Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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Il se dit aussi d'une Sorte de monnaie d'argent
à l'usage de divers pays.

COURONNEMENT. n. m. Action de couronner.
Il se dit plus particulièrement de la
Cérémonie dans laquelle on couronne solennellement
un souverain.

Il se dit, par extension, de Ce qui termine
un édifice ou une portion d'édifice dans sa
partie supérieure. La corniche est le couronnement
des ordres d'architecture.

Le couronnement d'un vaisseau, d'un navire,
La partie du vaisseau, du navire qui est au-
dessus de la poupe.

Il désigne encore figurément l'Accomplissement,
la perfection de quelque chose. Cette
noble action fut le couronnement de toutes les
autres. Pour couronnement d'une si belle vie.
C'est le couronnement de l'oeuvre.

COURONNER. v. tr. Ceindre d'une couronne.
Couronner de fleurs, de laurier, de
myrte.
JÉSUS-CHRIST fut couronné d'épines.
Couronner d'une couronne d'or, d'une couronne
d'argent.

Il signifie spécialement Ceindre solennellement
d'une couronne la tête d'un souverain.
Couronner un pape, un roi, un prince.

Il signifie figurément Transmettre ou conférer
le titre de roi, de souverain. Ce monarque,
avant de mourir, fit couronner son fils.

Tête couronnée se dit encore d'un Empereur
ou d'un Roi.

Il signifie encore simplement Récompenser
en décernant une couronne ou un prix. Couronner
le vainqueur. Couronner un élève.
Par
extension, Couronner un ouvrage. Les livres
que l'Académie a couronnés.
Fig., Couronner
la vertu. Dieu couronne les martyrs, les saints.
N'est-ce pas couronner le crime que d'élever
un tel homme à cette dignité?

Il se dit quelquefois en parlant de Choses sur
lesquelles on place des couronnes. Les anciens
couronnaient la poupe de leurs vaisseaux en
signe d'allégresse.

Il se dit aussi quelquefois, dans le style
soutenu, de Ce qui orne ou entoure la tête en
manière de couronne. De simples fleurs couronnaient
cette tête charmante. Un front couronné
de cheveux blancs.

Il se dit, par extension, des Choses qui en
surmontent d'autres, qui en occupent la partie
supérieure. Un entablement couronne l'édifice.
Fig. et poétiq., Déjà les forêts se couronnent
de feuillage. Les arbres de nos vergers se couronnaient
de fleurs.

En termes de Guerre, Des batteries redoutables
couronnaient la hauteur, toutes les hauteurs.
Couronner une position, une hauteur,
les glacis. Ouvrage couronné,
Ouvrage avancé
vers la campagne, fait en forme de couronne,
pour défendre les approches d'une place. On
l'appelle aussi Ouvrage à couronne, ou même
par ellipse Couronne.

Il signifie au figuré Apporter la dernière
perfection, mettre le dernier ornement à quelque
chose. Il a couronné sa vie par une mort
généreuse. Le succès a couronné son entreprise.

Prov., La fin couronne l'oeuvre, Ce n'est pas
assez de bien commencer, il faut bien finir.

Couronner les voeux de quelqu'un, Réaliser
pleinement les désirs de quelqu'un.

Il se dit aussi figurément pour Environner,
ceindre. Plusieurs coteaux couronnent cette ville.

SE COURONNER signifie Se blesser aux genoux
en tombant, en parlant d'un Cheval. On
dit par extension Couronner un cheval, Le faire
se blesser au genou. Il a couronné son cheval.
Un cheval couronné.

COURRE. v. tr. T. de Chasse. Forme ancienne
de COURIR. Courre le cerf, le lièvre, etc.,
et absolument Chasse à courre.

Laisser courre les chiens, ou simplement
Laisser courre, Découpler les chiens, afin qu'ils
courent après la bête.

