RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 1:458
Ce mot est formé du Grec
Toutes les religions ont admis l'existence des anges, quoique la raison naturelle ne la démontre pas.
Les Juifs l'admettoient, fondés sur la révélation, si
l'on en excepte les Sadducéens: cependant tous ceux
de cette secte ne l'ont pas niée, témoin les Samaritains & les Caraïtes, comme il paroît par Buzard,
auteur d'une version Arabe du Pentateuque, & par
le commentaire d'Aaron, Juif Caraïte, sur le même
Livre, ouvrages qui se trouvent dans les manuscrits
de la Bibliotheque du Roi. Voyez
Les Chrétiens ont embrassé la même doctrine: mais les anciens Peres ont été partagés sur la nature des anges; les uns, tels que Tertullien, Origene, Clement d'Alexandrie, &c. leur ayant donné des corps, quoique très - subtils; & les autres, comme saint Basile, saint Athanase, saint Cyrille, saint Grégoire de Nysse, saint Chrysostome, &c. les ayant regardés comme des êtres purement spirituels. C'est le sentiment de toute l'Eglise.
Les Auteurs ecclésiastiques divisent les anges en
trois hiérarchies, & chaque hiérarchie en trois ordres.
La premiere hiérarchie est des séraphins, des chérubins & des thrones. La seconde comprend les dominations, les vertus, les puissances; & la derniere est
composée des principautés, des archanges & des anges. Voyez
Ange s'entend donc particulierement d'un esprit du neuvieme & dernier ordre du choeur céleste, & est devenu un nom commun à tous ces esprits bienheureux. Les Chrétiens croyent que tous les anges ayant été créés saints & parfaits, plusieurs sont déchûs de cet état par leur orgueil; qu'ils ont été précipités dans l'enfer & condamnés à des peines éternelles, pendant que les autres ont été confirmés en grace, & qu'ils sont bienheureux pour toûjours: on nomme ceux - ci les bons anges, ou simplement les anges; & l'on sait que Dieu a donné à chacun de, nous un ange gardien. Les autres sont appellés les mauvais anges, ou les diables & les démons; chez les Juifs on les nommoit satans ou ennemis, parce qu'ils tentent les hommes, & les poussent au mal.
Les Théologiens ont agité différentes questions plus curieuses qu'utiles sur le nombre, l'ordre, les facultés & la nature des anges, qui ne peuvent être décidées ni par l'Ecriture ni par la Tradition.
Dans l'Apocalypse le titre d'ange est donné aux Pasteurs de plusieurs églises; ainsi l'évêque d'Ephese y est appellé l'ange de l'église d'Ephese; l'évêque de Smyrne, l'ange de l'église de Smyrne, &c. M. du Cange remarque qu'on a aussi donné autrefois le nom d'ange à quelques Papes & à quelques Evêques à cause de leur éminente sainteté.
Les Philosophes payens, & entre autres les Platoniciens & les Poëtes, ont admis des natures spirituelles
mitoyennes entre Dieu & l'homme, qui
avoient part au gouvernement du monde. Ils les appelloient
démons ou génies, & en admettoient de
bons & de mauvais. Saint Cyprien en parle au long
dans son Traité de la Vanité des idoles, & quelques
Ecrivains chrétiens, d'après Lactance, Instit. lib. I.
ch. xv. alleguent les énergumenes & les opérations
de la magie comme autant de preuves de leur existence.
Saint Thomas l'appuie sur d'autres considérations,
qu'on peut voir dans son ouvrage contra gentes,
Lib. II. ch. xlvj. Voyez
L'Alcoran fait souvent mention des bons & des
mauvais anges, que les Musulmans divisent en différentes
classes, & auxquels ils attribuent divers emplois,
tant au ciel que sur la terre. Ils attribuent particulierement
un très - grand pouvoir à l'ange Gabriel,
comme de descendre du plus haut des cieux en une
heure, de fendre & de renverser une montagne du
coup d'une seule plume de son aile. Ils disent que
l'ange Asrael est préposé à saisir les ames de ceux
qui meurent. Ils en représentent un autre qu'ils nomment
Etraphill, se tenant toûjours debout avec une
trompette qu'il embouche pour annoncer le jour du
jugement. Ils débitent encore bien d'autres rêveries
sur ceux qu'ils appellent Munkir & Nekir. V.
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.