Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:299

pas à en imiter un autre qui excelle dans son
genre.

En termes d'Imprimerie, il se dit de l'Écrit
ou de l'imprimé d'après lequel on compose.
Copie manuscrite, dactylographiée. Le compositeur
n'a pas assez de copie pour achever la feuille.

COPIE-LETTRES, Registre contenant la
copie ou le décalque d'une correspondance.

COPIER. v. tr. Reproduire par écrit. Copier
un contrat, un exploit. Copier un écrit mot à
mot. Copier un passage de quelque ouvrage.
Copier de la musique. Copier en plusieurs
exemplaires.

Il signifie également Reproduire par une
imitation exacte. Copier un tableau. Copier
une statue. Copier un bas-relief. Ce tableau
est bien copié. Ce dôme, ce palais est copié sur
tel bâtiment.
Absolument, Cet écrivain manque
d'invention, mais il copie assez habilement.
Copier fidèlement, exactement.
Fig., Ce jeune
homme copie en tout son père, copie jusqu'aux
défauts de son ami. Il s'attache à copier ce
qu'il y a de meilleur dans son modèle.

Copier un auteur, un artiste, Tâcher d'imiter
sa manière. Il se prend ordinairement en
mauvaise part.

SE COPIER se dit d'un Peintre qui se répète,
qui n'est pas varié dans les attitudes, dans
son ton ; ou d'un Auteur qui n'a qu'un petit
nombre d'idées, qui ne sait point varier les
formes qu'il emploie. Ce peintre, cet écrivain
a peu d'imagination, et il lui arrive souvent
de se copier.

COPIEUSEMENT. adv. D'une manière
copieuse. Boire copieusement. Manger copieusement.

COPIEUX, EUSE. adj. Qui est d'une très
grande abondance. Faire un repas copieux.

COPISTE. n. des deux genres. Celui, celle
qui copie en quelque genre que ce soit. Un
bon, un excellent copiste. Un mauvais copiste.
Copiste de musique. C'est une faute de copiste.
Dépourvu d'invention, il s'est fait le copiste de
cet auteur, de ce peintre, etc. Un froid, Un
insipide copiste.

COPROPRIÉTAIRE. n. des deux genres.
Celui, celle qui possède par indivis avec un
ou plusieurs autres une maison, une terre, etc.

COPROPRIÉTÉ. n. f. Propriété possédée par
indivis en commun par plusieurs personnes.

COPTER. v. tr. Faire sonner une cloche en
la frappant seulement d'un côté avec le battant.
Copter la cloche.

COPULATIF, IVE. adj. T. de Grammaire.
Qui sert à lier. Il ne s'emploie guère que dans
cette locution, Conjonction copulative. Et est
une conjonction copulative.

Il s'emploie aussi comme nom féminin. La
copulative Et.

COPULATION. n. f. Accouplement du
mâle avec la femelle. Il se dit plus particulièrement
de la Conjonction de l'homme et de
la femme.

COPULE. n. f. T. de Logique. Mot qui lie
le sujet d'une proposition avec l'attribut.

COQ. (Dans ce mot et dans les deux suivants,
on prononce le Q.) n. m. Oiseau de
la famille des Gallinacés, le mâle de la poule.
Un jeune coq. Faire battre, faire jouter des coqs.
Un combat de coqs. Le chant du coq. Au premier
chant du coq. Crête de coq. Plumes de coq.

Coq de bruyère. Voyez BRUYÈRE.

Coq d'Inde, Le dindon, le mâle de la dinde.
Coq faisan, Le faisan mâle. On appelle également
Coq Le mâle de la perdrix. Il ne faut
tuer que les coqs.

Fam., Être fier comme un coq, Être très fier.

Fam., Être rouge comme un coq, se dit d'une
Personne à qui une émotion subite fait
monter le sang au visage.

Prov., Être comme un coq en pâte, Être
dans une situation très agréable, par suite
des soins dont on est entouré.

