ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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On écrivoit autrefois febvrier, & cette orthographe
approchoit davantage du mot latin februarius, à
qui Festus donne les deux origines suivantes.
Februarius, dit - il, mensis dictus, quòd tum, id est
extremo mense anni, populus februaretur, id est lustraretur,
ac purgaretur. Cette étymologie paroît naturelle.
Le peuple romain faisoit des sacrifices pendant
les douze derniers jours de l'année, pour se purifier
& pour demander aux dieux le repos des ames de
ceux qui étoient décédés; & comme ces sacrifices
& ces purifications étoient appellés februa, on nomma
le mois où l'on faisoit ces sacrifices & ces purifications
februarius. Ovide assûre la même chose:
tout ce qui servoit, dit - il, à nous purifier, étoit
appellé februa par nos ancêtres; d'où il conclut,
mensis ab his dictus.
La seconde étymologie du mot février, peut venir,
selon Festus, de ce que ce mois étoit consacré
à Junon, que les Romains appelloient februata ou februalis; c'est pourquoi ils l'honoroient d'un culte
particulier pendant le mois de Février.
Enfin Ovide nous donne une derniere étymologie du mot februarius: elle peut encore venir, dit - il,
de ce que dans ce mois on faisoit des sacrifices sur
les tombeaux, & que par le moyen de ces solennités
funebres, l'on purifioit le tems; mais je m'en
tiens toûjours à la premiere étymologie de Festus.
Le mois de Février n'étoit point dans le calendrier
de Romulus; il fut ajoûté par Numa Pompilius; delà
vient que dans les premiers siecles de Rome, Février étoit le dernier mois de l'année, comme il paroît
par le passage de Festus, que nous avons cité.
Février précéda Janvier jusqu'au tems où les Décemvirs ordonnerent qu'il deviendroit le second mois
de l'année, & suivroit Janvier immédiatement.
Le Soleil, durant la plus grande partie de ce mois,
parcourt le signe du Verseau, & vers la fin il entre
au signe des Poissons. Voyez Signe. Article de M. le
Chevalier de Jaucourt.
FEUTRAITTE
FEUTRAITTE, (Commerce.) droit que l'on paye
aux seigneurs en quelques endroits de France, pour
avoir permission de tirer sur leurs terres la mine de
fer, qui sert à entretenir les fourneaux des forges &
sonderies. Dictionnaire de Commerce, de Trév. & de
Chamb. (G)
FEUTRE
FEUTRE, s. m. (Chapelerie.) est une espece d'étoffe
de laine, ou de laine & de poil, qui n'est ni
croisée ni tissue, mais qui tire toute sa consistance de
ce qu'elle a été travaillée & foulée avec de la lie &
de la colle, & ensuite façonnée dans un moule par
le moyen du feu & de l'eau.
Le poil de castor, de chameau & de lapin, la
laine des agneaux & des moutons, sont les matieres
qui entrent communément dans la composition du
feutre, & les différentes sortes de chapeaux sont les
ouvrages à quoi on l'employe.
Le feutre qu'on destine pour un chapeau, étant
suffisamment foulé & préparé, on le réduit en une
piece qui est à - peu - près de la figure d'un large entonnoir;
dans cet état on le met en forme, & on en
fait un chapeau. Voyez Chapeau.
Feutre
Feutre, (Chimie & Pharmacie.) c'est un morceau
de drap de flanelle ou d'étamine, & quelquefois
de coton, que l'on employoit beaucoup autrefois
en guise de filtre, avant l'usage du papier gris.
Il y a toute apparence que ce mot n'a passé au drap
& à la flanelle, que parce qu'ils ont été substitués à
l'étoffe de poils foulés, qu'on nomme feutre (voyez
Chapeau): car Ménage dérive ce mot de philtrum, qui, chez les auteurs de la basse latinité, signifie
l'étoffe en question, & vient de l'allemand filt,
qui a la même signifieation, selon du Cange, lequel
ajoûte qu'elle a été nommée aussi filtrus, filtra, pheltrum,
philtrum & viltrum. On se sert encore de feu<cb->
tres ou blanchets dans quelques opérations. Ils prennent
différentes formes, selon l'usage auquel on veut
les appliquer. Ils sont quarrés quand ils doivent aller
sur le carrelet, voyez ce mot; en laniere, quand on
veut leur faire faire l'office d'un syphon. Voyez Languette. Enfin la chausse ou la manche d'Hippocrate, n'est elle - même qu'un feutre en capuchon.
