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Cette derniere qualité est principalement & plus
éminemment attribuée aux figues seches, designées
chez les pharmacologistes latins par le nom de caricoe ou ficus passoe. Ces figues seches tiennent donc un
rang distingué parmi les fruits pectoraux. Voyez
On a observé dans les provinces méridionales du royaume, où les figues sont un aliment très - commun & très - ordinaire pendant cinq mois consécutifs, qu'elles ne produisoient aucun mauvais effet avec quelque exces qu'on en mangeât, pourvû qu'on eût soin de les choisir bien mûres; mais que celles qui n'avoient pas acquis une maturité parfaite, qui contenoient encore un suc laiteux dans leur pédicule & dans leur peau, causoient très - communément des dyssenteries & des fievres.
Galien dit que depuis l'âge de vingt - huit ans, il s'est abstenu de toute sorte de fruits d'été, horai, fugaces, excepté des figues bien mûres & des raisins; & il attribue à ce lage régime, la santé dont il a joüi jusque dans un âge avancé.
L'emploi des figues seches à titre de remede, est
borné dans l'usage ordinaire, à être un des ingrédiens
des décoctions pectorales, des gargarismes adoucissans
& maturatifs quelquefois, mais plus rarement
des lavemens adoucissans, & à être appliquées extérieurement
sur les tumeurs inflammatoires à titre
de maturatif. Voyez
On s'en sert pour corriger efficacement la saveur
desagréable du séné. Voyez
Sylvius Deleboé dit que leur décoction excite le vomissement aussi - bien que l'eau tiede, ficubus priùs comestis superbibite; quo artificio, ajoûte - il, innocentiam suam probavit AEsopus.
Plusieurs medecins anciens ont recommandé le suc laiteux & les feuilles de figuier dans bien des cas. Pline (liv. XXIII. chap. vij.) parle de l'usage extérieur du suc, comme caustique, dépilatoire, mondificatif, utile contre la goutte, la gale, & diverses maladies de la peau, comme excitant les regles, pris intérieurement. Mais le suc de figuier n'est plus un remede pour nous.
Le même auteur dit qu'on employoit de son tems les feuilles de figuier contre les écroüelles, & que les jeunes pousses étoient bonnes contre la morsure des chiens enragés. Ces remedes sont encore absolument inusités aujourd'hui. (b)
Le fruit du figuier est à peu - près de la grosseur d'une
noisette. Il ressemble exactement à la figue d'Europe, tant extérieurement qu'intérieurement; il en
a même le goût: cependant il est un peu plus fade,
& moins succulent. Article de M.
Il y en a qui confondent le ficus Navii, ou figuier d'Accius Navius, avec le ficus ruminalis, ou figuier ruminal; mais celui - ci est l'arbre sous lequel on découvrit la louve qui alaitoit Remus & Romulus. Cet arbre fut sacré; il dura très - long tems, & l'on prit sa chûte à mauvais augure.
Ce qui vient d'être raconté par cet évangéliste, arriva quatre ou cinq jours avant la pâque, & par conséquent avant le quinzieme de la lune de Mars: or en cette saison il paroît qu'il n'étoit pas tems de chercher des figues à manger sur un figuier. Ainsi dans cette supposition, il paroîtroit qu'il y a un défaut d'équité dans la conduite de Jesus - Christ: 1°. d'aller chercher des fruits sur un arbre dans un tems qu'il n'en doit pas porter: & 20. de maudire cet arbre, parce qu'il n'a point de fruit, comme si c'étoit sa faute.
Pour justifier J. C. d'une action qui semble d'abord emporter quelque idée d'injustice, les interpretes, ignorans en Botanique, se sont fort tourmentés.
Hammond, Simon, le Clerc, ne paroissent point
avoir résolu la difficulte en traduisant les termes de
S. Marc,
D'autres critiques, comme Heinfius & Gataker,
traduisent, car là où il étoit c'étoit le tems des figues.
Cette traduction est très - ingénieuse; mais il faut pour
la soûtenir changer la ponctuation, de même que les
accens ordinaires du texte; 2°. il faut faire parler l'évangéliste
avec une concision qui est éloignée de son
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