LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 395

DENTELURE

DENTELURE. sub. f. Ouvrage de Sculpture fait en forme de dents, ou dentelé.

On le dit aussi dans l'usage ordinaire, Des choses faites ou découpées en forme de dents. Il fit plusieurs dentelures à un morceau de cuir, à une bande de linge.

DENTICULE

DENTICULE. s. m. Sorte d'ornement d'Architecture, consistant en plusieurs petites pièces coupées carrément et également. Les denticules sont affectés à l'Ordre Ionique.

DENTIER

DENTIER. substant. masc. Rang de dents. Cet homme a un beau dentier. Cette femme a un vilain dentier. Il est familier.

DENTIFRIGE

DENTIFRIGE. subs. mas. Remède propre à frotter et nettoyer les dents. Les Dentifrices sont secs, mous ouliquides.

DENTISTE

DENTISTE. s. m. Chirurgien qui ne s'occupe que de ce qui concerne les dents. Un bon, un habile dentiste. Il est aussi adjectif. Chirurgien dentiste.

DENTITION

DENTITION. subst. fémin. Terme de Médecine. La sortie naturelle des dents depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence.

DENTURE

DENTURE. subs. fém. Ordre dans lequel les dents sont rangées. Un belle denture.

Denture

Denture, en Horlogerie, Le nombre de dents qu'on donne à chaque roue. La grande roue règle la denture des autres.

DÉNUDATION

DÉNUDATION. sub. f. Terme de Chirurgie. État d'un os qui paroît à découvert. La dénudation est assez ordinaire dans les fractures.

DÉNUER

DÉNUER. v. a. Priver, dégarnir des choses nécessaires, ou regardées comme nécessaires. Il s'est dénué de tout pour ses enfans. Il ne veut pas se dénuer d'argent. La fortune l'a dénué de tout.

Dénué, ée.

Dénué, ée. participe.

Il est aussi adjectif, et signifie, Dépourvu. Dénué d'argent, de biens et de toutes choses. Dénué de toutes sortes de secours. Dénué d'assistance, de support, de conseil. Dénué d'esprit, d'entendement, de bon sens. Dénué de grâce, d'agrément.

DÉNÛMENT

DÉNÛMENT. sub. m. Dépouillement, privation. Il est dans un grand dénûment de toutes choses. Dénûment de tout secours spirituel.

DEP

DÉPAQUETER

DÉPAQUETER. v. a. Défaire, développer un paquet. Dépaqueter des hardes. Dépaqueter des lettres. Dépaqueter des marchandises.

Dépaqueté, ée.

Dépaqueté, ée. participe.

DÉPAREILLER

DÉPAREILLER. v. a. _ter l'une de deux ou de plusieurs choses pareilles. Je ne veux pas dépareiller ces deux vases. Qui a dépareillé ces gants? Dépareiller des livres. Il manque un des volumes à cette Histoire, elle est dépareillée.

Dépareillé, ée.

Dépareillé, ée. participe.

Il se dit aussi d'Un ouvrage dont on a tous les volumes, mais d'éditions ou de formats différens.

DÉPARER

DÉPARER. v. a. _ter ce qui pare. En ce sens il n'est guère d'usage qu'en parlant De paremens extraordinaires d'un Autel. Le service achevé, on dépara l'Autel.

Il signifie aussi, Rendre moins agréable. La façon dont elle se met, la dépare fort. Un pavillon qui dépare toute la maison.

Déparé, ée.

Déparé, ée. participe.

DÉPARIER

DÉPARIER. v. a. _ter l'une des deux choses qui font une paire. Déparier des gants, des souliers, des bas, des manchettes.

On dit, Déparier des pigeons, pour dire, ter d'ensemble des pigeons qui sont appariés.

Déparié, ée.

Déparié, ée. participe. Mes gants, mes chevaux sont dépariés.

DÉPARLER

DÉPARLER. v. n. Cesser de parler. Il ne se dit qu'avec la négative, et dans le style familier. Ainsi on dit, Il ne déparle point, il n'a pas déparlé, pour dire, Il ne cesse point de parler, il n'a point cessé de parler.

DÉPART

DÉPART. s. m. Action de partir. Le jour du départ. Avant son départ. Après son départ. On dit, Etre sur son départ, pour dire, Être près de partir. Avancer, retarder son départ. Ce vaisseau n'attend que le vent pour son départ.

Départ

Départ, en termes de Chimie, se dit De la séparation de deux corps, et en particulier de celle de l'or d'avec l'argent par l'eau--forte.

DÉPARTAGER

DÉPARTAGER. v. act. Terme de Palais, qui se dit, Lorsque dans une Chambre de Juges, deux avis différens étant appuyés par un égal nombre de voix, on a recours à une autre Chambre pour juger le partage. L'affaire avoit été partagée dans la première des Enquêtes, on a été à la troisième pour la départager.

