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Les Alogiens, hérétiques du deuxieme siecle, rejettoient l'Apocalypse, dont ils tournoient les révélations en ridicule, sur - tout celles des sept trompettes, des quatre Anges liés sur l'Euphrate, &c. S. Epiphane répondant à leurs invectives, observe que l'Apocalypse n'étant pas une simple histoire, mais une prophétie, il ne doit pas paroître étrange que ce livre soit écrit dans un style figuré, semblable à celui des Prophetes de l'ancien Testament.
La difficulté la plus spécieuse qu'ils opposassent à l'authenticité de l'Apocalypse, étoit fondée sur ce qu'on lit au ch. xj. v. 18. Ecrivez à l'ange de l'église de Thyatire. Or, ajoûtoient - ils, du tems de l'apôtre S. Jean il n'y avoit nulle église chrétienne à Thyatire. Le même S. Epiphane convient du fait, & répond que l'Apôtre parlant d'une chose future, c'est - à - dire de l'Eglise qui devoit être un jour établie à Thyatire, en parle comme d'une chose présente & accomplie, suivant l'usage des Prophetes. Quelques modernes ajoûtent, que du tems de S. Epiphane le catalogue des Evêques & les autres actes qui prouvoient qu'il y avoit eu une église à Thyatire dès le tems des Apôtres, étoient inconnus à ce Pere, & que son aveu ne favorise point les Alogiens. Enfin Grotius remarque qu'encore qu'il n'y eût aucune église de Payens convertis à Thyatire quand S. Jean écrivit son Apocalypse, il y en avoit néanmoins une de Juifs, semblable à celle qui s'étoit établie à Thessalonique avant que S. Paul y prêchât.
Il y a eu plusieurs Apocalypses supposées. S. Clément dans ses hypotyposes parle d'une Apocalypse de S. Pierre; & Sozomene ajoûte, qu'on la lisoit tous les ans vers Pâques dans les églises de la Palestine. Ce dernier parle encore d'une Apocalypse de S. Paul que les Moines estimoient autrefois, & que les Cophtes modernes se vantent de posséder. Eusebe fait aussi mention de l'Apocalypse d'Adam; S. Epiphane, de celle d'Abraham, supposée par les hérétiques Séthiens, & des révélations de Seth & de Narie femme de Noé, par les Gnostiques. Nicéphore parle d'une Apocalypse d'Esdras; Gratian & Cédrene d'une Apocalypse de Moyse; d'une autre attribuée à S. Thomas; d'une troisieme de S. Etienne; & S. Jérôme d'une quatrieme, dont on faisoit auteur le prophete Elie. Porphyre dans la vie de Plotin, cite les Apocalypses de Zoroastre, de Zostrein, de Nicothée, d'Allogenes, &c. livres dont on ne connoît plus que les titres, & qui vraissemblablement n'étoient que des recueils de fables. Sixt. senens. lib. II. & VII. Dupin, dissert. proelim. tom. III. & biblioth. des Aut. ecclésiast. (G)
Ce mot vient de
Ce mot est formé du Grec
Cet officier devint ensuite Chancelier de l'Empereur & garda les sceaux. Nous trouvons quelquefois
dans un Latin barbare Asecreta, Secrétaire, pour
Apocrisiarius. Zozime le définit un Secrétaire des affaires
étrangeres. C'est ce que Vopiscus, dans la vie
d'Aurélien, appelle Nota>ius secretorum. Voyez
Les Patriarches donnerent ensuite ce nom aux Diacres qu'ils députoient pour les intérêts de leurs églises, & aux Ecclésiastiques qui étoient envoyés de
Rome pour traiter des affaires du saint Siége: car outre
les Soûdiacres & les défenseurs que les Papes envoyoient
de tems en tems dans les provinces pour y
exécuter leurs ordres, ils avoient quelquefois un
Nonce ordinaire résident à la Cour Impériale, que
les Grecs appelloient Apocrisiaire, & les Latins Responsalis; parce que son emploi n'étoit autre que d'exposer
au Prince les intentions du Pape, & au Pape
les volontés de l'Empereur, & les réponses réciproques
de l'un & de l'autre sur ce qu'il avoit à négocier: de sorte que ces Apocrisiaires étoient, à proprement
parler, ce que sont les Ambassadeurs ordinaires
des Souverains & les Nonces du Pape auprès
des Princes. Saint Grégoire le grand avoit exercé cet
emploi avant que d'être Pape, & plusieurs autres
l'ont aussi exercé avant leur ponti>icat. Les Apocrisiaires n'avoient aucune jurisdiction à Constantinople,
(non plus que les Nonces n'en ont point en France)
si ce n'étoit qu'ils fussent aussi délégués du Pape pour
le jugement de quelques causes d'importance. Quoiqu'ils fussent Nonces du Pape, ils cédoient néanmoins
aux Evêques, comme il parut au concile de Constantinople en 536, où Pélage, Apocrisiaire du pape Agapet, & le premier de ses Nonces apostoliques qu'on
trouve dans l'histoire, souscrivit après les Evêques.
Ces Apocrisiaires étoient toûjours des Diacres, & jamais
des Evêques; car ceux - ci n'étoient employés
qu'aux Ambassades extraordinaires, ou aux légations.
Nous avons remarqué que les Patriarches en
Orient avoient leur Apocrisiaire. Ainsi dans le synode
tenu à Constantinople l'an 439, Dioscore, Apocrisiaire de l'église d'Alexandrie, soûtint la primatie de
son Prélat contre celui d'Antioche. On trouve aussi
des exemples d'Apocrisiaires que les Papes ont envoyés
aux Patriarches d'Orient. On a encore donné le nom
d'Apocrisiaire aux Chanceliers, que l'on appelloit
aussi Référendaires. Ainsi Saint Oüen est appellé Apocrisiaire du Roi; & Aimoin dit, qu'il étoit Référendaire.
Voyez
Bingham dans ses Antiquités ecclésiastiques, observe
que la fonction d'Apocrisiaire des Papes peut
avoir commencé vers le tems de Constantin, ou peu
après la conversion des Empereurs, qui dut nécessairement
établir des correspondances entre eux & les
souverains Pontifes: mais on n'en voit guere le nom
que vers le regne de Justinien, qui en fait mention
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