ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Ceux qui voudront s'instruire plus à fond sur cette matiere, pourront lire ce que M. Boerhaave a écrit sur le feu dans sa Chimie, & les dissertations couronnées ou approuvées par l'académie des Sciences de Paris en 1738, sur la nature du feu & sa propagation. Parmi les dissertations couronnées, il y en a une du célebre M. Euler, dans laquelle il explique d'une maniere ingénieuse la propagation du feu; on peut voir l'extrait de cette dissertation dans les leçons de Physique de M. l'abbé Nollet, tome IV. p. 190 & suiv. Aux trois dissertations couronnées l'académie en a joint deux autres qu'elle a jugées dignes de l'impression, parce qu'elles supposent (ce sont les termes des commissaires du prix) la lecture de plusieurs bons livres de Physique, & qu'elles sont remplis de vûes & de faits très - bien exposés. Une de ces dissertations est de feue madame la marquise du Châtelet, & l'autre est du célebre M. de Voltaire; il a mis à sa piece cette belle devise, qui contient & rappelle en deux vers toutes le propriétés du feu.

Ignis ubique latet, naturam amplectitur omnem; Cuncta parit, renovat, dividit, urit, alit. (O)

Avant que de passer à l'examen du feu envisagé chimiquement, donnons le détail de la pompe à feu.

Feu

* Feu, (Pompe à) Hydraul. & Arts méchaniques: la premiere a été construite en Angleterre; plusieurs auteurs se sont occupés successivement à la perfectionner & à la simplifier. On en peut regarder Papin comme l'inventeur: car que fait celui qui construit une pompe à feu? il adapte un corps de pompe ordinaire à la machine de Papin. Voyez son ouvrage, l'article Digesteur, & sur - tout l'article précédent.

Tout ce que nous allons dire de cette pompe, est tiré d'un mémoire qui nous a été communiqué avec les figures qui y sont relatives, par M. P ... homme d'un mérite distingué, qui a bien voulu s'intéresser à la perfection de notre ouvrage.

Détail explicatif de la machine du bois de Bossu proche Saint - Guilain, en la province du Hainaut autrichien, pour élever les eaux par l'action du feu.

Article 1. Du balancier qui est la principale partie de la machine; des jantes qui l'accompagnent, & de leurs dimensions. Le balancier est composé d'une grosse poutre a b, de 26 piés 8 pouces, sur 20 & 23 pouces de grosseur (Pl. III. & IV.), soûtenue dans le milieu par deux tourillons c, d, de trois pouces de diametre, dont les paliers portent sur un des pignons du bâtiment qui renferme la machine. Les extrémités de cette poutre sont accompagnées de deux jantes cannelées e, f, de 8 piés 2 pouces de longueur, sur 20 & 22 pouces de grosseur, dont la courbe a pour centre le point d'appui g. Les chaînes qui y sont suspendues, sont toûjours dans la même direction: la premiere h porte le piston du cylindre; & la seconde i le grand chevron, qui meut les pompes aspirantes pour enlever l'eau du puits, laquelle se décharge dans la basche K, où elle est toûjours entretenue. Sur une des faces de la même poutre, est attachée une autre jante l de 6 piés de longueur sur 5 pouces par les deux bouts, & dans le milieu 11 pouces sur 3 pouces d'épaisseur, semblable aux précédentes, qui fait agir le régulateur avec le robinet d'injection; elle soûtient une chaîne m, à laquelle aboutit une coulisse m 2, servant à ouvrir & fermer le robinet d'injection, & à mouvoir le diaphragme nommé régulateur, qui regle l'action de la vapeur de l'eau chaude.

