ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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se fit, une partie du chaud s'éleva, occupa les régions
hautes, & servit d'enveloppe au tout. Une
autre resta sédentaire, & forma la terre, qui fut
froide, seche & variable. Un troisieme se répandit
dans l'espace intermédiaire, & constitua l'atmosphere.
Le reste lêcha la surface de la terre, ou s'en
éloigna peu, & ce furent les eaux & leurs exhalaisons.
De - là Hippocrate, ou celui qui a parlé en son
nom, passe à la formation de l'homme & des animaux,
& à la production des os, des chairs, des
nerfs, & des autres organes du corps.
Selon cet auteur, la lumiere s'unit à tout, & domina.
Rien ne naît & rien ne périt. Tout change & s'altere.
Il ne s'engendre aucun nouvel animal, aucun être
nouveau.
Ceux qui existent s'accroissent, demeurent &
passent.
Rien ne s'ajoute au tout. Rien n'en est retranché.
Chaque chose est coordonnée au tout; & le tout l'est
à chaque chose.
Il est une nécessité universelle, commune & divine,
qui s'étend indistinctement à ce qui a volonté,
& à ce qui ne l'a pas.
Dans la vicissitude générale, chaque être subit sa
destinée; & la génération & la destruction sont un
même fait vû sous deux aspects différens.
Une chose s'accroît - elle, il faut qu'une autre diminue,
ame ou corps.
Des parties d'un tout qui se résout, il y en a qui
passent dans l'homme. Ce sont des amas ou de feu
seul, ou d'eau seule, ou d'eau & de feu.
La chaleur a trois mouvemens principaux; ou elle
se retire du dehors au dedans, ou elle se porte du
dedans au dehors, ou elle reste & circule avec les
humeurs. Delà le sommeil, la veille, l'accroissement,
la diminution, la santé, la maladie, la mort, la vie,
la folie, la sagesse, l'intelligence, la stupidité, l'action,
le repos.
Le chaud préside à tout. Jamais il ne se repose.
L'ordre de la nature est des dieux. Ils font tout, &
tout ce qu'ils font est nécessaire & bien.
On demande d'après ces principes, s'il faut compter
Hippocrate au nombre des sectateurs de l'Atheïsme? nous aimons mieux imiter la modération de
Moshem, & laisser cette question indécise, que d'ajouter
ce nom célebre à tant d'autres.
HÉRALDIQUE
HÉRALDIQUE, (Art.) C'est la science du blason,
Voyez Blason. Il n'y a pas une seule brochure
sur l'art de faire des chemises, des bas, des
souliers, du pain; l'Encyclopédie est le premier &
l'unique ouvrage qui décrive ces arts utiles aux
hommes, tandis que la librairie est inondée de livres
sur la science vaine & ridicule des armoiries; je ne
les vois jamais ces livres dans des bibliotheques de
particulieres, que je ne me rappelle la conversation
du pâtre, du marchand, du gentilhomme, & du
fils de roi, que la Fontaine fait échouer au bord de
l'Amérique; là se trouvant ensemble, & raisonnant
sur les moyens de fournir à leur subsistance prochaine,
le fils de roi dit, qu'il enseigneroit la politique. Le noble poursuivit:
Moi je sai le blason, j'en veux tenir école,
Comme si devers l'Inde, on eût eu dans l'esprit
La sotte vanité de ce jargon frivole. (D. J.)
Cependant comme le tems n'est pas encore venu
parmi nous, où l'art héraldique sera réduit à sa juste
valeur, voyez volume II. de nos Planchés & de leurs
explications, les principes généraux du Blason, avec
des figures relatives à chacun des termes qui lui sont
propres.
HERAK
HERAK, (Géog.) ville d'Asie, dans l'Arabie deserte,
près de la Palestine.
