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Les rabbins appellent le Pentateuque simplement
la loi. Ils nomment bischna ou seconde loi, la premiere
partie du Talmud, qui n'est qu'une explication
& une application de cette loi aux cas particuliers,
avec les decisions des anciens rabbins sur ces
cas: & la seconde partie, qui est une explication
plus étendue de la même loi, & une collection des
décisions des rabbins, postérieure à la mischna, ils
la nomment gemara, c'est - à - dire perfection, complément,
achevement, parce qu'ils la regardent comme
un achevement de la loi, & une explication après
laquelle il n'y a plus rien à souhaiter. Voyez
La gemare se nomme aussi ordinairement Talmud, du nom commun de tout l'ouvrage. Il y a deux gemares ou deux Talmuds, celui de Jérusalem & celui de Babylone. La gemare n'est autre chose que l'explication de la mischna donnée par des docteurs juifs dans leurs écoles, à - peu - près comme les commentaires de nos théologiens sur le maître des sentences, ou sur S. Thomas, sont des explications des livres de ces deux auteurs.
M. de Tillemont prétend que la mischna a été commentée par un certain Johanan, que les Juifs mettent vers la fin du second siecle; mais le P. Morin prouve qu'il n'a été écrit au plûtôt que sous l'empire d'Héraclius, vers l'an 620, un peu avant l'hégire; c'est ce qu'on appelle la gemare ou le Talmud de Jérusalem, que les Juifs lisent & estiment peu, parce qu'il est sort obscur.
Ils font bien plus de cas de la gemare ou du Talmud de Babylone, commencé par un nommé Asa, discontinué pendant 73 ans, à cause des guerres des Sarrasins & des Perses, & achevé par Josa au commencement du vij. siecle.
Quoiqu'on comprenne sous le nom de Talmud, & la mischna & les deux gemares, néanmoins ce n'est proprement qu'à l'ouvrage d'Asa & de Josa qu'on donne ce nom.
Les Juifs l'estiment plus que tous leurs autres livres; ils l'égalent à l'Ecriture, & lui donnent une autorité absolue, malgré les fables & les rêveries dont il est rempli. Ils le regardent comme la parole de Dieu venue par tradition de Moyse, & conservé par tradition constante jusqu'à ce que R. Jehuda, & ensuite R. Johanan, R. Asa & R. Josa, craignant qu'elle ne se perdît, à cause de la dispersion des Juifs, l'ont recueillie dans la mischna & dans la gemare. Dictionn. de Trév. & Chambers. (G)
La gématrie est une espece d'explication géométrique & arithmétique des mots, qui se fait en deux manieres, ce qui forme deux especes de gématries: la premiere tient plus de l'Arithmétique, & la seconde a plus de rapport à la Géométrie.
Celle - là consiste à prendre la valeur numérique de
chaque lettre dans un mot ou dans une frase, & à
donner à ce mot la signification d'un autre mot ou
d'une autre frase, dont les lettres prises de même
pour des chiffres, sont le même nombre; car on sait
que chez les Hébreux, comme chez les Grecs, il n'y
a point d'autres chiffres que les lettres de l'alphabet.
Voyez
Ainsi un cabaliste ayant trouvé que les lettres de la frase hébraique, il a créé au commencement, présentent le même nombre que les lettres de cette autre frase hébraïque, il a été créé au commencement de l'année, il en conclura que le monde a été créé au commencement de l'année.
Ainsi c'est une opinion reçue chez les Cabalistes, que le monde a été créé au mois Thisri, qui étoit autrefois le premier de l'année. C'est le premier mois d'autonne, qui répondoit à - peu - près à notre mois de Septembre. De même dans la prophétie de Jacob, Genes. 49. 10. où il est dit, celui qui est envoyé viendra, ils disent que celui qui est promis là est le Messie, parce que les lettres font le même nombre que celles du nom qui signifie Messiah, Messie; car les unes & les autres font le même nombre 358.
La seconde espece de gématrie est plus difficile & plus obscure, aussi est - elle plus rare: elle s'occupe à chercher des signification abstruses & cachées dans les masures des édifices dont il est fait mention dans l'Ecriture, en divisant, multipliant ces grandeurs les unes par les autres. En voici un exemple pris de quelques cabalistes chrétiens.
L'Ecriture dit que l'arche de Noé étoit longue de 300 coudées, large de 50, & haute de 30. Le cabaliste prend pour la base de ses opérations la longueur de l'arche, 300; c'est en hébreu un >: il divise cette longueur par la hauteur, qui est 30: il trouve 10, qui en hébreu s'exprime par un >, qu'il met à droite du >: il divise ensuite la même longueur par la largeur, qui est 50; ce qui lui donne pour quotient 6, qui en hébreu s'exprime par un >, qui étant mis au côté gauche du >, fait avec les deux autres lettres le nom de Jesus, >. Ainsi par les regles de la cabale il s'ensuit qu'on ne peut se sauver que par Jesus - Christ, comme au tems du déluge porsonne ne fut sauvé hormis ceux qui étoient dans l'arche.
On trouve de même le nom de Jesus dans les dimensions
du temple de Salomon. Mais c'est faire tort
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