Art. 2. D'une pompe refoulante, avec son tire - boute & ses dimensions. Le tire - boute n a 9 piés 3 pouces de longueur sur 1 pouce de diametre (Bl. IV.), est attaché avec des écrous & étriers de fer, au grand chevron aboutissant au piston O, d'une pompe refoulante de 4 pouc. 4 lig. de diametre, qui éleve à 36 piés une partie de l'eau de la basche K provenant du puits, montant par un tuyau p de 5 pouces 5 lig. de diametre, se déchargeant dans une cuvette q (Plan. III. fig. 6. qui représente le plan du troisieme étage réduit, ainsi que tous les autres plans de cette machine, à une échelle sous - double de celle des coupes verticales, contenues dans les Planches IV. & V.). Cette cuvette sert à entretenir le robinet d'injection dont on expliquera l'effet. Le piston de cette pompe est de 4 pouces 2 lig. de diametre, il est semblable à celui du plan 7.

Article 3. Des pompes aspirantes qui élevent l'eau successivement du puits, avec les dimensions. L'ouverture du puits X Y (Pl. l. fig. 1.), qui est le plan du rez - de - chaussée, est de 6 piés en quarré, sur 244 piés de profondeur, & de 60 piés en 60 piés, il y a deux basches K, r, visibles dans la Planc. IV. dont on peut connoître les dimensions par l'échelle de cette Planche. Dans la basche r est un corps de pompe aspirante de 9 pouces de diametre; & dans celui K, trempe le tuyau d'aspiration de la pompe supérieure de 4 pouces 6 lignes de diametre. Tous les pistons de ces pompes ont 8 pouces 3 lignes de diametre, sur 6 piés de levée. Voyez leur construction, Pl. III. fig. 23, 24, 25, 26. Les chevrons qui soûtiennent les pistons ont 3 pouces quarrés, & sont suspendus à un autre i Q Y de 6 pouces en quarré, composé de plusieurs pieces liées les unes aux autres, comme on les voit par le profil fig. 22. Pl. VI. Ils composent un train suspendu à la jante du balancier qui est au - dessus du centre du puits, & au fond duquel est un puisart où viennent se rassembler les eaux de tous les rameaux de la mine. Dans ce puisart trempe le premier tuyau d'aspiration d'une pompe qui aspire l'eau à 28 piés de hauteur, & remonte par le tuyau au - dessus du piston de 32 piés, pour se décharger dans les basches; d'où elle est reprise par une seconde pompe, qui l'éleve encore à 28 piés plus haut, & 32 piés plus haut que le piston, & successivement par d'autres qui la font monter de basche en basche, parce que tous les pistons de ces pompes jouent tous ensemble. Au reste on voit, Planche IV. la manoeuvre d'un relai; il y en a encore trois semblables avant d'arriver au puisart: on observera que le puits dont nous parlons, n'a lieu que pour puiser les eaux de la mine.

Article 4. De la situation du balancier, lorsque la machine ne joue pas. La charge que soûtient la chaîne i Q Y (Pl. IV.), & le tire - boute n, est beaucoup plus grande que celle que portent les chaînes h, m, lorsque le poids de la colonne d'air n'agit pas sur le piston u; ainsi la situation naturelle du balancier est de s'incliner du côté du puits, au lieu que la Pl. V. le représente dans un sens contraire, c'est - à - dire dans celui où il se trouve lorsque l'injection d'eau froide ayant condensé la vapeur renfermée dans le cylindre, le poids de la colonne d'air fait baisser le piston: alors l'eau du puits est aspirée, & celle de la basche K est refoulée dans la cuvette q. Mais quand la vapeur vient à s'introduire dans le cylindre, sa force étant supérieure au poids de la colonne d'air, soûleve le piston, laisse agir le poids des attirails que porte la chaîne i Q Y, & le tire - boute no, & le balancier s'incline du côté du puits, qui est la situation où il reste lorsque la machine ne joue pas, parce qu'il s'introduit de l'air dans le cylindre au - dessous du piston, qui se met en équilibre par son ressort avec le poids de celui qui est au - dessus.

Art. 5. Le mouvement du balancier est limité par des chevrons à ressort. Pour limiter le mouvement du balancier & amortir sa violence, pour que la machine n'en reçoive point de trop grandes secousses, l'on fait sortir en - dehors du bâtiment les deux extrémités

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