Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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très-familièrement. Cet homme n'aime pas à converser.

Fig., Converser avec les livres, converser avec les morts, S'appliquer à la lecture, étudier les écrits des auteurs qui sont morts. Il aimait, dans sa solitude, à converser avec les grands hommes de l'antiquité.

CONVERSER dans la Théorie militaire, Exécuter une conversion. Converser à droite, à gauche.

CONVERSION. s. f. Transmutation. La conversion des métaux.

CONVERSION se dit aussi d'Un simple changement de forme. La conversion des écus en pièces de cinq francs. La conversion des espèces.

Il se dit également en parlant Des rentes qui, étant à un certain taux, sont mises à un autre plus bas ou plus élevé. La conversion des rentes.

CONVERSION en termes de Jurisprudence, Changement d'un acte, d'une procédure en une autre. La conversion d'une obligation en rente. La conversion d'un procès civil en procès criminel. On disait de même autrefois: Conversion d'appel en opposition. Conversion de décret. Etc.

CONVERSION en termes de Logique, Changement d'une proposition en sa converse.

En Médec., Conversion des maladies, Le changement, la transformation d'une maladie en une autre.

CONVERSION dans la Théorie militaire, Mouvement par lequel le front d'une troupe change de direction, en tournant ou pivotant sur l'une de ses extrémités. Conversion de pied ferme. Conversion en marchant. Conversion à droite, à gauche. Quart de conversion. Le point de conversion.

CONVERSION en Matière de religion et de morale, Changement de croyance, de sentiments et de moeurs, de mal en bien. Prier Dieu pour la conversion des infidèles, des hérétiques, des pécheurs. Demander à Dieu la conversion des âmes. Travailler à la conversion des pécheurs. La conversion de Constantin au christianisme. Ce jeune homme est devenu fort bon sujet; c'est une conversion que vous avez faite.

CONVERTIBLE. adj. des deux genres Il se dit D'une chose qui peut être convertie en une autre, ou changée pour une autre. On a cru longtemps que certains métaux étaient convertibles en or. Des obligations convertibles en rentes. Ce billet est convertible en argent.

Il se dit, en Logique, D'une proposition qui peut devenir la converse d'une autre. Cette proposition est convertible en telle autre.

CONVERTIR. v. a. Changer, transmuer, transformer une chose en une autre. Les alchimistes prétendaient convertir les métaux imparfaits en or. Aux noces de Cana, JÉSUS-CHRIST convertit l'eau en vin. Dans le mystère de l'eucharistie, le pain et le vin sont convertis au corps et au sang de JÉSUS-CHRIST. Un bon estomac convertit tout en bonne nourriture. Convertir une peine corporelle en peine pécuniaire. Il s'emploie souvent avec le pronom personnel. Le vin qui était au fond de ce tonneau s'est converti en vinaigre. Les aliments se convertissent en chyle dans notre estomac. Son amour se convertit en haine.

Il se dit aussi Du changement qui se fait de certaines choses dans le commerce, dans les affaires. Il a converti ses pierreries en vaisselle d'argent. Convertir une obligation en contrat de constitution. Les rentes sur les particuliers furent converties du denier dix-huit au denier vingt.

Il se dit figurément en Matière de religion et de morale, et signifie, Faire changer de croyance, de sentiments et de moeurs, de mal en bien. Convertir les païens, les idolâtres. Les convertir au christianisme. Convertir les hérétiques. Convertir les pécheurs.

Il s'emploie aussi, dans ce sens, avec le pronom personnel. Ces peuples se sont convertis à la foi. Ce pécheur s'est converti. Il s'est converti dans sa dernière maladie.

Par extension et fam., Convertir quelqu'un, Le faire changer de résolution ou d'opinion sur quelque chose. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour l'attirer à notre parti, mais il n'y a pas moyen de le convertir. Je l'ai converti. C'est un homme converti.

En Logique, Ces deux termes se convertissent, Ils peuvent se dire réciproquement l'un de l'autre. Étendue et Divisibilité sont deux termes qui se convertissent. On dit aussi que Deux propositions se convertissent, lorsque l'une est la converse de l'autre. Voyez CONVERSE.

CONVERTI, IE. participe Un pécheur converti.

Il s'emploie aussi comme substantif, et signifie, Une personne convertie à la religion catholique. Il n'est guère usité que dans ces locutions. Un nouveau converti, une nouvelle convertie.

Fig. et fam., Vous prêchez un converti, Vous parlez pour convaincre un homme qui est de votre avis.

