ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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il s'en éleve trois ou quatre, qui quand elles ne s'épanouissent pas, restent serrées dans le milieu de la fleur, où elles forment un globule: cette fleur a l'odeur plus forte que celle du jasmin d'Espagne simple, & elle se soutient plus longtems sur l'arbrisseau, où elle se desseche sans tomber; & il arrive quelquefois que le même bouton qui a fleuri se r'ouvre, & donne une seconde fleur. On multiplie & on cultive ce jasmin comme celui à fleur simple; l'un & l'autre sont toujours verds.

Le jasmin jaune des Indes, ou le jasmin jonquille: c'est un bel arbrisseau, qui par l'éducation qu'on est forcé de lui donner, faute d'une température suffisante dans ce climat, ne s'éleve qu'à quatre ou cinq piés. Il prend une tige forte & ligneuse, qui a du soutien: ses feuilles en forme de treffle, sont grandes & de la plus brillante verdure; ses fleurs qui viennent aux extrémités des branches, sont jaunes, petites, rassemblées en bouquets d'une excellente odeur de jonquille, & de longue durée; l'arbrisseau en fournit pendant tout l'été & une partie de l'automne. On le tient en pot, & on le met pendant l'hiver dans l'orangerie comme le jasmin d'Espagne, quoiqu'il soit moins délicat. On peut le multiplier de graines ou de branches couchées; mais cette derniere méthode a prévalu par la longueur & la difficulté de l'autre: si on marcotte ses branches au mois de Mars, elles auront au printems suivant de bonnes racines pour la transplantation. Il faut tailler ce jasmin au printems, supprimer les branches languissantes, & n'accourcir que celles qui s'élancent trop, attendu que les fleurs ne viennent qu'à leur extrémité, & que cet arbrisseau étant plus ligneux que les autres jasmins, les nouveaux rejettons qu'il pousseroit ne seroient pas assez forts pour fleurir la même année. Il est toujours verd.

Le jasmin des Açores est un très - bel arbrisseau, dont la délicatesse exige dans ce climat l'abri de l'orangerie pendant l'hiver; aussi ne s'éleve - t - il qu'à trois ou quatre piés, parce qu'on est obligé de le tenir en pot. Ce jasmin se garnit de beaucoup de branches, ce qui permet de lui donner une forme réguliere. Sa feuille est grande, d'un verd foncé, très - brillant. Ses fleurs sont petites, blanches, d'une odeur douce, très - agréable; elles viennent en grappes & en si grande quantité que l'arbrisseau en est couvert: elles durent pendant tout l'automne. Les graines qu'elles produisent dans ce climat ne levent point. On peut le multiplier de marcotte; mais l'usage est de le greffer comme le jasmin d'Espagne sur le jasmin blanc commun. Il lui faut la même culture qu'au jasmin jonquille, si ce n'est pour la taille, qu'il faut faire au printems, & qui doit être relative à la forme que l'on veut faire prendre à l'arbrisseau. Nul ménagement à garder pour conserver les branches à fleurs, attendu qu'elles ne viennent que sur les nouveaux rejettons. Il est toujours verd.

Le jasmin d'Arabie, c'est le plus petit & le plus délicat de tous les jasmins; on ne peut guere le laisser en plein air que pendant trois ou quatre mois d'été; il lui faut une serre chaude pour lui faire passer l'hiver. Ses feuilles sont entieres, arrondies, de médiocre grandeur, & placées par paires sur les branches; ses fleurs sont purpurines en - dessous, & d'un blanc terne en - dessus, qui devient jaunâtre dans le milieu; elles exhalent une odeur délicieuse, qui approche beaucoup de celle de la fleur d'orange. Ce jasmin fleurit au printems & pendant tout l'automne. Dans sa jeunesse la taille lui est nécessaire pour lui faire prendre de la consistence; on doit au printems couper à moitié les jeunes rejettons jusqu'à ce que la tête de l'arbrisseau en soit suffisamment garnie, après quoi on se contente de retrancher les branches foibles, seches ou superflues. On le multi<cb-> plie par la greffe sur le jasmin blanc ordinaire. Il y a une variété de ce jasmin qui est à fleur double, & c'est ce qui en fait toute la différence. L'un & l'autre sont toujours verds.