Il se dit aussi de la Figure de coq qu'on
met sur la pointe des clochers des églises, et
qui sert de girouette. Le coq de telle église. Le
coq du clocher. Il faut voir où est tourné le coq
pour savoir de quel côté vient le vent.

Fig. et fam., Le coq du village. Celui qui
est le plus en vue dans un village.

En termes de Zoologie et de Botanique, il
désigne de même Certains animaux, certaines
plantes. Coq de mer. Coq de jardin.

COQ. n. m. T. de Marine. Cuisinier à bord
d'un vaisseau.

COQ-À-L'ÂNE. n. m. Discours qui n'a point
de suite, de liaison, de raison. Il m'a répondu
par un coq-à-l'âne. Faire un coq-à-l'âne. Il
tait toujours des coq-à-l'âne.

COQUE. n. f. Enveloppe extérieure de l'oeuf.
Le poussin becquetait déjà la coque. Les poulets,
les perdreaux courent au sortir de la coque.

OEuf à la coque, OEuf légèrement cuit dans sa
coque.

Fig. et fam., Ne faire que sortir de la coque,
Être encore très jeune. Il ne fait que sortir
de la coque, et il ose déjà se permettre de parler
sur ces choses-là.

Il se dit pareillement de l'Enveloppe où se
renferment le ver à soie et autres larves d'insectes
qui filent. Ce ver à soie commence à faire
sa coque.

Par analogie, en termes de Mode, Coque
de rubans, coque de cheveux,
Rubans ou cheveux
disposés en forme de coque.

Il se dit également, en termes de Botanique
de l'Enveloppe ligneuse de certains fruits où
de certaines semences. Coque de noix.

Coque du Levant, Fruit d'un arbuste de
Malabar et des Moluques, d'un brun noirâtre
et de la grosseur d'un pois, qui a la propriété
d'enivrer les poissons, de manière qu'on
peut les pêcher à la main.

Coques de perles, ou simplement Coques,
Demi-perles qu'on réunit ordinairement deux
à deux, de manière qu'elles imitent des perles
entières.

COQUE se dit aussi d'une Sorte de coquillage
très commun et comestible.

En termes de Marine, La coque d'un navire,
Le corps d'un navire, abstraction faite du
gréement et de la mâture.

COQUECIGRUE. n. f. Conte en l'air. Il
nous vient conter des coquecigrues.

COQUELICOT. n. m. Pavot rouge sauvage.
Le coquelicot croît parmi les céréales. Sirop de
coquelicot. On cultive dans les jardins des
coquelicots doubles.

COQUELUCHE. n. f. T. de Médecine. Maladie
qui atteint principalement les enfants et
qui est caractérisée par une toux convulsive.
La coqueluche est quelquefois épidémique. Avoir
la coqueluche.

Fig. et fam., Être la coqueluche de la ville,
d'une société, etc.
Y être fort en vogue. On dit
de même Il est la coqueluche de toutes les femmes,
Toutes les femmes sont coiffées de lui.

COQUEMAR. n. m. Pot de terre vernissée,
ou de cuivre, ou d'étain, ou d'argent, etc.,
avant une anse, et servant ordinairement à
faire bouillir ou chauffer de l'eau, de la tisane
ou d'autres liquides.

COQUERET. n. m. T. de Botanique. Genre
de plantes de la famille des Solanées, dont
l'espèce la plus remarquable est l'Alkékenge.

COQUERICO. n. m. Onomatopée par laquelle
on désigne le chant du coq. Le coq chanta
coquerico.
Il est populaire. On dit aussi Cocorico.

COQUET, ETTE. adj. Qui use de coquetterie.
Des manières coquettes. Une femme coquette,
fort coquette.

Il signifie par extension Qui est recherché
dans sa toilette. Ce jeune homme est très coquet.
Par extension, Mise coquette. Petit chapeau
coquet.

Il se dit encore des Choses qui ont un aspect
élégant, plaisant. Appartement coquet. Une
villa coquette.

