ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Il y avoit chez les anciens Juifs une autre espece d'apôtres: c'étoient des officiers qui avoient en département une certaine étendue de pays, dans lequel on les envoyoit en qualité d'inspecteurs ou de commissaires, afin d'y veiller à l'observation des lois, & percevoir les deniers levés pour la réparation du temple ou autres édifices publics, & pour payer le tribut aux Romains. Le code Théodosien, Lib. XIV. de Judoeis, nomme apôtres ceux qui ad exigendum aurum atque argentum à patriarchâ certo tempore diriguntur. Les Juifs appellent ces préposés schelihhin, envoyés ou messagers. Julien l'apostat qui vouloit favoriser les Juifs pour s'en servir à la destruction du Christianisme, leur remit l'apostolat, A'PO OLH, c'est - à - dire, comme il s'explique lui - même, le tribut qu'ils avoient coûtume de lui envoyer.

Ces apôtres étoient subordonnés aux officiers des synagogues, qu'on nommoit patriarches, de qui ils recevoient leurs commissions. Quelques auteurs observent que S. Paul avant sa conversion, avoit exercé cet emploi, & qu'il y fait allusion dans l'endroit de l'épître aux Galates, que nous avons cité au commencement de cet article, comme s'il eût dit: Paul qui n'est plus un apôtre de la synagogue, ni son envoyé pour le maintien de la loi de Moyse, mais à présent un apôtre, un envoyé de Jesus - Christ. S. Jerôme admet cette allusion à la fonction d'apôtre de la synagogue, sans insinuer en aucune maniere que S. Paul en eût jamais été chargé.

Apôtre

Apôtre, dans la liturgie Greque, A'POOLO, est un terme particulierement usité pour désigner un livre qui contient principalement les épîtres de S. Paul, selon l'ordre où les Grecs les lisent dans leurs églises pendant le cours de l'année; car comme ils ont un livre nommé EUXGGELION, qui contient les évangiles, ils ont aussi un A'POOLO; & il y a apparence qu'il ne contenoit d'abord que les épîtres de S. Paul; mais depuis un très long tems il renferme aussi les actes des apôtres, les épîtres canoniques, & l'Apocalypse, c'est pourquoi on l'appelle aussi PRACAW=OOLO, à cause des actes qu'il contient, & que les Grecs nomment PRACEI. Le nom d'apostolus a été en usage dans l'Eglise Latine dans le même sens, comme nous l'apprennent S. Grégoirele Grand, Hincmar, & Isidore de Séville: c'est ce qu'on nomme aujourd'hui epistolier. Voyez Epistolier. (G)

Apôtres

Apôtres, terme de Droit: on appelloit ainsi autrefois des lettres dimissoires, par lesquelles les premiers Juges, de la sentence desquels avoit été interjetté appel, renvoyoient la connoissance de l'affaire au Juge supérieur & s'en dessaisissoient; faute de quoi l'appel ne pouvoit pas être poursuivi.

Ces sortes de lettres étoient aussi en usage dans les Cours ecclésiastiques.

Mais ces apôtres là ont été abrogés tant en Cour laïque, qu'en Cour ecclésiastique.

On appelloit encore apôtres les lettres dimissoires qu'un Evêque donnoit à un laïque ou à un clerc, pour être ordonné dans un autre Diocèse. Voyez Dimissoire. (H)

Apôtres

Apôtres, (Onguent des) Pharmacie. L'onguent des apôtres, en Pharmacie, est une espece d'onguent qui déterge, ou nettoie; il est composé de 12 drogues; c'est la raison pourquoi il est nommé l'onguent des apôtres. Voyez Onguent.

Avicenne en fut l'inventeur; on l'appelle autrement unguentum Veneris: les principaux ingrédiens sont la cire, la térébenthine, la résine, la gomme ammoniaque, le liban, le bdellium, la myrrhe, le galbanum, l'opopanax, les racines d'aristoloche, le verd - de - gris, la litharge, l'huile d'olive. Voyez Détergent, &c.