Laisser-courre se dit, comme nom, du Lieu
où l'on découple les chiens. Quand ils furent
au laisser-courre. On le dit aussi de l'Air que
le cor fait entendre quand on découple les
chiens. Sonner le laisser-courre.

COURRIER. n. m. Il se disait autrefois de
Celui qui courait la poste en avant des voitures
pour préparer les relais. Il se disait aussi
de Celui qui portait des dépêches. Courrier
de cabinet,
Celui qui portait les dépêches diplomatiques.

Il désigne aujourd'hui le Véhicule qui sert
à transporter des lettres, des journaux, etc.,
pour le service postal ou le Transport lui-
même de ces lettres, de ces journaux, par
voie de terre, voie de fer ou voie aérienne.
L'arrivée du courrier. Le courrier n'est pas
encore arrivé. Les heures du courrier sont
changées. Mettre une lettre à la poste pour le
courrier de cinq heures. Répondez-moi courrier
par courrier. Manquer le courrier.

Il se dit aussi de la Totalité des lettres qu'on
écrit pour les envoyer par le service postal ou
qu'on reçoit par ce service. Faire, adresser
son courrier. Lire, dépouiller son courrier.

Il s'emploie quelquefois comme Titre de
certains journaux. Le Courrier de l'Yonne,
de la Vendée, etc.

Il se dit aussi quelquefois de Certains
articles de journaux, qui paraissent régulièrement
et qui sont destinés à mettre au courant
des théâtres, des sports, de la mode, du mouvement
de la Bourse, etc. Le courrier des
théâtres, des sports. Courrier de la mode. Courrier
de la Bourse.

COURRIÉRISTE. n. m. Celui qui, dans un
journal, centralise les nouvelles littéraires
théâtrales, mondaines, politiques, etc.

COURROIE. n. f. Pièce de cuir ou d'étoffe,
coupée en long, étroite, qui sert à lier, à attacher
quelque chose. Attacher avec des courroies.
Mettre, attacher des courroies. Les courroies
d'une cuirasse, d'une malle, d'un harnais.
Nouer, dénouer les courroies. Serrer, lâcher la
courroie. Les courroies d'un dossier.

En termes d'Arts, Courroies de transmission,
Courroies qui sont enroulées sur des
poulies pour transmettre le mouvement.
Courroie sans fin, Bande de cuir dont les
bouts se rejoignent.

Fig. et fam., Allonger la courroie. Voyez
ALLONGER.

COURROUCER. v. tr. Mettre en courroux.
Cette conduite courrouça son père contre lui.
Dieu se courrouce contre les méchants.
Il est
surtout en usage dans le style soutenu. Fig.,
Quand la mer se courrouce, est courroucée.
Ses flots courroucés.

COURROUX. n. m. Irritation véhémente.
Il ne s'emploie guère qu'en poésie et dans le
style soutenu. Le courroux de Dieu. Le courroux
du Ciel. Être, entrer, se mettre en courroux.
Fuir le courroux de quelqu'un. Qui pourrait
soutenir son courroux?
Fig., Le courroux
de la mer, des flots. Les flots en courroux.

COURS. n. m. Flux, mouvement de quelque
chose de liquide.

Il se dit particulièrement de l'Eau des
fleuves, des rivières et des ruisseaux. Cours
rapide. Cours lent. Cours impétueux. Arrêter,
empêcher, retarder, détourner le cours d'un
fleuve, d'un ruisseau. Descendre, remonter le
cours d'un fleuve. Son cours est insensible.
Donner cours à l'eau.

Il se dit aussi de l'Étendue que parcourt
en longueur un fleuve, une rivière, un ruisseau,
etc. Cette rivière est navigable dans la plus
grande partie de son cours. Le cours de ce fleuve
est long de plus de quatre cents lieues.

Il se dit aussi, par extension, des Rivières
et des fleuves eux-mêmes. Les grands cours
d'eau qui traversent l'Amérique du Nord. Les
pluies continuelles ont fait déborder tous les
cours d'eau.