Il s'emploie souvent comme nom. Faire le
coquet.
Il se dit surtout en parlant des Femmes.
C'est une vraie coquette. Le manège d'une
coquette. Une coquette fieffée. Une vieille
coquette.

En termes de Théâtre, La grande coquette,
La comédienne qui joue certains grands rôles
de femme dans la comédie de caractère. On
dit aussi Jouer les coquettes.

COQUETER. (Je coquette ; nous coquetons.)
v. intr. User de coquetterie ou Échanger des
propos galants. Ils n'ont fait que coqueter.
Elle coquette tout le jour, avec tout le monde.
Il
est familier.

COQUETIER. n. m. Marchand d'oeufs en gros.

Il se dit le plus souvent d'un Petit ustensile
de table dans lequel on met un oeuf pour le
manger à la coque. Un coquetier de bois, de
porcelaine.

COQUETTEMENT. adv. D'une manière coquette.
Cette femme est toujours coquettement
parée.
Par analogie, Cette ville est coquettement
située sur le penchant d'une colline.

COQUETTERIE. n. f. Désir de plaire, d'attirer,
d'engager. Il se dit surtout en parlant
des Femmes qui cherchent à plaire par vanité.
Cette jeune personne a déjà de la coquetterie.
Cette femme a de nombreux adorateurs, sa
coquetterie doit être satisfaite.

Il se dit aussi des Manières, des paroles
employées à dessein de plaire, soit qu'on
éprouve ou qu'on n'éprouve pas le sentiment
que l'on veut inspirer. Ses manières ont bien
de la coquetterie. Il n'y a eu entre eux que de la
coquetterie. Il s'est laissé prendre aux coquetteries
de cette femme. User de coquetterie. Dire
des coquetteries.

Il se dit, par extension, des Moyens qu'une
personne emploie pour faire valoir ses avantages
en quelque genre que ce soit. Ce poète
lit ses vers avec une espèce de coquetterie. C'est
par une sorte de coquetterie que les personnes
qui ont une jolie voix se font prier pour chanter.

Il se dit aussi d'une Recherche d'élégance.
Vêtu avec coquetterie.

COQUILLAGE. n. m. Mollusque recouvert
d'une coquille. Les huîtres, les moules, les
clovisses etc., sont des coquillages. Il y a des
coquillages de mer, d'eau douce et de terre.

Il se dit aussi de Cette coquille quand elle
est vide. Le coquillage de la pourpre est beau,
est rare. Coquillage doré, marqueté, etc. Des
débris de coquillages. Une grotte de coquillages,
ornée de coquillages. Coquillages fossiles.

COQUILLART. n. m. Lit de pierres de taille
parsemé de coquilles fossiles qui se trouve
dans une carrière.

COQUILLE. n. f. Enveloppe dure et calcaire
de certains mollusques testacés, tels que les
limaçons, les moules, les pétoncles, etc. Les
coquilles sont appelées univalves, bivalves ou
multivalves, selon qu'elles sont d'une, de deux
ou d'un plus grand nombre de pièces. Coquilles
de terre. Coquilles d'eau douce. Coquilles de
mer. La coquille d'un limaçon.

Or de coquille, en coquilles, Sorte de pâte
faite de miel et de feuilles d'or réduites en
poudre, dont on se sert en peinture pour dorer,
et qui se vend dans des coquilles.

Fig. et fam., Rentrer dans sa coquille, par
allusion au limaçon. Se retirer d'une entreprise
téméraire, abandonner un propos hasardé ;
se remettre à sa place de soi-même ou par
l'effet de quelque menace.

Fig. et fam., Ne faire que de sortir de la
coquille,
Être fort jeune et sans expérience.

Il se dit des Coques d'oeufs, de noix,
d'amandes, etc., principalement quand elles
sont vides, rompues, cassées.

Par extension, il se dit aussi, en termes
d'Arts, de Certains objets auxquels on donne
la forme d'une coquille ou d'une conque

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.