Voyez Filtration. Article de M. de Villiers.
Feutre
Feutre, terme de Draperie. Voyez l'article Laine (manufacture en).
Feutre
Feutre. Les Potiers d'étain appellent ainsi des
morceaux de vieux chapeaux, qui leur servent à manier
les moules chauds, lorsqu'ils jettent dedans,
soit pour les former, soit pour les ouvrir & dépouiller
les pieces jettées toutes chaudes, crainte de se
brûler. Ils appellent aussi feutre un morceau de la forme
du chapeau, coupé comme une bande, qu'ils
mettent dans les pots en - dedans dans l'endroit où ils
les sondent. Voyez Fondre l'étain &
Souder les pots d'étain .
Feutres
Feutres, terme de Papeterie; ce sont des morceaux
de revesche, ou autre étoffe de laine, sur lesquels
des ouvriers, qui travaillent dans les manufactures
de papier, mettent les feuilles de papier au
sortir du moule, à mesure qu'on les fabrique. On
les appelle aussi flotres. Voyez Papier, & les Planches de Papeterie.
FEUTRER
FEUTRER, terme de Chapelier, qui signifie manier
l'étoffe d'un chapeau réduite en capade, pour
lui donner du corps. On feutre d'abord à froid, &
ensuite à chaud sur le bassin. Voyez Chapeau.
Feutrer une selle
Feutrer une selle, terme de Sellier; c'est la
remplir de bourre.
FEUTRIERE
FEUTRIERE, s. f. terme de Chapelier; c'est un
morceau de toile forte & neuve, dans laquelle on
enveloppe les capades, le lambeau entre deux, afin
de les marcher, ou feutrer à chaud sur le bassin,
pour les disposer à en former un chapeau. Voyez
Chapeau.
FEZ
FEZ, (Géog.) royaume considérable de l'Afrique, sur la côte de Barbarie, enfermé entre le royaume
d'Alger au levant, de Maroc au midi, & la mer
partout ailleurs. Il fait une partie de l'ancienne Mauritanie Tangitane. Le pays est plein de montagnes,
principalement vers le couchant & le midi, où est
le mont - Atlas. Il est arrosé de plusieurs rivieres. On
le divise en sept provinces. Il est bien peuplé, fertile,
& abonde en grains, bestiaux, légumes, fruits
& cire. Le fleuve de Sébou le traverse, & va se décharger
par la Mancmore dans l'Océan. Ce royaume
a eu autrefois ses rois particuliers; mais il est à
présent uni à celui de Maroc, & n'a qu'un même
souverain, qui fait sa résidence à Miquenez. Il ne
faut pas confondre le royaume de Fez avec la province
de Fez, qui n'en fait qu'une partie, & dont la
fertilité est prodigieuse. Voyez S. Olon, état de l'empire
de Maroc; Marmol, Moüette, histoire du royaume
de Maroc; de la Croix, hist. de l'Afrique; histoire
des Chérifs par Diégo de Torrès, & autres. (D. J.)
Fez
Fez, (Géog.) ville assez forte, & l'une des plus
belles d'Afrique, dans la province & sur la riviere
de même nom, en Barbarie, capitale du royaume
de Fez. Elle est composée comme de trois villes;
elle a des mosquées magnifiques, & plusieurs écoles
de la secte de Mahomet, où l'on apprend pour toute
science l'arabe de l'alcoran. Les Juifs y sont en grand
nombre, & y ont des synagogues. Il y a un muphti.
Les dames riches y portent des chaînes d'or & d'argent
autour de leurs jambes. Fez est à cent lieues
sud - est de Maroc, trente - cinq sud de Salé. Longit.
selon les tables arabiques 18. & lat. 32. 3. mais, selon
Harris, la long. est 11. 34. 45. lat. 33. 10. 0.
Voyez les auteurs cités ci - dessus.
Je parcourois pour faire cet art. (le 2 Janv. 1756)
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