ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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des Juifs sur les Gentils, en matiere d'Arts & de Sciences: c'est - là probablement ce qui a donné lieu à la
fiction des deux colonnes élevées par les enfans de
Seth. Quelle apparence qu'un pareil monument ait
pû subsister après les ravages que fit le déluge? &
puis on ne conçoit pas pourquoi Moyse, qui a parlé
des Arts qui furent trouvés par les enfans de Caïn,
comme la Musique, la Métallurgie, l'art de travailler
le fer & l'airain, &c. ne dit rien des grandes connoissances
que Seth avoit acquises dans l'Astronomie, de l'écriture dont il passe pour être inventeur,
des noms qu'il donna aux astres, du partage qu'il fit
de l'année en mois & en semaines.
Il ne faut pas s'imaginer que Jubal & Tubalcaïn
ayent été de grands Philosophes: l'un pour avoir inventé
la Musique; & l'autre pour avoir cu le secret
de travailler le fer & l'airain: peut - être ces deux
hommes ne firent - ils que perfectionner ce qu'on avoit
trouvé avant eux. Mais je veux qu'ils ayent été inventeurs
de ces arts, qu'en peut - on conclurre pour
la Philosophie? Ne sait - on pas que c'est au hasard que
nous devons la plûpart des arts utiles à la société? Ce
que fait la Philosophie, c'est de raisonner sur le génic
qu'elle y remarque, après qu'ils ont été découverts.
Il est heureux pour nous que le hasard ait prévenu nos
besoins, & qu'il n'ait presque rien laissé à faire à la
Philosophie. On ne rencontre pas plus de Philosophie
dans la branche de Seth, que dans celle de Caïn; on
y voit des hommes à la vérité qui conservent la connoissance
du vrai Dicu, & le dépôt des traditions
primitives, qui s'occupent de choses sérieuses & solides,
comme de l'agriculture & de la garde des troupeaux: mais on n'y voit point de Philosophes. C'est
donc inutilement qu'on cherche l'origine & les commencemens
de la Philosophie dans les tems qui ont
précédé le déluge. Voyez Philosophie.
ANTEDONE
* ANTEDONE, (Géogr mod.) petite ville de
Grece, dans l'Achaïe ou la Livadie, entre Négrepont & Talandi, sur la côte du golphe.
ANTENALE
* ANTENALE, s. s. (Hist. nat.) oiseau de mer,
qu'on trouve vers le cap de Bonne - Eperance. Il a sur
les plumes un duvet très - fin; Vicquefort dit qu'on se
sert de ce duvet contre l'indigestion & les foiblesses
d'estomac.
ANTENNE
ANTENNE, antenna, s. f. (Hist. na.) Plusieurs
insectes ont sur la tête des especes de cornes auxquelles
on a donné ce nom. Les antennes sont mobiles sur
leur base, & se plient en différens sens au moyen de
plusieurs articulations. Elles sont différentes les unes
des autres par la forme, la consistance, la longueur,
la grosseur, &c. Il y a de la différence entre les antennes d'un papillon de nuit, & celles d'un papillon
de jour. Les antennes du hanneton ne ressemblent pas
à celles du capricorne, &c. Ces différences ont fourni
des caracteres pour distinguer plusieurs genres d'insectes.
Voyez Insecte. (I)
Antenne
Antenne, s. f. (Marine.) mot des Levantins,
pour signifier une vergue. Voyez Vergue. (Z)
ANTÉPÉNULTIEME
ANTÉPÉNULTIEME, (Gramm.) ce mot se prend
substantivement; on sousentend syllabe. Un mot qui
est composé de plusieurs syllabes a une derniere syllabe,
une pénultieme, pene ultima, c'est - à - dire, presque
la derniere, & une antépénultieme; ensorte que
comme la pénultiéme précede la derniere, l'antépénultieme précede la pénultieme, ante pene ultimam. Ainsi
dans amaveram, ram est la derniere, ve la pénultieme,
& ma l'antépénultieme.
En grec, on met l'accent aigu sur la derniere syllabe,
*QEO>, Dieu: sur la pénultieme LO>GO>, discours; &
sur l'antépénultieme A>G>RWPO>, homme: on ne met jamais
d'accent avant l'antépénultieme.