CONVERTISSEMENT. s. m. Changement. Il n'est guère d'usage qu'en Matière d'affaires, et de fabrique de monnaie. Demander le convertissement d'une obligation en contrat de constitution. Le convertissement des espèces de monnaie.

CONVERTISSEUR. s. m. Celui qui réussit dans la conversion des âmes. Ce missionnaire était un grand convertisseur.

Il signifie également, Celui qui s'efforce de convertir les autres à sa religion. Il est familier dans les deux sens, et ne se dit guère que par plaisanterie.

CONVEXE. adj. des deux genres Il se dit, par opposition à Concave, D'une surface bombée sphériquement. Surface convexe. Un corps convexe. Un miroir, un verre convexe. On dit dans un sens analogue, Le côté convexe d'une ligne courbe, d'une parabole, d'une ellipse.

CONVEXITÉ. s. f. La saillie, la surface bombée de ce qui est convexe. La convexité d'un globe, d'un miroir ardent. On dit dans un sens analogue. La convexité d'une ligne courbe.

CONVICTION. s. f. L'effet qu'une preuve évidente produit dans l'esprit; la certitude que l'on a de la vérité d'un fait, d'un principe. Être dans une entière conviction. Avoir une entière, une pleine conviction des vérités de la religion. Avoir l'intime conviction d'une chose. Agir par conviction. Une conviction profonde. L'évidence peut seule donner une véritable conviction.

Il se dit aussi de La preuve évidente et indubitable d'une vérité, d'un fait. On l'accuse de divers crimes, et on en a des convictions en main. En voici la conviction. On a trouvé dans ses papiers la conviction de son intelligence avec les ennemis. Ce qu'il a dit sans y penser, fournit une conviction contre lui. Ce sens commence à vieillir.

CONVIER. v. a. Inviter à un festin, à une fête, à une cérémonie, etc. Convier à un repas, à un bal, à des noces. Un grand nombre de personnes avaient été conviées à la cérémonie. Je l'ai convié à dîner.

Il signifie, par extension, Engager à faire quelque chose. On l'a convié de faire telle chose, à faire telle chose. Ils furent conviés à s'y trouver. On nous convia de parler.

Il se dit figurément en parlant Des choses qui excitent à quelque action. Toutes ces choses vous y convient. Tout vous y convie. La gloire, la raison, votre devoir vous y convie. Le beau temps nous convie à la promenade.

CONVIÉ, ÉE. participe Il est très-souvent employé comme substantif; mais alors il ne se dit que de Ceux qui sont invités à un festin. Il a bien reçu, bien traité les conviés. Il n'était pas des conviés, du nombre des conviés.

CONVIVE. s. des deux genres Celui ou celle qui se trouve à un repas avec d'autres. Tous les convives étaient de bonne humeur. Il était du nombre des convives. Nous avions de charmantes convives.

C'est un bon convive, se dit D'un homme agréable à table. On dit de même, C'est un joyeux, un agréable, un aimable, un charmant convive.

CONVOCATION. s. f. Action de convoquer. La convocation d'une assemblée. La convocation des colléges électoraux. Ordonnance de convocation des chambres. Billet, lettre de convocation.

CONVOI. s. m. La réunion des personnes qui accompagnent un corps mort qu'on porte à la sépulture avec les cérémonies funèbres. Un grand convoi. Un magnifique convoi. Aller au convoi. Assister au convoi. Être du convoi. Le convoi passera par tel endroit.

CONVOI en termes de Marine, se dit d'Une réunion plus ou moins grande de bâtiments de commerce naviguant sous l'escorte d'un ou de plusieurs vaisseaux de l'État. Nous avions trois frégates pour escorter notre convoi. Le convoi de Smyrne. Le convoi des Indes. On donne aussi le nom de Convoi à la force qui escorte.

CONVOI en termes de Guerre, se dit d'Une quantité de munitions, de vivres, etc., qu'on transporte dans un camp, dans une ville assiégée, etc. Préparer des convois. Le siége était fort avancé, mais il est entré un grand convoi dans la place. S'emparer des convois. L'escorte qui accompagne un convoi.

Ce convoi a été battu, L'escorte qui l'accompagnait a été défaite.

CONVOITABLE. adj. des deux genres Qui peut être convoité, qui est désirable. Un état convoitable. Il vieillit.

CONVOITER. v. a. Désirer avec avidité, avec une passion déréglée. Convoiter ardemment. Convoiter les richesses. Convoiter le bien

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