Le jasmin de Virginie, cet arbrisseau selon les méthodes de Botanique, ne devroit pas avoir place parmi les jasmins, attendu qu'il est d'un genre tout différent que l'on nomme bignone. Mais comme il est plus généralement connu sous le nom de jasmin, il est plus convenable d'en traiter à cet article. Ce jasmin pousse des tiges longues & sarmenteuses qui s'attachent d'elles - mêmes aux murailles, à la faveur des griffes dont les rejettons sont garnis à chaque noeud. Ces griffes ressemblent à celles du lierre, & sont aussi tenaces; l'écorce des jeunes branches est jaunâtre; sa feuille est aussi d'un verd jaunâtre; elle est grande, composée de plusieurs folioles qui sont profondement dentelées & attachées à un filet commun; elle a quelque ressemblance avec celle du frêne. Ses fleurs paroissent au mois de Juillet, & elles durent jusqu'en Septembre; elles sont rassemblées en grouppes assez gros au bout des jeunes rejettons: un grouppe contient quelquefois jusqu'à vingt - cinq fleurs, qui sont chacune de la grosseur & de la longueur du petit doigt, & d'un rouge couleur de tuile: elles fleurissent par partie; les unes se détachent & tombent, tandis que les autres s'épanouissent; elles n'ont point d'odeur. Ce jasmin ne donne point de graines dans ce climat. On le multiplie de branches couchées que l'on fait au printems, & qui font assez de racines pour être transplantées au bout d'un an. On peut aussi le faire venir de boutures, qui à voir les griffes qui sont attachées à chaque noeud, font présumer une grande disposition à faire des racines; cependant ces griffes n'y contribuent en rien, & les boutures ne réussissent qu'en petit nombre: on les fait au mois de Mars; celles qui prosperent ne sont en état d'être transplantées qu'après deux ans. La taille de cet arbrisseau demande des attentions pour lui faire produire des fleurs: il faut retrancher au printems toutes les branches foibles ou seches; tailler celles qu'on veut conserver à trois ou quatre yeux, à peu près comme la vigne, & les palisser fort loin les unes des autres. Cet arbrisseau pousse si vigoureusement pendant tout l'été, qu'il est force d'y revenir souvent; mais il faut se garder de le tondre au ciseau, & d'accourcir indifféremment tous les rejettons. Comme les fleurs ne viennent qu'au bout des branches, & qu'elles ne paroissent qu'au commencement de Juillet, il faut attendre ce tems pour arranger ce jasmin; on retranche alors toutes les branches gourmandes qui ne donnent aucune apparence de fleurs, & on attache à la palissade toutes celles qui en promettent. Ce jasmin est très - robuste, il croît très - promptement, & il s'éleve à une grande hauteur. Il réussit à toutes expositions & dans tous les terreins, si ce n'est pourtant que dans les terres seches & légeres son feuillage devient trop jaune, mais il y donne plus de fleurs. Il y a deux variétés de cet arbrisseau; l'une a les feuilles plus vertes, l'autre les a plus petites; toutes deux sont d'un moindre accroissement: elles ne s'élevent qu'à quatorze ou quinze piés. On doit les multiplier, les cultiver, & les conduire comme la grande espece. M. Miller, auteur anglois, fait encore mention dans la sixieme édition de son dictionnaire des Jardiniers, d'un jasmin de Caroline à fleur jaune; mais cet arbrisséau est très - rare. C'est un grimpant toujours verd, ses feuilles sont étroites & brillantes, & il donne en été des fleurs jaunes en bouquets qui sont d'une odeur délicieuse. Il peut passer en pleine terre dans les hivers ordinaires: on le multiplie de branches couchées.

Dans le système botanique de Linnaeus, le jasmin est un arbrisseau qui fait un genre de plante parti<pb->

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