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Ainsi il résulte des deux expériences que nous venons de rapporter; 1°. qu'en frappant un seul son quelconque, ut, par exemple, on entendra en même tems sa douzieme au - dessus sol, & sa dix - septieme majeure au - dessus, mi; 2°. que les cordes la bémol & fa, qui seront à la dix - septieme majeure au - dessous d'ut, & à la douzieme au - dessous, frémiront sans résonner.
Or la douzieme est l'octave de la quinte, & la dixseptieme
majeure l'est de la tierce majeure: & comme
nous avons une facilité naturelle à confondre les
sons avec leurs octaves (voyez
Telle est l'origine que M. Rameau donne à l'accord
& au mode mineur; origine que nous pourrons
discuter à
Quelques physiciens ont entrepris d'expliquer ce singulier phénomene de la résonnance de la douzieme & la dix - septieme majeure conjointement avec l'octave: mais de toutes les explications qu'on en a données, il n'y en a que deux qui nous paroissent mériter qu'on en fasse mention.
La premiere est de M. Daniel Bernoulli. Ce grand géometre prétend dans les mém. de l'acad. des Sciences de Prusse, pour l'année 1753, que la vibration d'une corde est un mélange de plusieurs vibrations partielles; qu'il faut distinguer dans une corde en vibration différens points, qui sont comme des especes de noeuds ou points fixes, autour desquels oscille la partie de la corde comprise entre deux de ces points voisins l'un de l'autre: je dis comme des especes de noeuds ou points fixes; car ces points ne sont pas véritablement immobiles; ils ne le sont, ou plûtôt ils
Comme M. Daniel Bernoulli attaque dans ce mémoire
la théorie que j'ai donnée le premier de la vibration
des corps sonores, voyez l'article
Je demande de plus, 1°. ce que M. Daniel Bernoulli n'a point expliqué, quelle sera la cause qui déterminera la corde vibrante à être un mélange de plusieurs trochoïdes: 2°. ce qu'il a expliqué encore moins. quelle sera la cause qui déterminera constamment ces trochoïdes à être telles qu'on entende l'octave, la douzieme, & la dix - septieme, plûtôt que tout autre son. On concevroit aisément comment la corde feroit entendre, outre le son principal, l'octave, la douzieme, & la dix - septieme, si les points de la corde qui forment les extrémités des trochoïdes partielles, étoient de véritables noeuds ou points fixes, tels que les parties de la corde comprises entre ces noeuds, fissent dans le même tems, la premiere une vibration; la seconde, deux; la troisieme, trois; la quatrieme, quatre; la cinquieme, cinq, &c. En ce cas, on pourroit regarder la corde comme composée de cinq parties différentes placées en ligne droite, immobiles chacune à leurs deux extrémités, & formant par leurs différentes longueurs cette suite ou progression, 1 1/2, 1/3, 1/4, 1/5, &c. Mais l'expérience démontre que cela n'est pas ainsi. Dans une corde qui fait librement ses vibrations, on ne remarque point d'autres noeuds ou points absolument fixes, que les extrémités; & M. Bernoulli paroît admettre cette vérité.
Il est vrai qu'en regardant les noeuds comme mobiles,
& en supposane d'ailleurs que la corde vibrante
soit un mélange de plusieurs trochoïdes, les différens
points de cette corde font leurs vibrations en
différens tems. Mais il est aisé de voir que cette différence
de vibrations ne peut servir à expliquer la multiplicité
des sons. En effet, supposons pour plus de
simplicité, & pour nous faire plus facilement entendre,
que la corde vibrante forme uniquement deux
trochoïdes égales, ensorte que le point de milieu de
la corde soit l'extrémité commune des deux trochoïdes;
nous convenons que tandis que ce point de milieu
de la corde fera une vibration, le point de milieu
de chaque trochoïde en fera deux: mais il est aisé
de faire voir, & je l'ai démontré dans l'écrit dont
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