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Lorsqu'on fait geler de l'eau dans un bassin avec un mêlange de neige & de sel auprès du feu, l'on prétend que ce feu est l'occasion du degré de froid capable de congeler l'eau: mais il n'est nullement besoin d'une antipéristase pour trouver la raison de cette expérience; puisque M. Boyle en a fait un essai qui a parfaitement réussi dans un endroit qui étoit sans feu, & où même, selon toute apparence, il ne s'en étoit jamais allumé.
Autre argument des partisans de l'antipéristase: la
grêle ne s'engendre qu'en été; la plus basse région
de l'air est, suivant les écoles, le lieu où elle se forme: le froid qui regne dans cette région congele ces
gouttes de pluie qui tombent, ce froid étant fort
considérable à cause de la chaleur qui regne alors
dans l'air voisin de la terre. Voyez à l'article
La fumée des eaux qui se tirent des lieux profonds
en tems de gelée, ne prouve point qu'elles soient
plus chaudes alors que dans la saison où elles ne fument
point; cet effet provient, non de la plus grande
chaleur de l'eau, mais du plus grand froid qui regne
dans l'air. C'est ainsi que l'haleine d'un homme en
hyver devient très - visible; l'air froid qui l'entoure
condense tout d'un coup les vapeurs qui sortent des
poumons, & qui dans un tems plus chaud se répandent
incontinent dans l'air en particules imperceptibles.
Voyez les articles
Ovid. Trist. Lib. I. v. vers. 13. & au Lib. III. éleg. xiij. au dernier vers il dit, Pontus Euxini falso nomine dictus. Cependant Sanctius & plusieurs autres Grammairiens modernes ne veulent pas mettre l'anti - phrase au rang des figures, & rapportent ou à l'ironie ou à l'euphémisme, tous les exemples qu'on en donne. Il y a en effet je ne sai quoi d'opposé à l'ordre naturel, de nommer une chose par son contraire, d'appeller lumineux un objet parce qu'il est obscur.
La superstition des Anciens leur faisoit éviter jusqu'à la simple prononciation des noms qui réveillent des idées tristes, ou des images funestes; ils donnoient alors à ces objets des noms flatteurs, comme pour se les rendre favorables, & pour se faire un
Quant à ce que dit Sanctius, que le terme d'antiphrase suppose une phrase entiere, & ne sauroit être appliqué à un mot seul; il est fort ordinaire de donner à un mot, ou par extension ou par restriction, une signification plus ou moins étendue que celle qu'il semble qu'il devroit avoir selon son étymologie. On en a un bel exemple dans la dénomination des cas des noms; car l'accusatif ne sert pas seulement pour accuser, ni le datif pour donner, ni l'ablatif pour ôter. (F)
Ce mot vient du Grec. Il est composé de
Les antipodes souffrent à peu près le même degré
de chaud & de froid; ils ont les jours & les nuits
également longs, mais en des tems opposés. Il
est midi pour les uns, quand il est minuit pour les
autres; & lorsque ceux - ci ont le jour le plus long,
les autres ont le jour le plus court. Voyez
Nous disons que les antipodes souffrent à peu près, & non exactement, le même degré de chaud & de froid. Car 1°. il y a bien des circonstances particulieres qui peuvent modifier l'action de la chaleur solaire, & qui font souvent que des peuples situés sous le même climat ne joüissent pourtant pas de la même température. Ces circonstances sont en général la position des montagnes, le voisinage ou l'éloignement de la mer, les vents, &c. 2°. Le soleil n'est pas durant toute l'année à la même distance de la terre; il en est sensiblement plus éloigné au mois de Juin qu'au mois de Janvier; d'où il s'ensuit que, toutes choses d'ailleurs égales, notre été en France doit être moins chaud que celui de nos antipodes, & notre hyver moins froid. Aussi trouve - t - on de la glace dans les mers de l'hémisphere méridional à une distance beaucoup moindre de l'équateur, que dans l'hémisphere septentrional.
L'horison d'un lieu étant éloigné du zénith de ce
lieu de 90 degrés, il s'ensuit que les antipodes ont le
même horison. Voyez
Il s'ensuit encore que, quand le soleil se leve pour
les uns, il se couche pour les autres. Voyez
Platon passe pour avoir imaginé le premier la possibilité
des antipodes, & pour être l'inventeur de ce
nom. Comme ce Philosophe concevoit la terre sphérique,
il n'avoit plus qu'un pas à faire pour conclure
l'existence des antipodes. Voyez
La plûpart des anciens ont traité cette opinion
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