Départagé, ée.

Départagé, ée. participe.

DÉPARTEMENT

DÉPARTEMENT. s. m. Distribution. Il se dit en diverses occasions, et de diverses choses. Ainsi, en parlant Des quartiers qu'on distribue aux troupes, on dit, qu'On a envoyé le département des quartiers aux troupes; et en parlant Des tailles, on dit, qu'On a fait le département général des tailles; et qu'On a envoyé une commission à un Intendant pour faire le département des tailles dans sa Généralité.

On dit aussi, en parlant Des différentes parties des affaires d'Etat, distribuées entre les quatre Secrétaires d'État, et des différentes Provinces dont la connoissance leur est attribuée: Un tel Secrétaire d'Etat a le département de la guerre. Celui qui a le département de la marine. Cette Province est du département d'un tel Secrétaire d'État. Cela est dans son département. On a distrait telle chose de son département.

Département

Département, se dit aussi Des lieux départis et distribués. Et dans ce sens, en parlant De marine, on dit: Le département de Brest. Le département de Toulon. Tous les Officiers de Marine ont eu ordre de se rendre chacun à leur département.

On dit dans le même sens, L'affaire est arrivée dans le département d'un tel Secrétaire d'Etat, d'un tel Intendant.

DÉPARTIE

DÉPARTIE. sub. f. Départ. Dure, cruelle départie. Il est vieux.

DÉPARTIR

DÉPARTIR. v. a. Distribuer, partager. Dieu départ ses grâces à qui il lui plaît. Il a laissé une telle somme pour la départir aux pauvres de sa Paroisse. Cela a été départi entre tous les habitans.

On dit, en termes de Palais, On a départi les procès aux Chambres des Enquêtes, pour dire, On les a distribués.

Se départir

Se départir. Se désister. Il s'est départi de sa demande. Il ne se départira jamais de ses prétentions. Pourquoi voulez -- vous qu'il s'en départe? C'est une opinion dont il ne veut point sedépartir.

On dit, Se départir de son devoir, pour dire, S'éloigner, s'écarter de son devoir, manquer à ce qu'on doit. Et dans cette acception il n'est guère d'usage qu'avec la négative. Il ne s'est jamais départi de son devoir. Je ne me départirai jamais de l'obéissance, du respect que je vous dois, de ce que je vous dois.

Départi, ie.

Départi, ie. participe. On appelle Commissaires départis dans les Provinces, Ceux que le Roi y envoie pour les affaires de Justice, Police et Finances, et qu'on appelle ordinairement Intendans.

DÉPASSER

DÉPASSER. v. a. Il se dit en parlant d'Un ruban, ou de quelque autre chose semblable, qu'on a passé dans une boutonnière, dans un oeillet, et qu'on retire ensuite. Dépasser un ruban.

On dit au jeu de Billard, Faire dépasser une bille, pour dire, Faire repasser la bille qui avoit déjà passé.

Dépasser

Dépasser, se dit aussi, pour, Passer outre, passer au--delà. Ainsi, en parlant d'Un vaisseau qui en vouloit joindre un autre pour l'attaquer, mais qui a été porté un peu plus loin, on dit, qu'Il le dépassa, qu'il se trouva l'avoir dépassé.

On dit Des hommes, des chevaux qui courent, qui marchent ensemble, que L'un dépasse l'autre, Lorsqu'il le devance.

Dépassé, ée.

Dépassé, ée. participe.

DÉPAVER

DÉPAVER. v. a. Arracher, ôter le pavé qui est en oeuvre. Une ravine, un débordement a dépavé la chaussée. Les charrois ont dépavé le grand chemin. Faire dépaver une cour.

Dépavé, ée.

Dépavé, ée. participe.

DÉPAYSER

DÉPAYSER. v. act. (On prononce Dépéiser.) Tirer quelqu'un de son Pays, et le faire passer dans un autre. C'est un jeune homme qui se perd dans sa famille, dans le lieu de sa naissance, il faudroit le dépayser et l'envoyer ailleurs. Il n'a pas le mauvais accent de sa Province, parce qu'on l'a dépaysé de bonne heure.

Il s'emploie avec le pronom personnel. Cette famille s'est dépaysée. On l'a obligé à se dépayser.

On dit figurément, Dépayser quelqu'un, pour dire, Le tirer d'un lieu où il pourroit avoir quelque avantage. Il connoît trop bien son Billard, il y gagnera toujours, il faut un peu le dépayser et le faire jouer ailleurs. Il a trop d'amis dans ce Parlement, il faut ledépayser.

En matière de dispute, on dit aussi figurément, Dépayser quelqu'un, pour

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