ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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avec les corps environnans. Selon plusieurs Physiciens, la plûpart des corps du regne fossile ou minéral se forment par juxta - position ou par l'apposition de parties qui viennent se joindre ou s'attacher les unes aux autres. Voyez Juxta - position. (O)

APPRÉCIATEUR

APPRÉCIATEUR, terme de Commerce, celui qui met le prix légitime aux choses, aux marchandises. On a ordonné que telles marchandises seroient estimées & mises à prix par des appréciateurs & des experts.

Appréciateurs

Appréciateurs; l'on nomme ainsi à Bordeaux ceux des commis du bureau du convoi & de la comptablie, qui font les appréciations & estimations des marchandises qui y entrent ou qui en sortent, pour régler le pié sur lequel les droits d'entrée & de sortie en doivent être payés. On peut voir le détail de leurs fonctions dans le Dictionn. du Comm. tom. I. p. 684.

APPRÉCIATION

APPRÉCIATION, s. f. estimation faite par experts de quelque chose, lorsqu'ils en déclarent le véritable prix. On ne le dit ordinairement que des grains, denrées ou choses mobiliaires. On condamne les débiteurs à payer les choses dûes en espece, sinon la juste valeur, selon l'appréciation qui en sera faite par expert.

APPRÉCIER

APPRÉCIER, v. act. estimer & mettre un prix à une chose qu'on ne peut payer ou représenter en espece. (G)

APPRÉHENSION

APPRÉHENSION (Ordre encyclopédique. Entendement. Raison. Philosophie ou science. Science de l'homme. Art de penser. Appréhension.) est une opération de l'esprit qui lui fait appercevoir une chose; elle est la même chose que la perception. L'ame, selon le P. Malebranche, peut appercevoir les choses en trois manieres; par l'entendement pur, par l'imagination, par les sens. Elle apperçoit par l'entendement pur, les choses spirituelles, les universelles, les notions communes, l'idée de la perfection, & généralement toutes ses pensées, lorsqu'elle les connoit par la réflexion qu'elle fait sur elle - même. Elle apperçoit même par l'entendement pur, les choses matérielles, l'étendue avec ses propriétés; car il n'y a que l'entendement pur qui puisse appercevoir un cercle & un quarré parfait, une figure de raille côtés & choses semblables; ces sortes de perceptions s'appellent pures intellections ou pures perceptions, parce qu'il n'est point nécessaire que l'esprit forme des images corporelles dans le cerveau pour se représenter toutes ces choses. Par l'imagination l'ame n'apperçoit que les êtres matériels, lorsqu'étant absens elle se les rend présens en s'en formant, pour ainsi dire, des images dans le cerveau; c'est de cette maniere qu'on imagine toutes sortes de figures. Ces sortes de perceptions se peuvent appeller imeginations, parce que l'ame se represente ces objets en s'en formant des images dans le cerveau; & parce qu'on ne peut pas se former des images des choses spirituelles, il s'ensuit que l'ame ne peut pas les imaginer. Enfin l'ame n'apperçoit par les sens que les objets sensibles & grossiers: lorsqu'étant présens ils font impression sur les organes extérieurs de son corps, & que cette impression se communique au cerveau; ces sortes de perceptions s'appellent sentimens ou sensations.

Quand le P. Malebranche prononce que les choses corporelles nous sont représentées par notre imagination, & les spirituelles par notre pure intelligence, s'entend - il bien lui - même? De côté & d'autre n'est - ce pas également une pensée de notre esprit, & agit - il moins en pensant à une montagne, qui est corporelle, qu'en pensant à une intelligence qui est spirituelle? L'opération de l'esprit, dira - t - on, qui agit en vertu des traces de notre cerveau par les objets corporels, est l'imagination; & l'opération de l'esprit indépendante de ces traces est la pure intelligence. Quand les Cartésiens nous parlent de ces traces du cerveau, disent - ils une chose sérieuse? Avec quelle espece de microscope ont - ils apperçû ces traces qui forment l'imagination? & quand ils les auroient apperçûes, peuvent - ils jamais savoir que l'esprit n'en a pas besoin pour toutes ses opérations, même les plus spirituelles?

