ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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deux signes qu'on appelle esprits; l'un appellé esprit doux, & se marque sur la lettre comme une petite virgule, E'GW\, moi, je.

L'autre est celui qu'on appelle esprit âpre, ou rude; il se marque comme un petit c sur la lettre, MA, ensemble; son usage est d'indiquer qu'il faut prononcer la lettre avec une forte aspiration.

U prend toûjours l'esprit rude UDWR, aqua; les autres voyelles & les diphtongues ont le plus souvent l'esprit doux.

Il y a des mots qui ont un esprit & un accent, comme le relatif O, H, O, qui, quoe, quod.

Il y a quatre consonnes qui prennent un esprit rude, W=, X, T, R: mais on ne marque plus l'esprit rude sur les trois premieres, parce qu'on a inventé des caracteres exprès, pour marquer que ces lettres sont aspirées; ainsi au lieu d'écrire P, X, T, on écrit F, X, Q: mais on écrit R au commencement des mots: P'*RHTORIXH, Rhétorique; RHTORIXO, Rhétoricien; RWMH, sorce: quand le R est redoublé, on met un esprit doux sur le premier, & un âpre sur le second, PORRW, longe, loin. (F)

APREMONT

* APREMONT, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Poitou, généralité de Poitiers. Lon. 15. 52. lat. 46. 45.

APRÈS

APRÈS, préposition qui marque postériorité de tems, ou de lieu, ou d'ordre.

Après les fureurs de la guerre, Goûtons les douceurs de la paix.

Après, se dit aussi adverbialement; partez, nous irons après, c'est - à - dire, ensuite.

Après, est aussi une préposition inséparable qui entre dans la composition de certains mots, tels que après - demain, après - diné, l'après - dînée, après - midi, après joupé, l'après - soupée.

C'est sous cette vûe de préposition inséparable qui forme un sens avec un autre mot, que l'on doit regarder ce mot dans ces façons de parlet; ce portrait est fait d'après nature; comme on dit en peinture & en sculpture, dessiner d'après l'antique; modeler d'après l'antique; ce portrait est fait d'après nature; ce tableau est fait d'après Raphaël, &c. c'est - à - dire, que Raphaël avoit fait l'original auparavant. (F)

APRETÉ

APRETÉ, s. f. se dit de l'inégalité & de la rudesse de la surface d'un corps, par laquelle quelques - unes de ses parties s'élevent tellement au - dessus du reste, qu'elles empêchent de passer la main dessus avec aisance & liberté. Voyez Particule.

L'âpreté ou la rudesse est opposée à la douceur, à l'égalité, à ce qui est uni ou poli, &c. le frottement des surfaces contiguës vient de leur âpreté. Voyez Surface & Frottement.

L'âpreté plus ou moins grande des surfaces des corps est une chose purement relative: les corps qui nous paroissent avoir la surface la plus unie, étant vûs au microscope, ne sont plus qu'un tissu de rugosités & d'inégalités.

Suivant ce que M. Boyle rapporte de Vermausen, aveugle très - fameux par la délicatesse & la finesse de son toucher, avec lequel il distinguoit les couleurs, il paroîtroit que chaque couleur a son degré ou son espece particuliere d'âpreté. Le noir paroît être la plus rude, de même qu'il est la plus obscure des couleurs: mais les autres ne sont pas plus douces à proportion qu'elles sont plus éclatantes; c'est - à - dire, que la plus rude n'est pas toûjours celle qui réfléchit le moins de lumiere: car le jaune est plus rude que le bleu, & le verd, qui est la couleur moyenne, est plus rude que l'une & l'autre. V. Couleur, Lumiere, (O)

APRIO

* APRIO, (Géog. anc. & mod.) ville de la Romanie, que les Anciens nommoient apros & apri. Elle porta aussi le nom de Theodosiapolis, parce que. Theodose le Grand en aimoit le séjour.

APRISE

APRISE, vieux terme de Palais, synonyme à estimation, prisée. Il est fait d'aprisia, qu'on trouve en ce sens dans d'anciens arrêts, & qui vient du verbe appretiare, priser. (H)

APRON

APRON, asper, (Hist. nat. Zoolog.) poisson de riviere assez ressemblant au goujon; cependant sa tête est plus large; elle est terminée en pointe; sa bouche est de moyenne grandeur; les mâchoires au lieu d'être garnies de dents, sont raboteuses; il a des trous devant les yeux. Ce poisson est de couleur rousse & marqué de larges taches noires qui traversent le ventre & le dos obliquement: il a deux nageoires auprès des oüies & sous le ventre, deux autres sur le dos assez éloignées l'une de l'autre. On le trouve dans le Rhône, sur - tout entre Lyon & Vienne: on a crû qu'il vivoit d'or, parce qu'il avale avec le gravier les paillettes d'or qui s'y rencontrent; sa chair est plus dure que celle du goujon. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

APROSITE

* APROSITE, ou l'île inaccessible. Pline la place dans l'Océan atlantique: quelques Géographes modernes prétendent que c'est l'île que nous appellons Porto - Santo; d'autres, que c'est Ombris ou Saint Blandan; ou par corruption la isla de San - Borondon; ou l'encubierta, la couverte, ou la non trovada, la difficile à trouver. C'est une des Canaries du côté d'occident.

APSIDE

APSIDE, s. f. se dit en Astronomie de deux points de l'orbite des planetes, où ces corps se trouvent soit à la plus grande, soit à la plus petite distance possible ou de la terre ou du soleil. Voyez Orbite, Planete, Distance & Ligne.

A la plus grande distance, l'apside s'appelle la grande apside, summa apsis; à la plus petite distance, l'apside s'appelle la petite apside, infima ou ima apsis.

Les deux apsides ensemble s'appellent auges. Voyez Auges.

La grande apside se nomme plus communément l'aphélie ou l'apogée; & la petite apside, le perihélie, ou le perigée. Voyez Apogée & Périgée.

La droite qui passe par le centre de l'orbite de la planete, & qui joint ces deux points, s'appelle la ligne des apsides de la planete. Dans l'Astronomie nouvelle, la ligne des apsides est le grand axe d'un orbite elliptique; telle est la ligne A P, Planche d'Astronomie, fig. 1. tirée de l'aphélie A, au périhélie P. Voyez Orbite & Planete.

On estime l'excentricité sur la ligne des apsides; car e'est la distance du centre C de l'orbite de la planete, au foyer S de l'orbite. Voyez Foyer & Ellipse. Cette excentricité est différente dans chacune des orbites des planetes. Voyez Excentricité.

Quelques Philosophes méchaniciens considerent le mouvement d'une planete, d'une apside à l'autre, par exemple, le mouvement de la Lune, du perigée à l'apogée, & de l'apogée au périgée, comme des oscillations d'un pendule; & ils appliquent à ce mouvement les lois de l'oscillation d'un pendule; d'où ils inferent que l'équilibre venant un jour à se rétablir, ces oscillations des corps célestes cesseront. Voyez Horreb. Clar. Astron. c. xx. Voyez Oscillation & Pendulf.

D'autres crovent appercevoir dans ce mouvement, quelque chose qui n'est point méchanique; & ils demandent: pourquoi l'équilibre s'est - il rompu & les oscillations de ces corps ont - elles commencé? pourquoi l'équilibre ne renaît - il pas? quelle est la cause qui continue de le rompre? Voyez Mém. de Trév. Avril 1730. p. 709. & suivantes. Ils regardent toutes ces questions comme insolubles; ce qui prouve que la Philosophie Neutonienne leur est inconnue. Voyez Newt. princip. Math. Lib. I. sect. 9.

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