ou défensives;
les premieres servent à attaquer l'ennemi, les autres
à se couvrir de ses coups. Les armes chez les Romains
étoient défensives & offensives; les offensives étoient
principalement le trait; il y en eut de bien des especes,
selon les différens ordres des soldats. Les soldats
armés à la légere, s'appelloient en général ferentarii.
Les Vélites qui furent créés en 542, cesserent quand
on donna le droit de bourgeoisie à toute l'Italie: on
leur substitua les frondeurs, funditores, & les archers,
jaculatores. Les armes des Vélites étoient premierement
le sabre d'Espagne commun à tous les soldats;
ce sabre avoit une excellente pointe, & coupoit des
deux côtés; ensorte que les soldats pouvoient se servir
du bout & des deux tranchans; du tems de Polybe ils le portoient à la cuisse droite. Ils avoient en
second lieu sept javelots ou demi - piques qui avoient
environ trois piés de longueur avec une pointe de
neuf doigts. Cette pointe étoit si fine, qu'on ne pouvoit
renvoyer le javelot quand il avoit été lancé,
parce que cette pointe s'émoussoit en tombant. Ils
portoient un petit bouclier de bois d'un demi - pié de
large, couvert de cuir. Leur casque étoit une espece
de chaperon de peau, appellé galea ou galerus,
qu'il faut bien distinguer des casques ordinaires, qui
étoient de métal, & qu'on appelloit cassis: cette sorte
de casque étoit assez connue chez les anciens. Les
armes des piquiers & des autres soldats, étoient premierement
un bouclier, qu'ils appelloient scutum,
différent de celui qu'ils nommoient clypeus; celui - ci
étoit rond, & l'autre oval. La largeur du bouclier
étoit de deux piés & demi, & sa longueur étoit de
près de quatre piés; de façon qu'un homme en se
courbant un peu, pouvoit facilement s'en couvrir,
parce qu'il étoit fait en forme de tuile creuse, imbricata: on faisoit ces boucliers de bois léger & pliant,
qu'on couvroit de peau ou de toile peinte. C'est de
cette coûtume de peindre les armes que sont venues
dans la suite les armoiries. Le bout de ce bouclier
étoit garni de fer, afin qu'il pût résister plus facilement,
& que le bois ne se pourrît point quand on le
posoit à terre, comme on le faisoit quelquefois: au
milieu du bouclier, il y avoit une bosse de fer pour
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.