ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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cesseur; alors on se réjoüissoit, comme si le prince fût ressuscité, & la fête duroit sept jours.

Cambise, roi de perse, à son retour d'Ethiopie, trouvant le peuple Egyptien occupé à célébrer l'apparition d'Apis, & croyant qu'on se réjoüissoit du mauvais succès de son expédition, fit amener le prétendu dieu, qu'il frappa d'un coup d'épée dont il mourut: les prêtres furent fustigés; & les soldats eurent ordre de massacrer tous ceux qui célébreroient la fête.

Les Egyptiens consultoient Apis comme un oracle; s'il prenoit ce qu'on lui présentoit à manger, c'étoit un bon augure; son refus au contraire étoit un fâcheux présage. Pline, cet auteur si plein de sagesse & d'esprit, observe qu'Apis ne voulut pas manger ce que Germanicus lui offrit, & que ce prince mourut bien - tôt après; comme s'il eût imaginé quelque rapport réel entre ces deux évenemens. Il en étoit dè même des deux loges qu'on lui avoit bâties: son séjour dans l'une annonçoit le bonheur à l'Egypte; & son séjour dans l'autre lui étoit un signe de malheur. Ceux qui le venoient consulter approchoient la bouche de son oreille, & mettoient les mains sur les leurs, qu'ils tenoient bouchées jusqu'à ce qu'ils fussent sortis de l'enceinte du temple. Arrivés là, ils prenoient pour la réponse du dieu la premiere chose qu'ils entendoient.

APLAIGNER

APLAIGNER, est, dans les Manufactures de Draperies, synonyme à lainer, ou parer. V. Lainer.

APLAIGNEUR

APLAIGNEUR, s. m. ouvrier occupé, dans les Manufactures de draps ou autres étoffes en laine, à en tirer le poil au sortir des mains du Tisserand. Voyez Laineur.

APLANIR

APLANIR. Voyez Régaler.

APLESTER, ou APLESTRER

APLESTER, ou APLESTRER, c'est déplier & étendre les voiles, appareiller, les mettre en état de recevoir le vent lorsqu'on est prêt de partir. (Z)

APLIQUE

APLIQUE, s. f. chez les Metteurs - en - oeuvre, c'est une plaque d'or ou d'argent en plein, dans laquelle on a fait plusieurs trous, autour de chacun desquels on sonde une sertissure qui se rabat sur les pierres, pour les retenir dans ces trous. Voyez Sertissure.

A - PLOMB, sorte de terme qui sert à désigner la situation verticale & perpendiculaire à l'borison. (V. Horison & Vertical.) Un fil à plomb qu'on laisse pendre librement, se met toûjours dans une situation verticale. C'est de - là qu'est venu cette dénomination. (O)

A - plomb, se dit dans l'Ecriture d'un caractere mâle dont les pleins sont bien remplis, ayant été formés par une plume qui les a frappés également sur la ligne perpendiculaire, & leur a donné toute la plénitude & tout le produit que comportoit sa situation.

APLOME

* APLOME, s. f. (Lith.) c'est ainsi qu'on appelle une nappe dont on couvre l'autel dans l'Eglise Greque.

APLUSTRE

* APLUSTRE, s. m. (Hist. anc.) nom que les anciens donnoient à un ornement qu'on mettoit au plus haut des poupes. Eustathe, interprete d'Homere, dit qu'il étoit fait de planches larges & bien travaillées; & le Pere Montfaucon donne pour exemple d'aplustre, cet instrument de bois que porte sur son épaule un Triton qui joue du cor, & qui orne le milieu de la troisieme poupe, qu'on voit tom. IV. page 212. Pl. CXXXIII. On voit un autre aplustre, même tome Pl. suivante; celui - ci ne ressemble guere au précédent: d'ailleurs le premier aplustre, celui de la Pl. CXXXIII. n'occupe pas la partie la plus élevée de la poupe. Il y a d'habiles gens qui ont crû que l'aplustre étoit la flame du vaisseau, ce qui sert à connoître la direction du vent. Je ne sai, dit le P. Montfaucon, si jamais ce mot a été employé dans le dernier sens: mais je suis sûr que plusieurs Auteurs anciens l'ont pris dans le premier sens.

