ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 6:745

vement cesse, que la dilatation ou expansion diminue, que les parties se rapprochent & qu'elles peuvent s'appliquer les unes aux autres, de maniere que le corps perde son état de fluidité: l'évaporation produit aussi les mêmes effets; mais on ne dit guere que des cires, des huiles, des graisses, & des liqueurs animales, qu'elles se figent. Voyez Glace.

FIGUERIE

FIGUERIE, s. f. (jardinage) lieu où on éleve des figuiers. Dans les grands potagers, il y a toûjours un petit jardin séparé pour ces arbres, de même qu'une melonniere. (K)

FIGUIER

FIGUIER, s. m. (Hist. nat. bot.) ficus, genre de plantes dont les fleurs, au rapport de Valerius - Cordus, naissent dans la cavité du fruit en forme de petits filets qui tiennent à une sorte d'enveloppe qui renferme une semence ordinairement arrondie: le fruit est le plus souvent en forme de poire ou arrondi ou ovoïde; il est charnu, mol, & n'a presque point de pédicule. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Les caracteres du figuier ont été parfaitement établis par nos botanistes modernes, par Tournefort, Miller, Boerhaave, & sur - tout par Linnaeus.

Ses fleurs, dit Miller, toûjours renfermées au milieu du fruit, sont monopétales, mâles & femelles. Les fleurs mâles sont situées autour de la couronne du fruit; les femelles croissent près du pédicule, & sont succédées par de petites graines dures: le fruit entier est de figure de poire, ronde ou ovale, charnu, succulent, & d'une saveur douce.

Boerhaave caracterise ainsi le figuier: de l'extrémité du pédicule, part un petit calice à trois pieces, d'où naît le péricarpe, enfermé dans une membrane tant - soit - peu épineuse, & retrécie au sommet du fruit; il y forme un ombilic, & s'insere dans plusieurs petites feuilles écailleuses & pointues par le bout, couchées successivement les unes sur les autres, & couvrant presque entierement la cavité du péricarpe. Les feuilles extérieures soûtenues par des pédicules sorts, s'appliquent étroitement ensemble, & celles qui sont les plus avancées en - dedans, n'ont point de pédicule: de la cavité du péricarpe, partent circulairement des fleurs longues, tubuleuses, à plusieurs pétales, hermaphrodites, avec des ovaires qui sont autant de capsules restacées, croissant les unes dans les autres, rudes, & formant des gousses pulpeuses.

Notre illustre botaniste fait mention de huit especes de figuiers communs, Miller de quinze, Tournefort de dix - sept; mais de ce grand nombre d'especes, nous ne parlerons que du figuie domestique, & du figuier sauvage ordinaire; car il n'y a pas un moindre nombre d'especes de figuiers sauvages, & de figuiers exotiques, qu'il y en a de cultivés.

Le figuier commun cultivé, s'appelle en grec SUKH\ (H/MERN, & par les botanistes fieus, ficus communis, ficus sativa, &c. c'est un arbre d'une hauteur médiocre, branchu, touffu; son tronc n'est pas tout - à - fait droit; son écorce n'est pas unie, mais un peu raboteuse, sur - tout lorsqu'il est vieux: son bois est blanchâtre, mou, moëlleux, il n'est pas employé: ses feuilles sont amples, découpées en maniere de main ouverte, partagées en cinq parties, & ayant cinq angles; elles sont rudes, dures, & d'un verd foncé: les fruits naissent auprès de l'origine des feuilles, sans aucune fleur apparente qui ait précédé: ils sont petits dans le commencement, grossissent peu - à - peu, verds d'abord, ensuite pâles, rougeâtres, ou tirant sur le violet; ils sont tous moëlleux, mous, & remplis d'une infinité de petits grains; si l'on blesse ces fruits avant leur maturité, ou la queue des feuilles, ou l'écorce nouvelle du figuier, il en sort un suc laiteux, acre & amer.

