Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 669

cheval, vous l'essouflerez. Je me suis tout essouflé à montrer ce degré.

ESSOUFLÉ, ÉE, participe Qui est hors d'haleine pour avoir couru ou fait quelque autre effort. Il est revenu tout essouflé.

ESSOURISSER. v.a. Terme de Manége. Essourisser un cheval, C'est lui couper un cartilage nommé Souris, qui est dans les naseaux. Ce cartilage fait que le cheval s'ébroue.

ESSOURISSÉ, ÉE, participe .

ESSUCQUER. v.a. Terme usité dans quelques Provinces, pour dire, Tirer le mout d'une cuve. Il est temps d'essucquer cette cuve.

ESSUCQUÉ, ÉE, participe .

ESSUI. s.m. Lieu où l'on étend quelque chose pour le faire sécher.

ESSUIE-MAIN. s.m. Il se dit du linge que l'on met sur un rouleau de bois, & qui, dans les Sacristies, les Séminaires & autres Communautés, sert à essuyer les mains.

Il se dit aussi du linge dont le Prêtre se sert à l'Autel pour s'essuyer les mains.

ESSUYER. v.a. Ôter l'eau, la sueur, ou quelqu'autre chose d'humide en frottant. Il est tout en sueur, tout en eau, il le faut essuyer. S'essuyer les mains, les yeux, le visage. Essuyer ses mains à une serviette, ou avec un linge. Essuyez cette table. Essuyer de la vaisselle qu'on a lavée.

On dit figurément, Essuyer les larmes de quelqu'un, pour dire, Consoler quelqu'un. Et Essuyer ses larmes, pour dire, Se consoler.

ESSUYER signifie aussi Sécher, & se dit principalement du vent & du soleil. Le vent, le soleil essuie les chemins, essuie la terre qui a été trempée par la pluie.

ESSUYER se dit figurément en parlant des périls où l'on se trouve exposé. Essuyer tout le feu, tout le canon, toute [alt p. 468] la mousqueterie d'une place. Essuyer une rude tempête, un orage, des dangers.

On dit aussi figurément, Essuyer des affronts, essuyer la honte, essuyer des reproches, pour dire, Les souffrir.

ESSUYÉ, ÉE, participe .

EST. s.m. La partie du monde qui est à notre Soleil levant. Les pays qui sont à l'Est. Cette Province a tant de lieues de l'Est à l'Ouest.

Il signifie aussi Le vent qui vient de ce côté-là. Il y a quatre vents principaux. Est, Ouest, Nord & Sud. Il s'éleva un vent d'Est.

ESTACADE. s.f. Sorte de digue faite avec de grands pieux plantés dans une rivière, dans un canal, pour en fermer l'entrée, ou pour en détourner le cours. Les soldats forcèrent l'estacade. Il vint un débordement d'eaux qui rompit l'estacade.

ESTAFFETTE. s.f. On appelle ainsi en plusieurs pays un Courrier qui ne porte son paquet que d'une poste à l'autre, pour le remettre à un autre Courrier, qui le porte à la poste suivante. On a dépêché une estaffette à Florence, à Naples.

ESTAFFIER. s.m. En Italie, on appelle ainsi des domestiques qui portent la livrée, & qui marchent en manteau, à la différence des laquais qui n'en ont point. Ce Cardinal a tant d'estaffiers. Par extension nous appelons Estaffiers, de grands laquais. Il est accompagné de quatre grands estaffiers.

ESTAFILADE. s.f. Coupure faite avec une épée, un rasoir, ou autre instrument tranchant, principalement sur le visage. Grande estafilade. Il lui a fait une vilaine estafilade sur le nez, sur le visage.

Il se peut dire aussi familièrement d'Une coupure à un manteau, à une robe, &c. Il y a une estafilade à votre manteau.

ESTAFILADER. v.a. Faire une estafilade, donner une estafilade. On lui a estafiladé le visage.

ESTAFILADÉ, ÉE, participe .

ESTAME. s.f. Ouvrage de fils de laine passés, enlacés par mailles les uns dans les autres. Bas d'estame. Une camisolle d'estame.

ESTAMINET. s.m. Assemblée de buveurs & fumeurs. Le lieu où elle se tient porte aussi le même nom.

Cet usage qui vient des Pays-Bas, s'est établi à Paris sous le nom de Tabagie.

ESTAMPE. s.f. Image que l'on tire sur du papier, sur du vélin, avec une planche de cuivre ou de bois, qui est gravée. Belle estampe. Estampe bien noire, bien nette, bien tirée. Il est curieux en estampes. Livre d'estampes.

ESTAMPER. v.a. Faire une empreinte de quelque matière dure & gravée sur une matière plus molle. On estampe la monnoie avec le balancier. Voilà une image bien estampée.

ESTAMPÉ, ÉE, participe .

ESTAMPILLE. s.f. Marque dont on se sert en plusieurs États, & qui se met au lieu de signature, ou avec la signature même sur des brevets, des commissions, des lettres, &c. On en met aussi sur des livres. Il y a une estampille pour chaque Manufacture de papier.

ESTAMPILLER. v.a. Marquer avec une estampille.

ESTAMPILLÉ, ÉE, participe .

ESTER. v.n. Il n'est en usage qu'au Palais, où l'on dit, Ester en Jugement, pour dire, Plaider en son nom, ce que ne peuvent faire les mineurs non émancipés, & autres. Et, Ester à droit, qui se dit d'Un contumax, qui, ayant laissé passer les cinq années depuis le jugement, ne peut plus proposer ses moyens de justification sans obtenir en Chancellerie des Lettres pour ester à droit. Ester à droit, signifie, Comparoître, se présenter devant le Juge où l'on a été assigné.

ESTERE. s.f. Natte de jonc qui vient de Provence, d'Italie & du Levant.

ESTERLET. s.m. Oiseau aquatique de la Côte d'Acadie.

ESTERLIN. s.m. Terme d'Orfévrerie. Poids de vingt-huit grains & demi. Il y a cent soixante esterlins au marc.

ESTIMABLE. adj. de t. g. Qui mérite d'être estimé, considéré. Il est estimable pour sa vertu. Cela est fort estimable.

ESTIMATEUR. s.m. Qui prise une chose, qui en détermine la valeur. Si nous ne pouvons convenir de ces choses, nous prendrons des estimateurs. Nous conviendrons d'estimateurs.

On dit figurément, Juste estimateur de la vertu, du mérite, des ouvrages d'esprit, &c.

ESTIMATION. s.f. Prisée. Juste estimation. On a fait la prisée & estimation des meubles. Suivant l'estimation qui en sera faite. Je m'en rapporte à l'estimation des Experts.

ESTIME. s.f. Le cas, l'état qu'on fait d'une personne,

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