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Les caracteres du figuier ont été parfaitement établis par nos botanistes modernes, par Tournefort, Miller, Boerhaave, & sur - tout par Linnaeus.
Ses fleurs, dit Miller, toûjours renfermées au milieu du fruit, sont monopétales, mâles & femelles. Les fleurs mâles sont situées autour de la couronne du fruit; les femelles croissent près du pédicule, & sont succédées par de petites graines dures: le fruit entier est de figure de poire, ronde ou ovale, charnu, succulent, & d'une saveur douce.
Boerhaave caracterise ainsi le figuier: de l'extrémité du pédicule, part un petit calice à trois pieces, d'où naît le péricarpe, enfermé dans une membrane tant - soit - peu épineuse, & retrécie au sommet du fruit; il y forme un ombilic, & s'insere dans plusieurs petites feuilles écailleuses & pointues par le bout, couchées successivement les unes sur les autres, & couvrant presque entierement la cavité du péricarpe. Les feuilles extérieures soûtenues par des pédicules sorts, s'appliquent étroitement ensemble, & celles qui sont les plus avancées en - dedans, n'ont point de pédicule: de la cavité du péricarpe, partent circulairement des fleurs longues, tubuleuses, à plusieurs pétales, hermaphrodites, avec des ovaires qui sont autant de capsules restacées, croissant les unes dans les autres, rudes, & formant des gousses pulpeuses.
Notre illustre botaniste fait mention de huit especes de figuiers communs, Miller de quinze, Tournefort de dix - sept; mais de ce grand nombre d'especes, nous ne parlerons que du figuie domestique, & du figuier sauvage ordinaire; car il n'y a pas un moindre nombre d'especes de figuiers sauvages, & de figuiers exotiques, qu'il y en a de cultivés.
Le figuier commun cultivé, s'appelle en grec
Cette plante n'est pas privée de fleurs, comme plu<cb->
Voici quelle est la disposition & la forme des différentes fleurs du figuier, selon M. Linnaeus (Genera Plant. 776). Le calice des fleurs est commun, ou plûtôt c'est la figue elle - même; il est en forme de poire, très - gros, charnu, creux, fermé à sa partie supérieure par beaucoup d'écailles triangulaires, pointues, dentelées & recourbées. Sa surface interne est toute couverte de petites fleurs, dont les exterieurs, ou les plus proches de ces écailles sont les fleurs mâles, qui sont en petit nombre; & au - dessous de celles - là, sont les fleurs femelles en très grand nombre.
Chaque fleur mâle a son pédicule, & son propre calice partagé en trois, quatre & cinq parties, dont les découpures sont en forme de lance, droites, égales, sans pétales: elle a trois étamines ou cinq. Selon Ponthedera, ce sont des filets déliés de la longueur du calice, qui portent chacun un sommet à deux loges, & entre ces étamines est une apparence de pistiles. Les fleurs femelles ont chacune leur pédicule, & leur calice propre partagé en cinq parties, dont les découpures sont pointues en forme de lance, droites, presqu'égales, mais sans pétales. L'embryon est ovalaire, & de la longueur du calice propre; il est surmonté d'un stile en forme d'alêne qui sort de l'embryon, à côté de son sommet: ce stile est terminé par deux stigmates pointus & refléchis, dont l'un est plus court que l'autre: le calice est placé obliquement & contient une seule graine assez grosse, arrondie & applatie.
Le suc du figuier tiré de l'arbre par incision, ou exprimé des feuilles, est clair, laiteux, amer, acre & chaud. Il enleve la peau & l'excorie; on s'en sert même pour extirper les porreaux appellés myrmecia; quelques - uns le préparent, & en font un détersif, pour appliquer extérieurement dans les maladies cutanées; mais nous avons de beaucoup meilleurs remedes. L'acidité du même suc fait coaguler le lait, & le met en fromage; cela doit être.
Il entre encore dans la classe de ces écritures sympathiques,
qui ne sont visibles qu'en les chauffant;
c'est - à - dire que si l'on trace des lettres sur un papier
avec le lait, ou le suc des jeunes branches de
figuier, elles disparoîtront; pour les lire il faut approcher
le papier du feu; lorsque ce papier sera
fort échauffé, alors les caracteres deviendront lisibles;
c'est une expérience fort connue; & l'on sait
que le suc du figuier la partage non - seulement avec le
vinaigre, le suc du limon, & les autres acides,
mais de plus, toutes les infusions, & toutes les dissolutions,
dont la matiere dissoute, peut se brûler à
très - petit feu, & se réduire en une espece de char<pb->
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