Fig., Donner un libre cours à ses larmes,
Les laisser couler, ne plus faire d'effort pour
les retenir. Donner un libre cours à ses transports,
à sa fureur, à sa couleur, etc.,
S'y abandonner,
ne plus les contenir.

Il se dit encore du Mouvement réel ou apparent
du soleil et des autres astres. Le cours
du soleil, de la lune. Le cours des astres.
L'astronomie traite du cours des astres. Le cours
apparent du soleil est d'orient en occident.

Il se dit figurément de la Direction, de la
marche que prennent certaines choses, ou
qu'on leur donne. Nous verrons quel cours
prendra cette affaire. Arrêter, retarder le cours
d'une entreprise, d'un procès. Suspendre le
cours de la justice. Ses idées prirent un nouveau
cours. Tout a repris son cours habituel. Le
cours des saisons. Le cours des événements.

Il signifie également Durée. Pendant le
cours des dix années qui viennent de s'écouler.
Pendant le cours de la journée. La mort interrompit
le cours d'une si belle vie. Le cours de
ses années. Pendant tout le cours de son règne.
Dans le cours de sa maladie. Au cours de son
exposé.

En termes de Marine, Voyage au long cours,
Grand voyage sur mer, longue traversée, par
opposition à Cabotage. Capitaine au long cours,
Capitaine marchand qui fait des voyages de
long cours.

Il signifie encore Suite, enchaînement. Poursuivre
le cours de ses victoires. Terminer le
cours de ses études. Ouvrage en cours de publication.

En termes d'Architecture, Cours d'assise,
Rang continu de pierres de même hauteur,
posées de niveau dans toute la longueur d'un
mur.

Il se dit particulièrement d'une Suite de
leçons sur une matière quelconque. Cours de
chimie, de physique, d'anatomie, de chirurgie,
de philosophie, d'histoire, etc. Ouvrir un cours.
Professer un cours. Cours public. Cours privés.
L'ouverture d'un cours. Suivre les cours du
Collège de France.

Il se dit également des Traités qui renferment
une suite de leçons sur quelque science.
Ce professeur a publié un cours de philosophie.
Il a fait imprimer son cours. Cours complet.
Cours abrégé.

Il se dit pareillement de l'Étude de quelques
sciences, qui exigent que l'on suive un ou
plusieurs cours. Faire son cours de droit, de
médecine. Le cours de droit dure trois ans. Ce
jeune homme a fini ses cours.

Il se dit encore pour Vogue, crédit. Cette
mode a eu cours pendant quelque temps.
Donner cours à une opinion, à un bruit.

Il se dit dans un sens analogue, en parlant
de la Monnaie. Monnaie de cours. Cette monnaie
a cours, n'a plus de cours. La somme a été
payée en pièces d'or et d'argent, le tout bon et
ayant cours. Donner cours à la monnaie étrangère.

Fig., Cette locution, ce mot, etc., n'a cours
que parmi le peuple, qu'en province,
Ils ne sont
d'usage que parmi le peuple, qu'en province.

En termes de Commerce et de Finance, il
se dit du Prix auquel sont négociées, sur certaines
places, à certains jours, des marchandises
ou des valeurs. Acheter des marchandises,
des effets au cours du marché, au cours du
jour,
ou absolument au cours. Le cours du
change, de la rente, des effets publics.

Cours de la Bourse, Relevé officiel des prix
auxquels ont été faites les opérations de Bourse
d'une journée, le prix le plus haut, le plus bas
et le prix moyen.

Cours forcé, Mesure par laquelle un gouvernement
oblige à prendre comme espèces
réelles les valeurs en papier qu'il émet ou fait
émettre par des banques privilégiées.

Il désigne encore une Promenade publique,
située dans la ville ou à proximité, ordinairement
plantée d'arbres, et qui s'étend plus en
longueur qu'en largeur. Le Cours la Reine. Ils
se sont rencontrés sur le cours. Il y avait
beaucoup de monde sur le cours

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