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Il paroît encore par les formules de Marculphe, dressées vers l'an 660, qu'on donnoit aux Evêques le nom d'apostoliques. La premiere trace qu'on trouve de cet usage, est une lettre de Clovis aux Prélats assemblés en concile à Orléans; elle commence par ces mots: Le roi Clovis aux SS. Evêques & très - dignes du Siége apostolique. Le roi Gontran nomme les Evêques assemblés au concile de Mâcon, des Pontifes apostoliques, apostolici Pontifices.
Dans les siecles suivans, les trois Patriarchats d'orient
étant tombés entre les mains des Sarrasins, le
titre d'apostolique fut réservé au seul Siége de Rome,
comme celui de Pape au souverain Pontife qui en est
évêque. Voyez
Ces deux Auteurs prétendent que Pélage si fameux par son hérésie, & qui étoit Anglois de naissance, ayant été témoin dans ses voyages en orient de la vie monastique, l'introduisit dans sa patrie, & qu'il fut abbé du monastere de Bangor, ayant sous sa conduite jusqu'à deux mille moines. Mais M. Cave dans son histoire littéraire, tom. I. pag. 291. quoiqu'il avoue que Pélage ait été moine, traite tout le reste de rêveries & de fables avancées sur l'autorité de quelques modernes, tels que Jean de Tinmouth, Nicolas Chanteloup, &c. écrivains sort peu respectables.
Bede dans son histoire d'Argleterre, liv. II. c. ij. fait mention de ce monastere de Bancor ou de Bangor, dans lequel on comptoit plus de 2000 moines: mais il ne dit rien du nom d'apostolique, qui paroît être entierement de l'invention de Bâle & d'Hospinien.
Bingham, de qui nous empruntons cet article, remarque qu'il y avoit en Irlande un monastere de Benchor, fondé vers l'an 520 par Congell, dont Saint Gal & S. Colomban furent disciples. Mais ou lui ou son traducteur se sont trompés, en prétendant que S. Colomban avoit fondé le monastere de Lizieux en Normandie: In Normaniâ Lexoviense monasterium. Il falloit dire: Luxoviense monasterium, le monastere de Luxeu ou de Luxeuil; & tout le monde sait que cette abbaye est située en Franche - Comté. Bingham, orig. ecclcsiast. lib. VII. c. ij. S. 13.
Les premiers apostoliques, autrement nommés
apotactites & apotactiques, s'éleverent d'entre les Encratites & les Cathares dans le troisieme siecle; ils
professoient l'abstinence du mariage, du vin, de la
chair, &c. V.
L'autre branche des apostoliques fut du XII siecle:
ils condamnoient aussi le mariage; mais ils permettoient
le concubinage; ne vouloient point admettre
l'usage du baptême, & imitoient en plusieurs choses
les Manichéens. S. Bernard écrivit contre la secte
des apostoliques, & parle contre eux au sermon 66.
sur les cantiques. Il paroît par Sanderus & Baronius
qu'ils nioient le purgatoire, l'invocation des Saints,
la priere pour les morts, & se disoient être le seul &
le vrai corps de l'Eglise; erreurs qui ont beaucoup
de rapport à celles des Albigeois qui parurent vers
le même tems. Voyez
De ce dernier genre est ce trait de M. Bossuet dans
son Oraison funebre de la duchesse d'Orléans:
Cicéron dans l'Oraison pour Milon, s'adresse aux citoyens illustres qui avoient répandu leur sang pour la patrie, & les intéresse à la défense d'un homme qui en avoit tué l'ennemi dans la personne de Clodius. Dans la même piece il apostrophe les tombeaux, les autels, les bois sacrés du mont Albain. Vos Albani tumuli atque luci, &c.
Enée dans un récit remarque, que si on avoit été attentif à un certain évenement, Troie n'auroit pas été prise.
Trojaque nunc stares, Priamique arx alta maneres. AEneid. II. L'apostrophe fait sentir toute la tendresse d'un bon citoyen pour sa patrie.
Celle que Démosthene adresse aux Grecs tués à la bataille de Marathon, est célebre; le cardinal du Perron a dit qu'elle fit autant d'honneur à cet Orateur, que s'il eût ressuscité ces guerriers. On regarde aussi comme un des plus beaux endroits de Cicéron, celle qu'il adresse à Tubéron dans l'Oraison pour Ligarius: Quid enim. Tubero, tuus ille districtus in acie Pharsalica gladius agebat? &c. Cette apostrophe est remarquable, & par la vivacité du discours, & par l'émotion qu'elle produisit dans l'ame de César.
Au reste il en est de l'apostrophe comme des autres figures. Pour plaire elle doit n'être pas prodiguée à tout propos. L'auditeur souffriroit impatiemment qu'on le perdît incessamment de vûe, pour ne s'adresser qu'à des êtres qu'il suppose toûjours moins intéressés que lui au discours de l'orateur.
Le mot apostrophe est Grec,
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