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En vertu d'un titre qui emporte exécution parée, on peut faire un commandement, & ensuite saisir & exécuter, saisir réellement.
Ces contrats & jugemens qui sont en forme exécutoire emportent exécution parée contre l'obligé ou le condamné; mais ils n'ont pas d'exécution parée contre leurs héritiers légataires, biens tenans, & autres ayant cause, qu'on n'ait fait déclarer ce titre exécutoire contre eux. C'est pourquoi on dit ordinairement que le mort exécute le vif, mais que le vif n'exécute pas le mort.
L'usage est pourtant contraire en Normandie, suivant l'art. 129 du reglement de 1666. Voyez le recueil de quest. de M. Bretonnier, avec les additions au mot grosse de contrat. (A)
En 1669 l'abbé Perrin & Cambert rassemblerent tout ce qu'ils pûrent trouver de musiciens à Paris, & ils firent venir des voix du Languedoc pour former l'établissement de l'opera. Lulli qui par la prévoyance de M. Colbert, fut bientôt mis à leur place, se servit de ce qu'il avoit sous sa main. Le chant & l'orchestre étoient dans ces commencemens ce que sont tous les Arts à leur naissance. L'opera italien avoit donné l'idée de l'opera françois: Lulli qui étoit Florentin, étoit musicien comme l'étoient de son tems les célebres compositeurs de delà les monts, & il ne pouvoit pas l'être davantage. Les exécutans qui lui auroient été nécessaires, s'il l'avoit été plus, étoient encore loin de naître. Ses compositions furent donc en proportion de la bonne musique de son tems, & de la force de ceux qui devoient les exécuter.
Comme il avoit beaucoup de génie & de goût,
Ainsi l'exécution de son tems fut poussée aussi loin qu'on devoit naturellement l'attendre; & la distance étoit immense de l'état où il trouva l'orchestre & le chant, à l'état où il les laissa.
Cependant ce que nous nommons très - improprement le récitatif (voyez
Mais l'exécution de la partie instrumentale & du
chant devoit s'étendre dans la suite aussi loin que
pouvoit aller l'art lui - même; & cet art susceptible
de combinaisons à l'infini, ne faisoit alors que de
naître. Par conséquent l'orchestre de Lulli, quoiqu'aussi bon qu'il fût possible, n'étoit encore lorsqu'il mourut qu'aux premiers élémens. On a beau
quelquefois sur cet article employer la charlatanerie
pour persuader le contraire, tout le monde fait
que du vivant de Lulli, les violons avoient besoin
de recourir à des sourdines pour adoucir dans certaines
occasions; il leur falloit trente répétitions, &
une étude pénible, pour joüer passablement des morceaux
qui paroissent aujourd'hui aux plus foibles
écoliers sans aucune difficulté. Voyez
Qu'on ne m'oppose point les sourdines dont on se sert quelquefois dans les orchestres d'Italie. Ce n'est point pour faire les doux qu'on y a recours. C'est pour produire un changement de son, qui fait tableau dans certaines circonstances, comme lorsqu'on veut peindre l'horreur d'un cachot sombre, d'une caverne obscure, &c.
De même le chant brillant, leger, de tableau, de grande force, les choeurs de divers desseins, & à plusieurs parties enchaînées les unes aux autres, qui produisent de si agréables effets, ces duo, ces trio savans & harmonieux, ces ariettes qui ont presque tout le saillant des grands aria d'Italie, sans avoir peut - être aucuns des défauts qu'on peut quelquefois leur reprocher; toutes ces différentes parties enfin de la musique vocale trouvées de nos jours, ne pouvoient venir dans l'esprit d'un compositeur qui connoissoit la foiblesse de ses sujets. Le récitatif d'ailleurs, la grande scene suffisoit alors à la nation à laquelle Lulli devoit plaire. Les poëmes immortels de Quinault étoient tous coupés pour la déclamation: la cour & la ville étoient contentes de ce genre; elles n'avoient ni ne pouvoient avoir l'idée d'un autre.
L'art s'est depuis développé: les progrès qu'il a
faits en France sont en proportion avec ceux qu'il
a faits en Italie, où l'on a naturellement une plus
grande aptitude à la musique; & comme les compositions
de Pergolese, de Hendel, de Leo, &c. sont
infiniment au - dessus de celles du Carissimi, de Corelli, &c. de même celles de nos bons maîtres françois
d'aujourd'hui sont fort supérieures à celles qu'on
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