Cet onguent est un excellent digestif, détersif, & un grand vulnéraire. (N)

APOTROPÉENS

* APOTROPÉENS, (Myth.) dieux qu'on invoquoit, quand on étoit menacé de quelque malheur; on leur immoloit une jeunebrebis. Le mot apotropéens vient de A'POTREPEIN, détourner; les Grecs appelloient encore ces dieux A'LECIAXOI, qui chassent le mal; & ils étoient révérés des Latins sous le nom d'averrunci, qui vient d'averruncare, écarter.

APOYOMATLI

* APOYOMATLI, s. m. (Hist. nat. bot.) herbe qu'on trouve dans la Floride: elle a la feuille du poireau, seulement un peu plus longue & plus déliée; le tuyau comme le Jonc, & la racine aromatique. Les Espagnols en font une poudre qu'ils prennent dans du vin pour la gravelle; elle pousse par les urines, appaise les douleurs de poitrine, & soûlage dans les affections hystériques.

APOZEME

APOZEME, s. m. (Pharmac.) forte décoction des racines, des feuilles, & des tiges d'une plante ou de plusieurs plantes ensemble. Ce mot est formé du Grec A'W=W, & EW, ferveo. Les Anciens confondoient la décoction avec l'apozeme; cependant l'infusion simple peut seule faire un apozeme, qui n'est autre chose qu'un médicament liquide chargé des vertus & principes d'un ou de plusieurs remedes simples; & comme l'extrait ou l'action de les tirer d'un mixte ne demande dans certains cas que la simple macération de plusieurs corps qui sont volatils, & dans d'autres cas l'ébullition, il est clair que la décoction n'est pas essentielle à l'apozeme. On divise l'apozeme en altérant & en purgatif. Le premier est celui qui n'est composé que de simples ou remedes altérans. Le second est celui auquel on ajoute des purgatifs.

L'altérant est une infusion qui change les humeurs. Le purgatif les évacue.

L'apozeme se compose de simples cuits ou infusés ensemble. L'on met d'abord le bois, les racines, ensuite les écorces, & après les herbes ou feuilles, puis les fruits, & en dernier lieu les semences & les fleurs. L'infusion de ces simples se fait dans l'eau de fontaine ou de riviere; on ne regle pas la quantité de l'eau, mais on la laisse à la prudence de l'Apothicaire.

Les apozemes s'ordonnent ordinairement pour trois ou quatre doses, & à chacune on ajoûte deux gros de sucre ou de sirop, selon que la maladie l'exige.

Chaque dose doit être de quatre ou six onces. On la diminue de moitié pour les enfans.

L'usage des apozemes est de préparer les humeurs à la purgation, de les délayer, détremper & diviser pour les rendre plus fluides, & emporter les obstructions que leur épaississement auroit engendrées dans les petits vaisseaux.

Les apozemes doivent donc varier selon les indications que le Medecin a à remplir: ainsi il en est de tempérans & rafraîchisians, de calmans & adoucissans, d'incrassans & empâtans, d'apéritifs, de diurétiques, d'emménagogues, d'antipleurétiques. C'est ainsi que les Anciens ordonnoient des apozemes rafraîchissans pour la bile échauffée, acre, subtile & brûlée, qui causoit un désordre dans les maladies aiguës & dans les fievres putrides.

Apozeme tempérant. Prenez racines de chicorée, d'oseille & de buglose, de chacune une once; feuilles de chicorée, de laitue, de pourpier & de buglose, de chacune une poignée; raisins mondés, une once; orge mondé, une pincée; fleurs de violette & de nimphéa, de chacune une pincée: vous ferez d'abord bouillir les racines dans trois chopines d'eau réduites à pinte; & sur la fin vous ferez infuser les feuilles avec semences & les fleurs. Cet apozeme est des plus composés; il est cependant fort tempérant. Pour le rendre plus agréable, on ajoûtera sur chaque dose du sirop de nimphéa & de grenade, de chacune deux gros; du sel de prunelle, un gros.

Apozeme délayant & humectant. Prenez racines de chien - dent, de caprier, de fraisier & de petit - houx,

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