FORFAIRE, v. n. (Jurisprud.) foris facere, fignifie
délinquer, faire quelque chose hors de la regle & contre
la loi.
Forfaire son fief, sa seigneurie, ou justice, dans les
coûtumes de Vitry, Sens, Haynault, & Cambray,
signifie le commettre; c'est - à - dire que le vassal encourt
la commise de son fief.
Forfaire signifie aussi quelquefois confisquer, comme
forfaire le doûaire, dans les coûtumes de Clermont,
Mons, &c.
Forfaire l'amende, dans les coûtumes de Béthune,
de Lille, & de Namur; c'est encourir l'amende.
Se forfaire, signifie délinquer; coût. de Bretagne,
art. 450. (A)
FORFAIT
* FORFAIT, s. m. (Gramm. & synon.) On distingue
les mauvaises actions des hommes relativement
au degré de leur méchanceté. Ainsi faute, crime,
forfait, désignent tous une mauvaise action:
mais la faute est moins grave que le crime; le crime, moins grave que le forfait. Le crime est la plus
grande des fautes; le forfait, le plus grand des
crimes. La faute est de l'homme; le crime, du méchant;
le forfait, du scélérat. Les lois n'ont presque
point décerné de peines contre les fautes; elles en
ont attaché à chaque crime: elles sont quelquefois
dans le cas d'en inventer, pour punir le forfait. La
faute, le crime, le forfait, sont des péchés plus ou
moins atroces. Dans une mauvaise action, il y a
l'effense faite à l'homme, & l'offense commise envers
Dieu: la premiere se désigne par les mots de
faute, crime, & forfait; la seconde, en général par le
mot de péché. Le prêtre donne l'absolution au pécheur;
& le juge fait pendre le coupable. La medisance
est une faute; le vol & la calomnie sont des crimes; le meurtre est un forfait. Il y a des fautes plus
ou moins graves; des crimes plus ou moins grands;
des forfaits plus ou moins atroces. Si le méchant qui
attenteroit à la vie de son pere commettroit un horrible
forfait, quel nom donnerons - nous à celui qui assassineroit
le pere du peuple? Voyez Crime.
Forfait
Forfait, (Commerce.) vente en gros de plusieurs
marchandises pour un prix convenu, sans entrer dans
le détail de la valeur de chacune en particulier.
Forfait se dit aussi des entreprises ou fournitures
que des ouvriers & artisans s'engagent de faire pour
une certaine somme, sans mettre prix sur les pieces
en particulier. On dit en ce sens: j'ai fait un forfait
avec mon menuisier & mon serrurier pour les ouvrages
de ma maison. Dictionn. du Comm. (G)
FORFAITURE
FORFAITURE, s. f. (Jurisprud.) forisfactum ou
forisfactura, est la transgression de quelque loi pénale.
La félonie du vassal envers son seigneur, est quelquefois
qualifiée de forfaiture.
Mais on entend plus communément par forfaiture,
une prévarication commise par un officier public dans
l'exercice de sa charge, & pour laquelle il mérite d'être
destitué: on ne peut cependant obtenir aucun brevet
ou provisions sur la forfaiture de l'officier, qu'elle
n'ait été jugée.
Forfaiture, en matiere d'eaux & forêts, est un délit
commis dans les bois, comme larcin ou dégât,
&c. ces sortes de forfaitures sont punies de peines plus
ou moins graves, suivant la nature du délit & les circonstances.
Voyez le titre dernier de l'ordonnance de
1669. (A)
FORFEX
FORFEX, s. m. terme de Chirurgie, qui signifie une
paire de ciseaux dont on se sert pour couper quelque
chose. Voyez Ciseaux.
On se sert aussi quelquefois de ce mot pour signifier
pince ou pincette: il est souvent confondu avec forceps.
Blancard, & après lui Quincy, donnent ce nom à
un instrument propre à arracher les dents. Voy. Forceps. (Y)
FORGAGE, FORGAGEMENT, ou FORGAS
FORGAGE, FORGAGEMENT, ou FORGAS,
s. m. (Jurisprud. est le droit que le débiteur a, dans
la province de Normandie, de retirer son gage qui a
été vendu par autorité de justice, en rendant le prix
à l'acquéreur dans la huitaine à compter du jour qu'il
a été vendu. Forgager est la même chose que retirer
son gage. Terrier fait mention de ce droit au chap.
x. du liv. VII. & au chap. vij. du liv. X. ce qui est
conforme à l'usage de plusieurs autres provinces de
ce royaume, où le débiteur discuté peut, dans un
certain tems, retirer son gage, en payant ou rendant
le prix qu'il a été vendu par le sergent, ainsi que l'observe
Ragueau, sur l'art. 3. du tit. jx. de la coûtume
de Berry. Le droit de forgage peut être cédé par le
débiteur à qui bon lui semble. Voyez les commentateurs
de la coûtume de Normandie. (A)
FORGAGNER
FORGAGNER, v. n. (Jurisprud.) c'est lorsque le
bailleur rentre dans son héritage, faute de payement
de la rente à la charge de laquelle il l'avoit cédé.
Voyez la coûtume de Namur, art. 16. & la coûtume
des fiefs de ce comté. Celle de Tournay, tit. viij.
art. 17. appelle forgagnement l'éviction ou espece de
retrait dont use le bailleur. (A)
FORGE
* FORGE, s. m. (Arts méchaniq.) Il y a un grand
nombre de forges différentes: on en trouvera les descriptions
aux differens articles des arts & métiers qui
s'en servent; mais en général, c'est un fourneau où
l'on fait chauffer les métaux, pour les travailler en<pb->
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