Pour parler plus juste, disons que la faculté de penser est toûjours la même, toûjours également spirituelle, sur quelque objet qu'elle s'occupe. On ne prouve nullement sa spiritualité, plûtôt par un objet que par un autre; ni plûtôt par ce qu'on appelle pure intellection, que par ce qui s'appelle imagination. Les anges ne pensent - ils pas à des objets corporels & à des objets spirituels? Nous avisons - nous pour cela de distinguer en eux l'imagination d'avec la pure intelligence? Ont ils besoin des traces du cerveau d'un côté plûtôt que de l'autre? Il en est ainsi de nous: des que notre esprit pense, il pense absolument par une spiritualité aussi véritable que les purs esprits; soit qu'il s'appelle imagination, ou pure intelligence.

Mais quand un corps se présente à notre esprit, ne dit - on pas qu'il s'y forme un fantôme? Le mot fantome, admis par d'anciens Philosophes, ne signifie rien dans le sujet présent, ou signine seulement l'objet intérieur de notre esprit, en tant qu'il pense à un corps. Or cet objet intérieur est également spirituel, soit en pensant aux corps, soit en pensant aux esprits; bien que dans l'un & l'autre cas, il ait besoin du secours des sens. Je conclus que la différence essentielle qu'ont voulu établir quelques - uns entre l'imagination & la pure intelligence, n'est qu'une pure imagination. (X)

Appréhension

Appréhension, s. f. en terme de Droit, signifie la prise de corps d'un criminel, ou d'un débiteur. (H)

APPRENDRE

* APPRENDRE, étudier, s'instruire. (Grammaire.) Etudier, c'est travailler à devenir savant. Apprendre, c'est réussir. On étudie pour apprendre, & l'on apprend à force d'étudier. On ne peut etudier qu'une chose à - la - fois: mais on peut, dit M. l'Abbé Girard, en apprendre plusieurs; ce qui métaphysiquement pris n'est pas vrai: plus on apprend, plus on sait; plus on étudie, plus on se fatigue. C'est avoir bien étudié que d'avoir appris à douter. Il y a des choses qu'on apprend sans les étudier, & d'autres qu'on étudie sans les apprendre. Les plus savans ne sont pas ceux qui ont le plus étudié, mais ceux qui ont le plus appris. Synon. Franç.

On apprend d'un maître; on s'instruit par soi - même. On apprend quelquefois ce qu'on ne voudroit pas savoir: mais on veut toûjours savoir les choses dont on s'instruit. On apprend les nouvelles publiques; on s'instruit de ce qui se passe dans le cabinet. On apprend en écoutant; on s'instruit en interrogeant.

APPRENTIF ou APPRENTI

APPRENTIF ou APPRENTI, s. m. (Commerce.) jeune garçon qu'on met & qu'on oblige chez un marchand ou chez un maître artisan dans quelque art ou métier, pour un certain tems, pour apprendre le commerce, la marchandise & ce qui en dépend, ou tel ou tel art, tel ou tel métier, afin de le mettre en état de devenir un jour marchand lui - même, ou maître dans tel ou tel art

Les apprentifs marchands sont tenus d'accomplir le tems porté par les statuts; néanmoins les enfans des marchands sont réputés avoir fait leur apprentissage lorsqu'ils ont demeuré actuellement en la maison de leur pere ou de leur mere, faisant profession de la même marchandise, jusqu'à dix - sept ans accomplis, selon la disposition de l'Ordonnance de 1673.

Par les statuts des six corps des marchands de Paris, le tems du service des apprentifs, chez les maîtres, est différemment réglé. Chez les Drapiers - chaussetiers, il doit être de trois ans; chez les Epiciers - ciriers, droguistes & consiseurs, de trois ans; & chez

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