Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Page 1:375

CONFISEUR, EUSE. s. Celui, celle qui fait et vend des confitures, des conserves, des dragées, et toutes sortes de sucreries. Un excellent confiseur. Une excellente confiseuse. Marchand confiseur. Boutique, magasin de confiseur.

CONFISQUER. v. a. Adjuger au fisc pour cause de crime ou de contravention aux lois, aux ordonnances. On confisqua tous ses biens. On confisque les marchandises de contrebande.

Dans l'ancien Droit criminel, Qui confisque le corps, confisque les biens, La condamnation à mort emporte confiscation des biens. On disait de même, Confisquer corps et biens.

CONFISQUER se dit quelquefois, dans la Jurisprudence commerciale, en parlant Des choses saisies à un particulier, pour être adjugées à un autre. Les marchandises qu'il avait embarquées pour son compte particulier, furent confisquées au profit de ses co-intéressés.

CONFISQUÉ, ÉE. participe Biens confisqués au profit de l'État.

Fig. et fam., C'est un homme confisqué, se dit D'un homme dont la santé est désespérée, ou dont la fortune est détruite.

CONFITEOR. s. m. (On prononce Confitéor.) Prière que font les catholiques avant que de se confesser, à la messe, et en d'autres occasions. Dire son confiteor.

CONFITURE. s. f. Fruits confits, racines confites au sucre ou au miel. Bonne confiture. Excellente confiture. L'abricot fait une bonne confiture. Il s'emploie plus ordinairement au pluriel. Des confitures de Gênes, de Rouen, etc. De bonnes confitures. Des confitures sèches. Des confitures liquides, nouvelles, vieilles. Confitures moisies, chancies, candies. Des confitures à mi-sucre. Confitures musquées, ambrées, glacées. Faire des confitures. Quand des confitures sont mal faites, elles se décuisent. Une boîte de confitures. Un pot de confitures. Tourte de confitures. Omelette aux confitures.

CONFITURIER, IÈRE. s. Celui, celle qui vend des confitures. C'est un confiturier, un marchand confiturier.

CONFLAGRATION. s. f. T. didactique. Embrasement général. La conflagration d'une planète, du globe terrestre, etc. Il annonça que le monde finirait par une conflagration universelle.

Il se dit quelquefois, figurément, d'Une grande révolution qui remue tous les esprits. Au milieu de cette conflagration générale, il prit le parti de la modération.

CONFLIT. s. m. Choc, combat. Rude conflit. Sanglant conflit. Le conflit de deux armées. Dans ce sens, il est vieux.

Il se dit quelquefois figurément. Le conflit des intérêts, des passions.

Il s'emploie plus ordinairement dans les locutions suivantes: Conflit de juridiction, Contestation entre deux ou plusieurs tribunaux dont chacun veut s'attribuer la connaissance d'une affaire; et, Conflit d'attribution, Contestation semblable entre un tribunal et une autorité administrative. On dit quelquefois absolument Conflit, dans l'un et dans l'autre sens. Élever un conflit de juridiction. Il s'est élevé un conflit de juridiction, il existe un conflit entre le tribunal de commerce et le tribunal de première instance. Règlement sur un conflit de juridiction. Ce conflit d'attribution a été réglé par la cour de cassation. Traité des conflits.

Conflit négatif, Celui qui a lieu lorsque deux tribunaux se déclarent respectivement incompétents pour connaître d'une même affaire.

CONFLUENT. s. m. L'endroit où se joignent deux rivières. Cette ville est bâtie au confluent de deux rivières. Le confluent de la Seine et de la Marne.

CONFLUENT, ENTE. adj. T. de Médec. Il se dit D'une éruption de boutons, de taches, de pustules, etc., qui se touchent et se confondent. Petite vérole confluente, dont les boutons sont confluents.

CONFLUER. v. n. Il se dit en parlant De la réunion de deux grands cours d'eau. La Dordogne conflue avec la Garonne. Ces deux rivières confluent au-dessous de telle ville.

CONFONDRE. v. a. Réunir, mêler, brouiller plusieurs choses ensemble. Il se dit tant au sens physique qu'au sens moral. Dans le chaos, tous les éléments étaient confondus. Deux fleuves qui confondent leurs eaux. Être confondu dans la foule. Les papiers qu'il me demande sont confondus parmi beaucoup d'autres, avec beaucoup d'autres. La mort égale et confond tous les rangs. Nous confondîmes nos pleurs, nos regrets. On l'emploie souvent, en ce sens, avec le pronom personnel. Ces deux nuances se confondent. Le peuple conquérant finit, à la longue, par se confondre avec le peuple vaincu. Je ne sais plus où j'en suis, toutes mes idées se confondent. Une ligne qui se confond avec une autre.