APOBATERION

APOBATERION, (Littérat.) A'W=OBATERON, mot purement Grec, & qui signifie un discours d'adieu.

Les Anciens par ce terme entendoient tout poëme, compliment, ou discours qu'un personnage prêt à quitter sa patrie ou un pays étranger, adressoit à ses parens, amis ou autres qui lui avoient fait bon accueil. Tel est l'adieu qu'Enée fait à Hélenus & à Andromaque dans le troisieme livre de l'Enéide.

Au contraire, le premier discours qu'on tenoit en entrant dans un pays ou au retour d'un voyage, se nommoit épibatérion. Voyez Epibatérion. (G)

APOBOMIES

* APOBOMIES, (Myth.) de A'PO\, dessous, & de BOMO\, autel; fêtes chez les Grecs, où l'on ne sacrifioit point sur l'autel, mais à plate - terre & sur le pavé.

APOCALYPSE

APOCALYPSE, s. m. (Théol.) du Grec A'W=OXA\<-> LUYI, révélation; c'est le nom du dernier livre canonique de l'Ecriture. Voyez Canon & Bible.

Il contient en vingt - deux chapitres une prophétie touchant l'état de l'Eglise, depuis l'Ascension de Jesus - Christ au ciel jusqu'au dernier jugement: & c'est comme la conclusion de toutes les saintes Ecritures, afin que les fideles reconnoissant la conformité des révélations de la nouvelle alliance avec les prédictions de l'ancienne, soient plus confirmés dans l'attente du dernier avenement de Jesus - Christ. Ces révélations furent faites à l'apôtre S. Jean durant son exil dans l'île de Pathmos, pendant la persécution de Domitien. Voyez Révelation.

L'enchaînement d'idées sublimes & prophétiques qui composent l'Apocalypse, a toûjours été un labyrinthe pour les plus grands génies, & un écueil pour la plûpart des Commentateurs. On sait par quelles rêveries ont prétendu l'expliquer Drabienis, Joseph Mede, le ministre Jurieu, le grand Newton lui - même. Les secrets qu'elle renferme, & l'explication frivole que tant d'Auteurs ont tenté d'en donner, sont bien propres à humilier l'esprit humain.

On a long - tems disputé dans les premiers siecles de l'Eglise sur l'authenticité & la canonicité de ce livre: mais ces deux points sont aujourd'hui pleinement éclaircis. Quant à son authenticité, quelques Anciens la nioient: Cérinthe, disoient - ils, avoit donné à l'Apocalypse le nom de S. Jean, pour donner du poids à ses rêveries, & pour établir le regne de Jesus - Christ pendant mille ans sur la terre après le jugement. Voyez Millenaires. S. Denys d'Alexandrie, cité par Eusebe, l'attribue à un personnage nommé Jean, différent de l'Evangéliste. Il est vrai que les plus anciennes copies Greques, tant manuscrites qu'imprimées de l'Apocalypse, portent en tête le nom de Jean le divin. Mais on sait que les Peres Grecs donnent par excellence ce surnom à l'apôtre S. Jean pour le distinguer des autres Evangélistes, & parce qu'il avoit traité spécialement de la divinité du Verbe. A cette raison l'on ajoûte, 1°. que dans l'Apocalypse S. Jean est nommément designé par ces termes: à Jean qui a publié la parole de Dieu, & qui a rendu témoignage de tout ce qu'il a vû de Jesus - Christ; caracteres qui ne conviennent qu'à l'Apôtre. 2°. Ce livre est adressé aux sept Eglises d'Asie, dont S. Jean avoit le gouvernement. 3°. Il est écrit de l'île de Pathmos, où S. Irenée, Eusebe & tous les Anciens conviennent que l'apôtre S. Jean fut relégue en 95, & d'où il revint en 98: époque qui fixe encore le tems où l'ouvrage fut composé. 4°. Enfin plusieurs Auteurs voisins des tems apostoliques, tels que Saint Justin, S. Irenée, Origene, Victorin, & après eux une foule de Peres & d'Auteurs ecclésiastiques, l'attribuent à S. Jean l'Evangéliste. V. Authenticité & Authentique.

Quant à sa canonicité, elle n'a pas été moins contestée. S. Jérôme rapporte que dans l'Eglise Greque,

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