HÉRAT
HÉRAT, (Géog.) ou plutôt HÉRAH, qui est connue
par les anciens sous le nom d'Aria, ville considérable
de Perse dans le Khorassan, où plusieurs
sultans de la race de Tamerlan, qui s'en rendit maître,
ont fait leur séjour ordinaire; Kondémir natif
de cette ville, en a donné la description à la fin de
son histoire. Long. 94. 20. lat. 34. 30. selon Nassir - Eddin & Ullugbeig, Géographes persans. Mais selon
Tavernier, la long. est à 85. 30. & la latit. à
36. 56. (D. J.)
HÉRATÉLÉE
HÉRATÉLÉE, s. m. (Myth.) sacrifice qu'on faisoit
chez les Grecs & les Romaius, le jour du mariage,
à Junon qui préside aux nôces, Junoni pronuboe. Dans le sacrifice on offroit à la déesse, des
cheveux de la nouvelle mariée, & une victime,
dont on jettoit le fiel au pied de l'autel, pour marquer
que les époux desiroient de vivre toujours bien
unis.
Hératélée se dérive selon les uns de *H(\RA Junon, &
de *TELE/IA, parfaite, épithete qu'on a donnée à cette
déesse; & selon d'autres de *H(\RA Junon, & de *TE/LOS2,
qui se disoit dans les premiers tems de la langue greque,
pour GAMOS2, noces; de sorte que selon cette derniere
étymologie, hératélée signifie sacrifice à Junon
qui préside aux nôces. (D. J.)
HÉRAUT
HÉRAUT, s. m. (Hist. anc.) officier public chez
les anciens, dont la fonction étoit de déclarer la
guerre. Les Grecs, les Romains, & la plûpart des
autres peuples policés ont eu de tels officiers sous
des noms différens, & qui jouissoient de droits & de
privileges plus ou moins étendus. Leurs personnes,
dans l'exercice de leur charge, étoient réputées sacrées
par le droit des gens; car alors les nations civilisées
avoient coutume de dénoncer la guerre à
leurs ennemis, par un héraut public. On lit dans le
Deutéronome, ch. 20. v. 10. 11. 12. que la loi défendoit
aux Hébreux, d'attaquer une ville sans lui
avoir premiérement offert la paix, & cette offre ne
pouvoit être faite que par des personnes qui eussent
un caractere de représentation. Les Grecs les nommoient
par cette raison, E)IRHNOFU\LAKES2, conservateurs
de la paix; & c'étoit un crime de lése - majesté, que
de les insulter dans leur ministere. L'enlévement du
héraut de Philippe, fut une des raisons qu'il allégua
pour rompre la paix qu'il avoit jurée. Homere nous
parle souvent dans l'Iliade & l'Odyssée, des hérauts
grecs, & de leurs fonctions. Achille, ce guerrier
jeune, bouillant, emporté, traita avec le plus grand
respect les hérauts que le despote, l'injuste Agamemnon envoya dans sa tente, pour lui enlever Briséis
qu'il aimoit & que les Grecs lui avoient accordée
comme la récompense de ses travaux guerriers. Les
hérauts trembloient à mesure qu'ils approchoient du
moment de la commission dangereuse qu'on leur
avoit donnée. Achille s'en apperçut & leur dit:
« Venez sans crainte, envoyés des dieux; ce n'est
pas vous qui in'offensez, mais l'homme injuste à
qui vous obeissez ».
Ce trait & beaucoup d'autres
prouvent assez qu'on ne peut pas dire d'Achille,
jura negat si nata. Les hérauts portoient le nom
de féciaux chez les Romains, étoient tirés des meilleures
fainilles, & formoient un collége également
illustre & considérable. Voyez Fécial.
Héraut
Héraut, (Gymnast.) officier qui servoit dans
les jeux athlétiques, à proclamer les statuts, le nom
des combattans des vainqueurs, & généralement les
ordres des Hellanodices.
Ces sortes de hérauts étoient consacrés à Mercure, & faisoient une partie de leurs proclamations
en vers, dans la solemnité des jeux publics de la
Grece. La voix forte les rendoit recommandables,
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