Cette plante n'est pas privée de fleurs, comme plu<cb-> sieurs l'ont crû; mais elles sont cachées dans le fruit même, comme Tournefort l'avoit soupçonné après Valerius - Cordus; quoique ni lui ni les autres botanistes n'ayent connu les vraies parties essentielles de ces fleurs, jusqu'à l'année 1712, que M. de la Hire, medecin, & membre de l'académie des Sciences, a découvert & démontré publiquement dans cette célebre académie, les étamines des figues, & leurs sommets couverts d'une poussiere très - fine; car M. Tournefort avoit pris pour les fleurs, de certains filamens extrèmement fins, qui sortent des enveloppes qui renferment la graine, & même les pistiles de ces mêmes graines; mais comme les parties naturelles des fleurs sont, sur - tout les étamines & les sommets, pleines d'une poussiere très - fine, & que les filamens de Tournefort ne sont point garnis de ces sommets, ils ne doivent pas être appellés fleurs, sur - tout si l'on trouve de ces étamines ailleurs garnies de leurs sommets. La fleur dans cette plante est donc renfermée dans le fruit lui - même; ou plûtôt le fruit est le calice, dans lequel la fleur & les graines sont cachées.

Voici quelle est la disposition & la forme des différentes fleurs du figuier, selon M. Linnaeus (Genera Plant. 776). Le calice des fleurs est commun, ou plûtôt c'est la figue elle - même; il est en forme de poire, très - gros, charnu, creux, fermé à sa partie supérieure par beaucoup d'écailles triangulaires, pointues, dentelées & recourbées. Sa surface interne est toute couverte de petites fleurs, dont les exterieurs, ou les plus proches de ces écailles sont les fleurs mâles, qui sont en petit nombre; & au - dessous de celles - là, sont les fleurs femelles en très grand nombre.

Chaque fleur mâle a son pédicule, & son propre calice partagé en trois, quatre & cinq parties, dont les découpures sont en forme de lance, droites, égales, sans pétales: elle a trois étamines ou cinq. Selon Ponthedera, ce sont des filets déliés de la longueur du calice, qui portent chacun un sommet à deux loges, & entre ces étamines est une apparence de pistiles. Les fleurs femelles ont chacune leur pédicule, & leur calice propre partagé en cinq parties, dont les découpures sont pointues en forme de lance, droites, presqu'égales, mais sans pétales. L'embryon est ovalaire, & de la longueur du calice propre; il est surmonté d'un stile en forme d'alêne qui sort de l'embryon, à côté de son sommet: ce stile est terminé par deux stigmates pointus & refléchis, dont l'un est plus court que l'autre: le calice est placé obliquement & contient une seule graine assez grosse, arrondie & applatie.

Le suc du figuier tiré de l'arbre par incision, ou exprimé des feuilles, est clair, laiteux, amer, acre & chaud. Il enleve la peau & l'excorie; on s'en sert même pour extirper les porreaux appellés myrmecia; quelques - uns le préparent, & en font un détersif, pour appliquer extérieurement dans les maladies cutanées; mais nous avons de beaucoup meilleurs remedes. L'acidité du même suc fait coaguler le lait, & le met en fromage; cela doit être.

Il entre encore dans la classe de ces écritures sympathiques, qui ne sont visibles qu'en les chauffant; c'est - à - dire que si l'on trace des lettres sur un papier avec le lait, ou le suc des jeunes branches de figuier, elles disparoîtront; pour les lire il faut approcher le papier du feu; lorsque ce papier sera fort échauffé, alors les caracteres deviendront lisibles; c'est une expérience fort connue; & l'on sait que le suc du figuier la partage non - seulement avec le vinaigre, le suc du limon, & les autres acides, mais de plus, toutes les infusions, & toutes les dissolutions, dont la matiere dissoute, peut se brûler à très - petit feu, & se réduire en une espece de char<pb->

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.