En latin, lorsqu'on marque les accens pour régler
la prononciation du lecteur, si la pénultieme syllabe
d'un mot doit être prononcée breve, on met l'ac<cb->
cent aigu sur l'antépénultieme, quoique cette antépénultieme soit breve. Dominus. (F)
ANTEPREDICAMENS
ANTEPREDICAMENS, s. m. plur. on appelle
ainsi, en Logique, certaines questions préliminaires
qui éclaircissent & facilitent la doctrine des prédicamens
& des catégories. Ces questions concement l'univocité,
l'équivocité des termes, &c. On les appelle
antéprédicamens, parce - qu'Aristote les a placés
avant les prédicamens, pour pouvoir traiter la matiere
des prédicamens sans aucune interruption. (X)
ANTEQUERA
* ANTEQUERA, (Géog. mod.) ville d'Espagne,
au royaume de Grenade, partagée en haute & basse
ville. Long. 13. 40. lat. 36. 52.
ANTEQUERA
* ANTEQUERA, (Géog. mod.) ville de la nouvelle
Espagne, en Amérique, province de Guaxaca.
ANTER ou ENTER un pilot
ANTER ou ENTER un pilot, sur les rivieres, c'est
le joindre bout à bout avec un autre qui est trop
court. Voyez Pilot.
ANTÉRIEUR
ANTÉRIEUR, adj. en Anatomie, se dit de toutes
les parties qui sont tournées vers le plan vertical
que l'on conçoit passer sur la face, sur la poitrine, le
bas - ventre, &c. & perpendiculaire au plan qui divise
le corps en deux parties égales & symmétriques. (L)
Anterieur
Anterieur, en style de Palais, se dit en quelques
occasions pour plus ancien. Ainsi l'on dit d'un acte,
qu'il est anterieur en date à un autre; d'un créancier,
qu'il est antérieur en hypoteque à un autre créancier.
(H)
ANTÉRIEUREMENT
ANTÉRIEUREMENT, adv. ANTÉRIORITÉ,
s. f. termes de Palais, que l'explication du mot ci - dessus fait assez comprendre. Voyez Antérieur.
ANTEROS, ou LE CONTRE - AMOUR
* ANTEROS, ou LE CONTRE - AMOUR, s. m.
(Myth.) fils de Venus & de Mars. On dit que Venus
se plaignant à Themis de ce que l'Amonr restoit toûjours
enfant, Themis lui répondit, & il restera tel,
tant que vous n'aurez point d'autre fils. Sur cette réponse,
la Déesse galante écouta le Dieu de la guerre; le
Contre - amour naquit, & le premier fils de Venus devint
grand. Ils ont l'un & l'autre des aîles, un carquois
& des fleches. On les a groupés plusieurs fois:
on les voit dans un bas relief ancien, se disputant une
branche de palmier. Pausanias parle d'une statue de
l'Anteros, où ce Dieu tenoit deux coqs sur son sein,
par lesquels il tâchoit de se faire becqueter la tête. Il
joüit des honneurs divins; les Athéniens lui éleverent
des autels. Cupidon fut le dieu de l'amour; Anteros,
le dieu du retour.
ANTERS
ANTERS, s. f. du latin ante, terme d'Architecture.
C'est, selon Vitruve, les pilastres d'encoignure, que
les anciens affectoient de mettre aux extrémités de
leurs temples, & ce que nos Architectes appellent pilastres. Voyez Pilastre. (P)
ANTESSA, ou ANTISSA
ANTESSA, ou ANTISSA, (Géog. anc. & mod.)
ville de l'île de Lesbos, ou même, selon quelques-uns,
île séparée de Lesbos par un canal.
ANTESTATURE
ANTESTATURE, s. f. terme de Génie, petit retranchement
fait de palissades, ou de sacs de terre,
établis à la hâte pour disputer le reste du terrain à
l'ennemi. Voyez Retranchement. Ce terme n'est
plus guere d'usage actuellement. (Q)
ANTEROSTA & POSTROSTA
* ANTEROSTA & POSTROSTA, s. f. (Myth.)
Déesses invoquées par les Romains, l'une pour les
choses passées, l'autre pour les choses à venir. C'étoient les conseilleres de la Providence.
ANTHAB
* ANTHAB, (Géog. anc. & mod.) ville de Caramanie, dans l'Asie mineure, qu'on appelle aujourd'hui Antiochetia.
ANTHAKIA
* ANTHAKIA, voyez Antioche.
ANTHELIENS
* ANTHELIENS, s. m. pl. (Myth.) Dieux révérés
par les Athéniens. Leurs statues étoient placées
aux portes, & exposées à l'air; c'est delà qu'ils ont
été nommés Dieux Antheliens.
ANTHELIX
ANTHELIX, en terme d'Anatomie, est le circuit intérieur
de l'oreille externe; ainsi nommé par opposi<pb->
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