Il signifie aussi, Ne pas faire distinction entre des personnes et des choses différentes, prendre une personne ou une chose pour une autre. Ces deux choses, ces deux personnes se ressemblent tellement, qu'il m'arrive souvent de les confondre, de confondre l'une avec l'autre. Il ne faut pas confondre l'innocent et le coupable, l'innocent avec le coupable.

CONFONDRE signifie encore, Mettre en désordre, déconcerter, humilier. Dieu se plaît à confondre les vains projets des hommes. Dieu confond l'orgueil des superbes.

Par civilité, Vos louanges me confondent, se dit Lorsqu'on reçoit quelque louange excessive, et qu'on veut s'en défendre. On dit de même, Vos politesses, vos égards me confondent; et, Vous me confondez par vos louanges, etc.

CONFONDRE signifie particulièrement, Convaincre en causant de la honte, réduire à ne savoir que répondre. Voilà un raisonnement propre à le confondre. Cette déposition a confondu l'accusé. Confondre un calomniateur, Le démasquer, montrer qu'il en a imposé.

Il signifie également, Causer un grand étonnement, une sorte d'effroi, de stupeur. Ce que vous dites là me confond. Une telle insolence doit vous confondre. Je restai confondu. Cela confond ma raison, mon imagination.

Il signifie pareillement, avec le pronom personnel, S'embrouiller, se troubler, se déconcerter. Les détails de cette affaire sont très-multipliés, il y a de quoi s'y confondre. Il parut se confondre dès la première question.

Fam., Se confondre en excuses, en respects, en remercîments, etc., Multiplier les cérémonies, les excuses, les respects, etc.

CONFONDU, UE. participe

CONFORMATION. s. f. Manière dont une chose est conformée. Il se dit plus particulièrement Des corps organisés. La conformation des parties d'un corps. La conformation des organes. Une bonne conformation. Conformation vicieuse.

Vice de conformation dans une personne, dans un animal, Ce qu'il y a de défectueux dans la disposition des parties de son corps, dans son organisation. Cette maladie provient d'un vice de conformation.

CONFORME. adj. des deux genres Qui a la même forme, qui est semblable. La copie est conforme à l'original. Ces écritures sont conformes. Ces deux choses sont entièrement conformes. Son humeur est conforme à la vôtre.

Pour copie conforme. Formule par laquelle celui qui délivre une copie, assure qu'elle est conforme à l'original.

CONFORME signifie aussi, Qui convient, qui s'accorde. Mener une vie conforme à sa profession. Son habit n'est pas conforme à son état. Avoir des sentiments conformes à sa naissance. Cela est parfaitement conforme à ses vues. Ses moeurs ne sont pas conformes à sa doctrine.

CONFORMÉMENT. adv. D'une manière conforme. Il faut procéder conformément à telle loi, à telle ordonnance. Conformément à tel jugement, il a été procédé à... Vivre conformément à son état.

CONFORMER. v. a. Rendre conforme. Conformer sa vie, ses actions à la doctrine de l'Évangile. Conformer ses sentiments à ceux de quelqu'un.

Il s'emploie aussi avec le pronom personnel. Je me suis conformé à vos ordres. Se conformer à la volonté de Dieu. Se conformer aux inclinations, aux façons de vivre de quelqu'un. Se conformer au temps, aux circonstances, etc.

CONFORMÉ, ÉE. participe Il s'emploie souvent comme adjectif, en parlant De la manière dont les parties d'une chose sont disposées entre elles. On le dit plus particulièrement Des corps organisés. Un corps bien conformé, mal conformé. Cet animal est bizarrement conformé. Avoir les jambés mal conformées.

CONFORMISTE. s. des deux genres Celui ou celle qui fait profession de la religion dominante en Angleterre. On y appelle par opposition Non-conformistes, Tous ceux qui sont d'une autre communion.

CONFORMITÉ. s. f. Rapport entre les choses qui sont conformes. Il y a une conformité parfaite entre ces deux choses. La conformité d'une chose avec une autre. Conformité d'arrêts, de traités. Conformité d'inclinations. Conformité de sentiments. Conformité d'humeurs. Conformité d'esprit. Il y a entre nous conformité de goûts et de principes.

La conformité à la volonté de Dieu, La soumission de sa propre volonté à celle de Dieu.

EN CONFORMITÉ DE. loc. prépositive Conformément à. Il agit en conformité des ordres qu'il a reçus. En conformité de telle loi, nous avons pris l'arrêté suivant.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.